Charlie Hebdo a publié d’énièmes dessins moquant le prophète de l’islam, le montrant notamment sous les traits d’un lubrique impénitent.
Pour ce journal anciennement satirique, la provocation ne consiste plus visiblement à provoquer les puissants mais à blesser les sentiments de centaines de millions de musulmans.
Hélas, ceux qui sont devenus les bouffons des «racistes honteux», n’affrontent que des oulémas (théologiens de l'islam) de service, plus intéressés à la défense de la «personne du Prophète» contre les offenses de l’«Occident» qu’à la contestation de la domination politique et économique exercée sur leurs pays par ce même «Occident».
Celui que l’Occident chrétien a longtemps considéré comme un pur «charlatan», Mahomet, a réussi en l’espace de dix ans à unir toute l’Arabie païenne sous la bannière d’une nouvelle religion.
Quelques décennies après la mort du Prophète, l’empire islamique s’étendait des bords de l’Atlantique aux contreforts de l’Himalaya. Tous les historiens sérieux reconnaissent en lui un grand génie politique, se fût-il entouré, non pas de patriciens, mais de va-nu-pieds de toutes origines.
Charlie Hebdo ne devait pas savoir grand-chose de Mahomet et de sa vie de soldat prédicateur, où s’entremêlent conquêtes militaires et négociations politiques, spiritualité et préoccupations de la vie terrestre.
Pour faire son portrait «humoristique», l'hebdomadaire s’est inspiré d’un quart de film truqué, L’innocence des musulmans, s’abreuvant ainsi à son tour à l’insondable puits de stéréotypes anti-musulmans, legs du Moyen-Âge et de ses intolérances.
Présenter Mahomet sous les traits d’un lubrique impénitent n’a, en effet, rien d’original: ce n’est qu'un cliché rebattu datant de l’époque des guerres religieuses.
Pas plus que l’évanescent réalisateur de ce qui s’appelle officiellement désormais «le film anti-islam», les dessinateurs de ce journal français ne se sont pas demandés où un homme aussi plongé dans les plaisirs de la chair pouvait trouver le temps de fonder un Etat s’étendant sur quelque 2,5 millions de kilomètres carrés et qui deviendra, en un temps court, le centre de gravité d’un immense empire.
Ex-libertaires devenus bouffons des beaufs «anticonformistes»
Tout cela a un air désespérant de déjà-vu. Les protagonistes de l’histoire ont changé, sa trame est la même qu’il y a sept ans.
En septembre 2005, un journal danois, le Jyllands-Posten, avait publié des dessins figurant le Prophète en kamikaze. «Par solidarité», en février 2006, Charlie Hebdo avait repris ces dessins qui reproduisaient, eux aussi, sans une once d’originalité, d’antiques stéréotypes anti-sarrasins.
On peut même, aujourd’hui, prédire la suite des événements! Des milliers de musulmans manifesteront dans le monde entier aux cris de «Tout sauf offenser le messager de Dieu!»
Les grandes puissances occidentales, soucieuses de protéger leurs ressortissants dans des pays islamiques en ébullition, balanceront entre la «dénonciation de la provocation» et la «défense de la liberté d’expression» de peur de subir les foudres des islamophobes et autres ex-gauchistes convertis à un laïcisme abstrait et agressif.
Pour «éclairer l’opinion publique» sur cette incompréhensible fureur musulmane, quelque «expert» n’ayant pas la moindre connaissance de la peinture turque et persane, où même Mahomet était parfois représenté —et, surtout, oubliant tout de la géopolitique de l’islamisme— leur soufflera que l’islam interdit la figuration de tous les êtres animés, a fortiori les envoyés de Dieu.
Doctement, il leur rappellera, entre autres récentes horreurs sarrasines, la destruction des statues bouddhiques de Bamiyan par les talibans, en 2001. Il ne se demandera évidemment pas pourquoi ces statues, en plus de treize siècles de pouvoir islamique, n’avaient pas subi la moindre égratignure.
En 2005, lorsqu’on avait expliqué à d’ingénus dessinateurs danois que représenter le prophète de l’islam avec une bombe en guise de turban stigmatisait tous les musulmans comme des Ben Laden en puissance, ils s’étaient écriés, comme aujourd’hui le patron de Charlie Hebdo: «Liberté d’expression!»
Ils auraient peut-être aimé ajouter que la liberté ne devrait pas s’encombrer des sentiments de ces nations désespérément mystiques, mais les consulats danois brûlaient déjà, alors ils s’étaient abstenus.
Ils ne se souvenaient même plus que le Jyllands-Posten avait refusé, en 2003, de publier des caricatures de Jésus-Christ jugées blessantes pour les chrétiens.
Tous ces bouffons des beaufs vaguement anticonformistes se demandent-ils ce qu’il adviendrait de leurs journaux s’ils avaient représenté Moïse en impitoyable chef de guerre, conduisant son peuple vers la Terre promise? N’auraient-ils pas tout de suite besoin d’un bon avocat?
Mais ils savent d’expérience que si les musulmans se défoulent en brûlant quelques drapeaux, les juifs, eux, ont appris à réagir efficacement aux odieux clichés antisémites, autre fier héritage de la chrétienté européenne et de ses innombrables inquisitions.
On n’osera pas tourner en dérision leurs symboles aussi facilement qu’on ridiculise ceux des «cousins mahométans».
Pourtant, toute proportion gardée, les exploits de leurs ultra-orthodoxes ne sont pas moins éclatants que ceux des salafistes musulmans; ils vont de l’assassinat politique au harcèlement des femmes «peu vêtues» dans les rues de Jérusalem.
Les «craignant-Dieu-et-le-roi»
Le réalisateur sans talent de L'innocence des musulmans et les artistes pyromanes du Charlie Hebdo, pour qui l’héroïsme consiste à stigmatiser des minorités opprimées, n’affrontent, hélas, dans le camp adverse, que des oulémas rétrogrades, dont certains se demandent encore aujourd’hui si l’image n’est pas l’œuvre de Satan.
Ces oulémas ne condamnent pas seulement les auteurs de ces impérissables œuvres «anti-islam» mais l'Occident dans son ensemble, vouant aux gémonies la liberté d’expression, comme si elle était, non pas un acquis humain mais un produit douteux de sa civilisation.
Ils se préoccupent moins des souffrances des musulmans réels, victimes du racisme ordinaire de gauche et de droite en Europe et en Amérique, que des «atteintes à la personne du messager de Dieu».
Comme si le prestige de cet homme —qui a subi les pires avanies de ses adversaires, sans jamais cesser de dialoguer avec eux, poussant l’intelligence politique jusqu’à les accueillir, une fois vaincus, au sein de la «communauté des croyants»— pouvait être amoindri par des épanchements pseudo-artistiques, dans lesquels le génie créatif tient moins de place que les calculs financiers.
Témoigner au Prophète autant de déférence permet à ces oulémas de justifier leur indifférence aux «milliers de Mohamed qui vivent comme des esclaves sous des régimes qui se réclament du prophète Mohamed» (Kateb Yacine).
Cela leur permet aussi de faire oublier qu’ils ne contestent pas l’hégémonie américano-occidentale sur leurs nations et ne soufflent mot sur la présence militaire étrangère sur leur sol.
L'occupation de l'Irak a moins suscité leur indignation que L’innocence des musulmans ou les caricatures de Charlie Hebdo et du Jyllands-Posten. Pourtant en Irak, pour utiliser les mots terribles d’un manifestant syrien à propos des crimes de Bachar al Assad, les Etats-Unis «offensaient le Prophète et le Dieu du Prophète» en tuant les Irakiens par milliers.
Au lieu de fustiger cette hégémonie bien réelle qui réduit leurs pays à des Etats vassaux, ces serviteurs du roi préfèrent occuper les fidèles à la condamnation de la figuration d’un homme qui rappelait à ses compagnons qu’il n’était, justement, qu’«un homme, qui mange et fréquente les marchés».
Tout comme leur ferveur «anti-occidentale», la conception qu’ont ces esprits obscurs de la liberté de conscience est à géométrie variable.
A les entendre exiger de l’«Occident» qu’il tienne compte de la sensibilité des musulmans, on croirait que les Etats qu’ils servent sont l’ultime sanctuaire de la tolérance religieuse.
Pourtant, à leurs ouailles ils prêchent tout autre chose: qu’en «terre l’islam», on ne saurait tolérer de prosélytisme autre qu’islamique et que les renégats n’ont qu’à prendre le chemin de l’exil.
En 2001, ils n’ont pas dénoncé la destruction, en Afghanistan, de statues bouddhiques qui ne faisaient de mal à personne. Al-Azhar (la plus haute autorité de l'islam sunnite, basée au Caire) défend farouchement le droit des musulmans au respect de leurs croyances. Mais il n’a pas protesté lorsque des illuminés intégristes œuvraient à séparer un libre-penseur égyptien, Hamed Abou Zeid, de son épouse au motif qu’un apostat ne saurait vivre avec une croyante.
Et ce même Al-Azhar ne s’offusque toujours que du bout des lèvres lorsque des fanatiques s’attaquent aux églises de Haute-Egypte ou, pis encore, exigent des coptes qu’ils les démolissent de leurs propres mains.
Pas plus que les caricaturistes de Charlie Hebdo ne défendent la liberté d’expression en blessant sciemment les sentiments de centaines de millions de croyants, ces oulémas ne croient sincèrement à la liberté religieuse.
Les premiers rêvent d’une Europe débarrassée de l’islam et de la «cinquième colonne islamique», les seconds d’un monde islamique débarrassé de ses non-musulmans de toute obédience, suspectés d’ourdir des complots contre la «juste religion» et de perturber la léthargique quiétude des gouvernants. Oulémas de pacotille contre faux Voltaire, la guerre des hypocrites continue.
Yassin Temlali (Maghreb émergent)
Pour ce journal anciennement satirique, la provocation ne consiste plus visiblement à provoquer les puissants mais à blesser les sentiments de centaines de millions de musulmans.
Hélas, ceux qui sont devenus les bouffons des «racistes honteux», n’affrontent que des oulémas (théologiens de l'islam) de service, plus intéressés à la défense de la «personne du Prophète» contre les offenses de l’«Occident» qu’à la contestation de la domination politique et économique exercée sur leurs pays par ce même «Occident».
Celui que l’Occident chrétien a longtemps considéré comme un pur «charlatan», Mahomet, a réussi en l’espace de dix ans à unir toute l’Arabie païenne sous la bannière d’une nouvelle religion.
Quelques décennies après la mort du Prophète, l’empire islamique s’étendait des bords de l’Atlantique aux contreforts de l’Himalaya. Tous les historiens sérieux reconnaissent en lui un grand génie politique, se fût-il entouré, non pas de patriciens, mais de va-nu-pieds de toutes origines.
Charlie Hebdo ne devait pas savoir grand-chose de Mahomet et de sa vie de soldat prédicateur, où s’entremêlent conquêtes militaires et négociations politiques, spiritualité et préoccupations de la vie terrestre.
Pour faire son portrait «humoristique», l'hebdomadaire s’est inspiré d’un quart de film truqué, L’innocence des musulmans, s’abreuvant ainsi à son tour à l’insondable puits de stéréotypes anti-musulmans, legs du Moyen-Âge et de ses intolérances.
Présenter Mahomet sous les traits d’un lubrique impénitent n’a, en effet, rien d’original: ce n’est qu'un cliché rebattu datant de l’époque des guerres religieuses.
Pas plus que l’évanescent réalisateur de ce qui s’appelle officiellement désormais «le film anti-islam», les dessinateurs de ce journal français ne se sont pas demandés où un homme aussi plongé dans les plaisirs de la chair pouvait trouver le temps de fonder un Etat s’étendant sur quelque 2,5 millions de kilomètres carrés et qui deviendra, en un temps court, le centre de gravité d’un immense empire.
Ex-libertaires devenus bouffons des beaufs «anticonformistes»
Tout cela a un air désespérant de déjà-vu. Les protagonistes de l’histoire ont changé, sa trame est la même qu’il y a sept ans.
En septembre 2005, un journal danois, le Jyllands-Posten, avait publié des dessins figurant le Prophète en kamikaze. «Par solidarité», en février 2006, Charlie Hebdo avait repris ces dessins qui reproduisaient, eux aussi, sans une once d’originalité, d’antiques stéréotypes anti-sarrasins.
On peut même, aujourd’hui, prédire la suite des événements! Des milliers de musulmans manifesteront dans le monde entier aux cris de «Tout sauf offenser le messager de Dieu!»
Les grandes puissances occidentales, soucieuses de protéger leurs ressortissants dans des pays islamiques en ébullition, balanceront entre la «dénonciation de la provocation» et la «défense de la liberté d’expression» de peur de subir les foudres des islamophobes et autres ex-gauchistes convertis à un laïcisme abstrait et agressif.
Pour «éclairer l’opinion publique» sur cette incompréhensible fureur musulmane, quelque «expert» n’ayant pas la moindre connaissance de la peinture turque et persane, où même Mahomet était parfois représenté —et, surtout, oubliant tout de la géopolitique de l’islamisme— leur soufflera que l’islam interdit la figuration de tous les êtres animés, a fortiori les envoyés de Dieu.
Doctement, il leur rappellera, entre autres récentes horreurs sarrasines, la destruction des statues bouddhiques de Bamiyan par les talibans, en 2001. Il ne se demandera évidemment pas pourquoi ces statues, en plus de treize siècles de pouvoir islamique, n’avaient pas subi la moindre égratignure.
En 2005, lorsqu’on avait expliqué à d’ingénus dessinateurs danois que représenter le prophète de l’islam avec une bombe en guise de turban stigmatisait tous les musulmans comme des Ben Laden en puissance, ils s’étaient écriés, comme aujourd’hui le patron de Charlie Hebdo: «Liberté d’expression!»
Ils auraient peut-être aimé ajouter que la liberté ne devrait pas s’encombrer des sentiments de ces nations désespérément mystiques, mais les consulats danois brûlaient déjà, alors ils s’étaient abstenus.
Ils ne se souvenaient même plus que le Jyllands-Posten avait refusé, en 2003, de publier des caricatures de Jésus-Christ jugées blessantes pour les chrétiens.
Tous ces bouffons des beaufs vaguement anticonformistes se demandent-ils ce qu’il adviendrait de leurs journaux s’ils avaient représenté Moïse en impitoyable chef de guerre, conduisant son peuple vers la Terre promise? N’auraient-ils pas tout de suite besoin d’un bon avocat?
Mais ils savent d’expérience que si les musulmans se défoulent en brûlant quelques drapeaux, les juifs, eux, ont appris à réagir efficacement aux odieux clichés antisémites, autre fier héritage de la chrétienté européenne et de ses innombrables inquisitions.
On n’osera pas tourner en dérision leurs symboles aussi facilement qu’on ridiculise ceux des «cousins mahométans».
Pourtant, toute proportion gardée, les exploits de leurs ultra-orthodoxes ne sont pas moins éclatants que ceux des salafistes musulmans; ils vont de l’assassinat politique au harcèlement des femmes «peu vêtues» dans les rues de Jérusalem.
Les «craignant-Dieu-et-le-roi»
Le réalisateur sans talent de L'innocence des musulmans et les artistes pyromanes du Charlie Hebdo, pour qui l’héroïsme consiste à stigmatiser des minorités opprimées, n’affrontent, hélas, dans le camp adverse, que des oulémas rétrogrades, dont certains se demandent encore aujourd’hui si l’image n’est pas l’œuvre de Satan.
Ces oulémas ne condamnent pas seulement les auteurs de ces impérissables œuvres «anti-islam» mais l'Occident dans son ensemble, vouant aux gémonies la liberté d’expression, comme si elle était, non pas un acquis humain mais un produit douteux de sa civilisation.
Ils se préoccupent moins des souffrances des musulmans réels, victimes du racisme ordinaire de gauche et de droite en Europe et en Amérique, que des «atteintes à la personne du messager de Dieu».
Comme si le prestige de cet homme —qui a subi les pires avanies de ses adversaires, sans jamais cesser de dialoguer avec eux, poussant l’intelligence politique jusqu’à les accueillir, une fois vaincus, au sein de la «communauté des croyants»— pouvait être amoindri par des épanchements pseudo-artistiques, dans lesquels le génie créatif tient moins de place que les calculs financiers.
Témoigner au Prophète autant de déférence permet à ces oulémas de justifier leur indifférence aux «milliers de Mohamed qui vivent comme des esclaves sous des régimes qui se réclament du prophète Mohamed» (Kateb Yacine).
Cela leur permet aussi de faire oublier qu’ils ne contestent pas l’hégémonie américano-occidentale sur leurs nations et ne soufflent mot sur la présence militaire étrangère sur leur sol.
L'occupation de l'Irak a moins suscité leur indignation que L’innocence des musulmans ou les caricatures de Charlie Hebdo et du Jyllands-Posten. Pourtant en Irak, pour utiliser les mots terribles d’un manifestant syrien à propos des crimes de Bachar al Assad, les Etats-Unis «offensaient le Prophète et le Dieu du Prophète» en tuant les Irakiens par milliers.
Au lieu de fustiger cette hégémonie bien réelle qui réduit leurs pays à des Etats vassaux, ces serviteurs du roi préfèrent occuper les fidèles à la condamnation de la figuration d’un homme qui rappelait à ses compagnons qu’il n’était, justement, qu’«un homme, qui mange et fréquente les marchés».
Tout comme leur ferveur «anti-occidentale», la conception qu’ont ces esprits obscurs de la liberté de conscience est à géométrie variable.
A les entendre exiger de l’«Occident» qu’il tienne compte de la sensibilité des musulmans, on croirait que les Etats qu’ils servent sont l’ultime sanctuaire de la tolérance religieuse.
Pourtant, à leurs ouailles ils prêchent tout autre chose: qu’en «terre l’islam», on ne saurait tolérer de prosélytisme autre qu’islamique et que les renégats n’ont qu’à prendre le chemin de l’exil.
En 2001, ils n’ont pas dénoncé la destruction, en Afghanistan, de statues bouddhiques qui ne faisaient de mal à personne. Al-Azhar (la plus haute autorité de l'islam sunnite, basée au Caire) défend farouchement le droit des musulmans au respect de leurs croyances. Mais il n’a pas protesté lorsque des illuminés intégristes œuvraient à séparer un libre-penseur égyptien, Hamed Abou Zeid, de son épouse au motif qu’un apostat ne saurait vivre avec une croyante.
Et ce même Al-Azhar ne s’offusque toujours que du bout des lèvres lorsque des fanatiques s’attaquent aux églises de Haute-Egypte ou, pis encore, exigent des coptes qu’ils les démolissent de leurs propres mains.
Pas plus que les caricaturistes de Charlie Hebdo ne défendent la liberté d’expression en blessant sciemment les sentiments de centaines de millions de croyants, ces oulémas ne croient sincèrement à la liberté religieuse.
Les premiers rêvent d’une Europe débarrassée de l’islam et de la «cinquième colonne islamique», les seconds d’un monde islamique débarrassé de ses non-musulmans de toute obédience, suspectés d’ourdir des complots contre la «juste religion» et de perturber la léthargique quiétude des gouvernants. Oulémas de pacotille contre faux Voltaire, la guerre des hypocrites continue.
Yassin Temlali (Maghreb émergent)