La liberté d’expression est aujourd’hui au centre d’intenses controverses. Parmi ceux qui la revendiquent, il s’en trouve qui se croient tout permis.
Tant et si bien que la France, pays de la Déclaration universelle droits de l’homme, a dû prendre des mesures préventives, pour assurer la protection des biens et des personnes.
Paris prend ainsi le relais des Etats-Unis qui ont dû s’activer, à la suite des violences consécutives à la promotion d’un film considéré par des millions de musulmans comme blasphématoire.
Finira-t-on un jour par encadrer la liberté d’expression? Après le cinéaste américain qui, naïvement ou méchamment, dénature la religion musulmane, et les journalistes français de Charlie Hebdo qui choisissent volontairement de caricaturer le prophète Mahomet, on sent deux mondes qui s’affrontent.
Avec des différences quant au niveau de compréhension et aux pratiques. D’un côté, il y a ceux qui, par le biais du fondamentalisme religieux, voudraient pérenniser des idées rétrogrades. De l’autre, émergent de prétendus défenseurs de la liberté d’expression.
Les vicissitudes de l’histoire les ayant mis en opposition, ces combattants de causes contraires peinent encore à dialoguer avec sérénité.
Eviter le choc des civilisations
Dans ce dossier que d’aucuns voudraient assimiler forcément à un choc de civilisations, transparaît plutôt un monde fait de solitudes qui s’ignorent, se méprisent et se regardent en chiens de faïence.
En dépit du progrès technologique, de la rapide transmission des connaissances, les animosités se font vives du fait des murs d’hostilité que certains s’efforcent chaque jour de dresser entre les peuples.
Pourtant, que d’efforts investis dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale! Volontairement ou pas, on torpille les efforts de ceux qui, quotidiennement, militent en faveur du dialogue interreligieux et travaillent avec abnégation au rapprochement des peuples.
N'est-il pas temps d’apprendre à s'élever au-dessus des passions, et d’éviter que les contradictions ne s'exacerbent pour déboucher sur l’irréparable?
Il faut plutôt joindre ses forces à celles de bonnes volontés qui, au quotidien, luttent pour raviver la flamme de la solidarité et de la fraternité des hommes. Faut-il laisser faire ceux qui entravent les libertés démocratiques? Faut-il laisser dans l’impunité ceux qui, profitant de la liberté d’expression, continuent, à l’abri d’un Occident repu, à provoquer les autres? Pourquoi devrait-on les laisser s’attaquer sans raison valable et dans un contexte de tension manifeste, aux valeurs d’autrui?
La liberté sans la responsabilité
Il ne faut pas mépriser ainsi des communautés jusqu’à leur existence et au rôle qu’elles ont joué dans l’histoire de l’humanité. N’y a-t-il pas lieu, en Occident, d’encadrer la liberté d’expression pour mieux faire avancer les idées et les causes justes?
Une liberté sans responsabilité est nocive. Elle favorise la distanciation sociale. Il faut recadrer ces libertés qui sont certes insérées dans la Constitution, mais dont certains abusent.
En Occident, on a des moyens de pression pour ramener à la raison les brebis égarées: lois, statuts et règlements divers. Par contre, dans d’autres contrées de cette planète, il en va autrement.
Les libertés sont gérées par des individus parfois peu recommandables. Ils disposent à volonté de la vie des autres. Parmi eux, malheureusement, des religieux, des acteurs politiques ou économiques. Il leur est difficile de traverser le temps.
Il convient aussi de faire comprendre à certains que les caricatures ne datent pas d’aujourd’hui, et que la liberté est source d’inspiration et de création.
Les troubles actuels confirment tant la montée du fondamentalisme religieux que des idéologies extrémistes.
Mais, autant la caricature ne doit pas devenir un outil de dénigrement de communautés étrangères entre les mains d’individus pervers, autant il convient de combattre le fondamentalisme religieux sous toutes ses formes.
Le piège de l'obscurantisme
Nous sommes dans un monde en mutation. Un monde ouvert, qu’on voudrait pouvoir préserver, mais surtout enrichir de nos substrats culturels respectifs, pour la postérité.
Aucune culture n’est supérieure aux autres. La vie est faite de complémentarités. Certes, tout le monde ne le comprend pas ainsi, et nous ne cheminons pas au même rythme.
Les libres penseurs doivent, au nom de la liberté, reconnaître aux autres le droit à la différence, et surtout leur accorder le temps d’assimiler et d’évoluer.
Dans le combat pour le changement sous divers cieux, les Occidentaux devraient savoir que s’inscrire dans un paternalisme de longue durée n’apportera qu’amertume, désillusions et… violences gratuites.
Il faut prendre le temps de mieux connaître l’autre et de composer avec lui. Non chercher à l’asservir. Charlie Hebdo et tous ses semblables ne travaillent nullement au rapprochement des peuples.
Ce serait une erreur de tomber dans leur piège lorsque, comme pour tromper leur ennui, ils s’adonnent à des comportements qui frisent le ridicule. Il ne faut pas s’abaisser à leur niveau. Mais il ne faut pas non plus croiser les bras face à leurs forfaitures susceptibles de provoquer un tsunami psychologique dans l’opinion.
Faire preuve de modération
S’ils peuvent continuer à jouir des libertés pour lesquelles les peuples se sont saignés et continuent de le faire par-delà le monde, il ne faut point leur céder du terrain. Il est tout simplement dommage qu’après avoir âprement lutté contre le nazisme, le fascisme, l’anarchisme et tant d’autres dérives totalitaires, l’Occident en soit venu à tolérer, au nom de la liberté, la résurgence sous une forme ou une autre d’organisations faisant la promotion de la haine de l’autre.
C’est un recul car cela met le monde entier en danger. On ne peut continuer à fermer les yeux sur ceux qui profitent de la liberté pour répandre des idées liberticides. Des innocents ne peuvent pas continuer à payer de leur vie les dérives ostentatoires de quelques individus peu soucieux de la quiétude des autres.
En matière de liberté d’expression, nous ne sommes ni dans le même contexte, ni au même niveau de compréhension et de pratiques.
Parce que l’excès nuit, il faudra bien légiférer, si l’on veut que la mondialisation profite à tous. C’est sérieux: il faut savoir faire preuve de modération. Car, autant il y a des fous d’Allah, autant il y a des fous de la liberté d’expression.
Le Pays
Tant et si bien que la France, pays de la Déclaration universelle droits de l’homme, a dû prendre des mesures préventives, pour assurer la protection des biens et des personnes.
Paris prend ainsi le relais des Etats-Unis qui ont dû s’activer, à la suite des violences consécutives à la promotion d’un film considéré par des millions de musulmans comme blasphématoire.
Finira-t-on un jour par encadrer la liberté d’expression? Après le cinéaste américain qui, naïvement ou méchamment, dénature la religion musulmane, et les journalistes français de Charlie Hebdo qui choisissent volontairement de caricaturer le prophète Mahomet, on sent deux mondes qui s’affrontent.
Avec des différences quant au niveau de compréhension et aux pratiques. D’un côté, il y a ceux qui, par le biais du fondamentalisme religieux, voudraient pérenniser des idées rétrogrades. De l’autre, émergent de prétendus défenseurs de la liberté d’expression.
Les vicissitudes de l’histoire les ayant mis en opposition, ces combattants de causes contraires peinent encore à dialoguer avec sérénité.
Eviter le choc des civilisations
Dans ce dossier que d’aucuns voudraient assimiler forcément à un choc de civilisations, transparaît plutôt un monde fait de solitudes qui s’ignorent, se méprisent et se regardent en chiens de faïence.
En dépit du progrès technologique, de la rapide transmission des connaissances, les animosités se font vives du fait des murs d’hostilité que certains s’efforcent chaque jour de dresser entre les peuples.
Pourtant, que d’efforts investis dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale! Volontairement ou pas, on torpille les efforts de ceux qui, quotidiennement, militent en faveur du dialogue interreligieux et travaillent avec abnégation au rapprochement des peuples.
N'est-il pas temps d’apprendre à s'élever au-dessus des passions, et d’éviter que les contradictions ne s'exacerbent pour déboucher sur l’irréparable?
Il faut plutôt joindre ses forces à celles de bonnes volontés qui, au quotidien, luttent pour raviver la flamme de la solidarité et de la fraternité des hommes. Faut-il laisser faire ceux qui entravent les libertés démocratiques? Faut-il laisser dans l’impunité ceux qui, profitant de la liberté d’expression, continuent, à l’abri d’un Occident repu, à provoquer les autres? Pourquoi devrait-on les laisser s’attaquer sans raison valable et dans un contexte de tension manifeste, aux valeurs d’autrui?
La liberté sans la responsabilité
Il ne faut pas mépriser ainsi des communautés jusqu’à leur existence et au rôle qu’elles ont joué dans l’histoire de l’humanité. N’y a-t-il pas lieu, en Occident, d’encadrer la liberté d’expression pour mieux faire avancer les idées et les causes justes?
Une liberté sans responsabilité est nocive. Elle favorise la distanciation sociale. Il faut recadrer ces libertés qui sont certes insérées dans la Constitution, mais dont certains abusent.
En Occident, on a des moyens de pression pour ramener à la raison les brebis égarées: lois, statuts et règlements divers. Par contre, dans d’autres contrées de cette planète, il en va autrement.
Les libertés sont gérées par des individus parfois peu recommandables. Ils disposent à volonté de la vie des autres. Parmi eux, malheureusement, des religieux, des acteurs politiques ou économiques. Il leur est difficile de traverser le temps.
Il convient aussi de faire comprendre à certains que les caricatures ne datent pas d’aujourd’hui, et que la liberté est source d’inspiration et de création.
Les troubles actuels confirment tant la montée du fondamentalisme religieux que des idéologies extrémistes.
Mais, autant la caricature ne doit pas devenir un outil de dénigrement de communautés étrangères entre les mains d’individus pervers, autant il convient de combattre le fondamentalisme religieux sous toutes ses formes.
Le piège de l'obscurantisme
Nous sommes dans un monde en mutation. Un monde ouvert, qu’on voudrait pouvoir préserver, mais surtout enrichir de nos substrats culturels respectifs, pour la postérité.
Aucune culture n’est supérieure aux autres. La vie est faite de complémentarités. Certes, tout le monde ne le comprend pas ainsi, et nous ne cheminons pas au même rythme.
Les libres penseurs doivent, au nom de la liberté, reconnaître aux autres le droit à la différence, et surtout leur accorder le temps d’assimiler et d’évoluer.
Dans le combat pour le changement sous divers cieux, les Occidentaux devraient savoir que s’inscrire dans un paternalisme de longue durée n’apportera qu’amertume, désillusions et… violences gratuites.
Il faut prendre le temps de mieux connaître l’autre et de composer avec lui. Non chercher à l’asservir. Charlie Hebdo et tous ses semblables ne travaillent nullement au rapprochement des peuples.
Ce serait une erreur de tomber dans leur piège lorsque, comme pour tromper leur ennui, ils s’adonnent à des comportements qui frisent le ridicule. Il ne faut pas s’abaisser à leur niveau. Mais il ne faut pas non plus croiser les bras face à leurs forfaitures susceptibles de provoquer un tsunami psychologique dans l’opinion.
Faire preuve de modération
S’ils peuvent continuer à jouir des libertés pour lesquelles les peuples se sont saignés et continuent de le faire par-delà le monde, il ne faut point leur céder du terrain. Il est tout simplement dommage qu’après avoir âprement lutté contre le nazisme, le fascisme, l’anarchisme et tant d’autres dérives totalitaires, l’Occident en soit venu à tolérer, au nom de la liberté, la résurgence sous une forme ou une autre d’organisations faisant la promotion de la haine de l’autre.
C’est un recul car cela met le monde entier en danger. On ne peut continuer à fermer les yeux sur ceux qui profitent de la liberté pour répandre des idées liberticides. Des innocents ne peuvent pas continuer à payer de leur vie les dérives ostentatoires de quelques individus peu soucieux de la quiétude des autres.
En matière de liberté d’expression, nous ne sommes ni dans le même contexte, ni au même niveau de compréhension et de pratiques.
Parce que l’excès nuit, il faudra bien légiférer, si l’on veut que la mondialisation profite à tous. C’est sérieux: il faut savoir faire preuve de modération. Car, autant il y a des fous d’Allah, autant il y a des fous de la liberté d’expression.
Le Pays