Un acte fondateur est appréhendé de manière positive dans le sens où il constitue une première étape dans la réalisation d’un idéal qui aura, auparavant, réuni l’adhésion de la majorité d’un peuple à travers un vote, tel est le mode de fonctionnement de toute démocratie digne de ce nom. Mais, à partir du moment où cet acte suscite ne serait-ce qu’un sentiment d’illégitimité chez un certain nombre de citoyens, il est nécessaire de s’interroger sur sa portée, afin d’éviter toute dérive à l’avenir.
Avant d’en venir à la question de fond, à savoir ce qui est appelé « l’affaire Cheikh Béthio », il importe de dresser un état des lieux. La question n’est nullement d’ordre métaphysique ou spirituel ou d’un quelconque intérêt supérieur, il s’agit de basses manœuvres d’un Etat qui ne sera pas parvenu, au bout du compte, à faire illusion longtemps.
Sous l’impulsion de mouvements, de la jeunesse notamment, l’élection présentielle 2012 au Sénégal a connu une issue heureuse. Ce que l’on pouvait raisonnablement craindre, à savoir des affrontements violents pour contester les résultats d’un camp ou de l’autre, n’est pas arrivé. Peut-être serait-il même utile de réfléchir aux causes profondes de cette issue. Mais le plus léger n’était pas encore arrivé puisque, par la suite, il est frappant de voir que les résultats semblent stériliser (pour combien de temps encore ?) toutes les velléités de justice, de changement et de respect du peuple. Que s’est-il passé depuis lors ?
La « coalition» (je parlerais plutôt de « caste » de vieux briscards de la scène politique nationale et nouveaux incompétents, notamment en matière de culture ; un chanteur n’est pas forcément bon ministre tout comme un ministre n’est pas forcément bon chanteur) de tous les opposants au président sortant s’est tout simplement emparée du pouvoir. Cet état de fait devrait interpeler tout peuple doté d’un sens politique aigu. Que reste-t-il alors de l’ancien contre-pouvoir ? N’y a-t-il guère plus que l’ancien régime pour faire figure d’opposition ? Quel est son poids réel ?
Pour l’heure, la répartition de strapontins ministériels suffit jusqu’ici à calmer les ardeurs des vieux charognards qui ont toujours rôdé autour du cadavre Sénégal qui tient toujours debout, par miracle. Pour une cause aussi fantomatique que les portefeuilles qui leur sont confiés, et qui ne servent en réalité qu’à remplir leurs comptes et ceux de leurs proches, ils sont prêts à se vêtir de tous leurs oripeaux. Ils se sont opposés à tous et à tout sauf à leurs intérêts. Depuis des générations les mêmes entrent dans des gouvernements qu’ils s’empressent par la suite de critiquer à la veille des élections. Des faux rebelles de la plume ou du clavier d’ordinateur (plus célèbres pour leurs blogs et articles que pour avoir battu le pavé) abandonnent leurs causes pour s’approcher du régime en place. Des postes de conseillers sont créés à foison. Après tout, il vaut mieux se faire conseiller quand on n’a pas le bagage intellectuel nécessaire pour diriger un pays. Mais un tel fonctionnement est budgétivore et le pays ne peut pas se payer le luxe de n’assurer que le bien-être des élites alors que la majorité vit dans une pauvreté galopante. Trente-cinq ministres. Soit plus de ministres que la France dont la première région (Ile-de-France) dépasse le Sénégal en population et en superficie. Cherchez l’erreur. Il est des multitudes qui traduisent mieux que toute autre chose le vide que l’on cherche à camoufler ; pouvait-il autrement quand on multiplie les postes au sommet de l’Etat pour les confier à des personnages (pour ne pas dire personnalités) souffrant d’un manque criant d’envergure et de carrure autant que celui qui les a nommés ? Chacun pourra se faire un jugement. Combien de temps encore ce squelette famélique qu’est devenu notre pays, dépecé par ceux qui sont censés le diriger, pourra-t-il tenir debout ? A nous d’y réfléchir, chacun à son modeste niveau. Toutefois, après le temps de la réflexion vient celui de l’action.
Il est tout de même curieux de tolérer une injustice manifeste après en avoir combattu une autre. Qui peut raisonnablement croire que cette « affaire » Cheikh Béthio ne recèle pas, tout simplement, un procès politique, du style de ceux auxquels on a assisté aux pires heures du stalinisme ? En s’en prenant à quelqu’un qui a osé affirmer son choix et ses convictions, à l’heure où une grande partie de la population souhaitait un changement, le nouveau régime s’attaque à un symbole. Qui dit symbole sous-entend exemple, que l’on ne s’étonne pas à l’avenir de voir d’autres opposants, ou tout simplement ceux qui ont une opinion différente de la ligne imposée par le régime en place, remplir les geôles de la République. La République, justement, suppose une égalité de droits et de devoirs de l’ensemble des citoyens.
Au passage, je m’insurge contre cette fumisterie de laïcité au sens de « la séparation de l’Eglise et du pouvoir ». Dans tous les pays qui s’en réclament, un musulman ne sera jamais élu à la plus haute fonction, en tout cas pas avant des décennies, voire plus. Pourquoi ? Alors à tous les illuminés qui s’empressent de défendre ce principe, faisant fi de nos traditions et valeurs, il faudrait peut-être suggérer de réfléchir par eux-mêmes, de ne pas adhérer à des principes juste parce qu’ils viendraient de civilisations « prétendues » supérieures. Et en matière de justice, peut-être est-il judicieux, de temps à autre, selon le cas en présence, de se référer à une jurisprudence. Et dans ce cas, il faudrait se poser la question de savoir si un maire a déjà été condamné du fait de la responsabilité d’un de ses administrés. Est-ce que la responsabilité d’un président de la République, dont on dit qu’il est le premier citoyen, est engagée dès lors qu’un citoyen a commis un acte répréhensible ? Dans ce cas, il faudrait que le président Obama réponde devant un tribunal pour le meurtre de 16 civils afghans par un soldat de l’armée U.S. Tel est le ridicule de la situation présente, dans « l’affaire Cheikh Béthio » et la parodie de justice ne leurre que les quelques illuminés qui y vont de leurs commentaires avant même d’avoir pris le temps de réfléchir aux questions sous-jacentes.
Sans doute faudrait-il voir là aussi une autre préoccupation à la lumière de cette « affaire » : le battage médiatique à coups de dépêches (d’où sans doute le creux qui les caractérise) et de pseudo-analyses (nos experts ont certainement l’exclusivité de l’auto-validation). Les médias se sont particulièrement illustrés en mettant la charrue avant les bœufs. Quand un procureur donne une conférence de presse avant même d’avoir entendu le prévenu, qu’en est-il de la présomption d’innocence ? De quels éléments dispose-t-il à ce moment-là ? A vrai dire, l’amateurisme n’est pas l’apanage de ce procureur, ni de la presse uniquement, dans ce cas-ci. L’occasion était trop belle pour l’Etat de se débarrasser d’une « menace » pour qu’il ne verse pas dans l’amateurisme et laisse entrevoir ses propres failles. Et tout cela se fait dans une complaisance quasi unanime. Les uns par pur intérêt immédiat, les autres par représailles sur des questions qu’ils croient « spirituelles » mais qui, en vérité, témoignent plus que tout de leur ignorance sans bornes. Assister sans mot dire à la tentative de destruction de l’œuvre de Serigne Saliou, ou avec une réjouissance dissimulée, est avant tout signe d’un attachement aux choses de ce monde et d’une méconnaissance de la réalité de Cheikhoul Khadim. Qu’on laisse donc ces histoires de Califat aux Tariqah, la voie mouride n’en est pas une !
Puisqu’il n’est question que de politique dans cette « affaire », parlons-en. Et face à une conscience politique vacillante, il urge de faire écho aux sonnettes d’alarme. Parce qu’un Etat « podagre et impotent » doublé d’une « oligarchie d’ incapables » s’en prend toujours à ses sujets, souvent aux plus faibles, faute de pouvoir faire face à de véritables enjeux, de ne pas pouvoir proposer des alternatives crédibles.
A vrai dire, il ne fallait pas avoir une grande hauteur de vue pour en arriver à la conclusion que la désillusion est au bout du tunnel emprunté en ce début de quinquennat. En vérité, derrière le leitmotiv « Y en a marre » se cachait un vide intellectuel qui sous-tend un chaos sans cesse repoussé, une forme d’anarchie par intermittence, des espoirs forcément déçus. L’électoralisme a depuis longtemps pris le pas sur l’exigence d’une vision à long terme. Promettre une baisse du prix des denrées est un objectif tout à fait banal. Ce qui ne l’est pas, en revanche, c’est de donner les moyens à tous de vivre dans la dignité. Peut-être faudrait-il, pour cela, savoir dépasser le simple désir d’alternance pour réfléchir à des alternatives crédibles. Savoir définir précisément l’objet de son mécontentement pour formuler un rêve commun pour la suite, telle est la démarche logique d’un mouvement citoyen censé aboutir. Faut-il attendre 2017 pour ressortir les banderoles et le vieux slogan « Y en a marre » alors que se joue sous nos yeux l’avant-première d’une pièce dont les esprits les plus perspicaces voient d’avance la fin ?
Manifester contre une modification arbitraire de la Constitution est louable. Pouvoir élire un candidat malgré l’abnégation du pouvoir en place l’est encore plus. Mais fermer les yeux devant une injustice ou accabler un « prévenu » sans preuves est une faute, une faute lourde. « Injustice somewhere is injustice ewerywhere » disait Malcolm X et dès lors que la conception de la justice est du seul fait du prince qui s’ « arrange » avec la vérité, une justice à deux vitesses en d’autres termes, elle cesse d’être un idéal. Et dès que la justice cesse d’être un idéal, l’organisation de la vie citoyenne se fait au gré des humeurs du prince, de sa cour, et de ses bouffons (et Dieu sait qu’ils sont légion chez nous) ce qui est contraire au principe même de démocratie. La démocratie n’est pas qu’une affaire de vote, elle suppose l’exercice du pouvoir par le peuple et pour le peuple.
Gunman
Avant d’en venir à la question de fond, à savoir ce qui est appelé « l’affaire Cheikh Béthio », il importe de dresser un état des lieux. La question n’est nullement d’ordre métaphysique ou spirituel ou d’un quelconque intérêt supérieur, il s’agit de basses manœuvres d’un Etat qui ne sera pas parvenu, au bout du compte, à faire illusion longtemps.
Sous l’impulsion de mouvements, de la jeunesse notamment, l’élection présentielle 2012 au Sénégal a connu une issue heureuse. Ce que l’on pouvait raisonnablement craindre, à savoir des affrontements violents pour contester les résultats d’un camp ou de l’autre, n’est pas arrivé. Peut-être serait-il même utile de réfléchir aux causes profondes de cette issue. Mais le plus léger n’était pas encore arrivé puisque, par la suite, il est frappant de voir que les résultats semblent stériliser (pour combien de temps encore ?) toutes les velléités de justice, de changement et de respect du peuple. Que s’est-il passé depuis lors ?
La « coalition» (je parlerais plutôt de « caste » de vieux briscards de la scène politique nationale et nouveaux incompétents, notamment en matière de culture ; un chanteur n’est pas forcément bon ministre tout comme un ministre n’est pas forcément bon chanteur) de tous les opposants au président sortant s’est tout simplement emparée du pouvoir. Cet état de fait devrait interpeler tout peuple doté d’un sens politique aigu. Que reste-t-il alors de l’ancien contre-pouvoir ? N’y a-t-il guère plus que l’ancien régime pour faire figure d’opposition ? Quel est son poids réel ?
Pour l’heure, la répartition de strapontins ministériels suffit jusqu’ici à calmer les ardeurs des vieux charognards qui ont toujours rôdé autour du cadavre Sénégal qui tient toujours debout, par miracle. Pour une cause aussi fantomatique que les portefeuilles qui leur sont confiés, et qui ne servent en réalité qu’à remplir leurs comptes et ceux de leurs proches, ils sont prêts à se vêtir de tous leurs oripeaux. Ils se sont opposés à tous et à tout sauf à leurs intérêts. Depuis des générations les mêmes entrent dans des gouvernements qu’ils s’empressent par la suite de critiquer à la veille des élections. Des faux rebelles de la plume ou du clavier d’ordinateur (plus célèbres pour leurs blogs et articles que pour avoir battu le pavé) abandonnent leurs causes pour s’approcher du régime en place. Des postes de conseillers sont créés à foison. Après tout, il vaut mieux se faire conseiller quand on n’a pas le bagage intellectuel nécessaire pour diriger un pays. Mais un tel fonctionnement est budgétivore et le pays ne peut pas se payer le luxe de n’assurer que le bien-être des élites alors que la majorité vit dans une pauvreté galopante. Trente-cinq ministres. Soit plus de ministres que la France dont la première région (Ile-de-France) dépasse le Sénégal en population et en superficie. Cherchez l’erreur. Il est des multitudes qui traduisent mieux que toute autre chose le vide que l’on cherche à camoufler ; pouvait-il autrement quand on multiplie les postes au sommet de l’Etat pour les confier à des personnages (pour ne pas dire personnalités) souffrant d’un manque criant d’envergure et de carrure autant que celui qui les a nommés ? Chacun pourra se faire un jugement. Combien de temps encore ce squelette famélique qu’est devenu notre pays, dépecé par ceux qui sont censés le diriger, pourra-t-il tenir debout ? A nous d’y réfléchir, chacun à son modeste niveau. Toutefois, après le temps de la réflexion vient celui de l’action.
Il est tout de même curieux de tolérer une injustice manifeste après en avoir combattu une autre. Qui peut raisonnablement croire que cette « affaire » Cheikh Béthio ne recèle pas, tout simplement, un procès politique, du style de ceux auxquels on a assisté aux pires heures du stalinisme ? En s’en prenant à quelqu’un qui a osé affirmer son choix et ses convictions, à l’heure où une grande partie de la population souhaitait un changement, le nouveau régime s’attaque à un symbole. Qui dit symbole sous-entend exemple, que l’on ne s’étonne pas à l’avenir de voir d’autres opposants, ou tout simplement ceux qui ont une opinion différente de la ligne imposée par le régime en place, remplir les geôles de la République. La République, justement, suppose une égalité de droits et de devoirs de l’ensemble des citoyens.
Au passage, je m’insurge contre cette fumisterie de laïcité au sens de « la séparation de l’Eglise et du pouvoir ». Dans tous les pays qui s’en réclament, un musulman ne sera jamais élu à la plus haute fonction, en tout cas pas avant des décennies, voire plus. Pourquoi ? Alors à tous les illuminés qui s’empressent de défendre ce principe, faisant fi de nos traditions et valeurs, il faudrait peut-être suggérer de réfléchir par eux-mêmes, de ne pas adhérer à des principes juste parce qu’ils viendraient de civilisations « prétendues » supérieures. Et en matière de justice, peut-être est-il judicieux, de temps à autre, selon le cas en présence, de se référer à une jurisprudence. Et dans ce cas, il faudrait se poser la question de savoir si un maire a déjà été condamné du fait de la responsabilité d’un de ses administrés. Est-ce que la responsabilité d’un président de la République, dont on dit qu’il est le premier citoyen, est engagée dès lors qu’un citoyen a commis un acte répréhensible ? Dans ce cas, il faudrait que le président Obama réponde devant un tribunal pour le meurtre de 16 civils afghans par un soldat de l’armée U.S. Tel est le ridicule de la situation présente, dans « l’affaire Cheikh Béthio » et la parodie de justice ne leurre que les quelques illuminés qui y vont de leurs commentaires avant même d’avoir pris le temps de réfléchir aux questions sous-jacentes.
Sans doute faudrait-il voir là aussi une autre préoccupation à la lumière de cette « affaire » : le battage médiatique à coups de dépêches (d’où sans doute le creux qui les caractérise) et de pseudo-analyses (nos experts ont certainement l’exclusivité de l’auto-validation). Les médias se sont particulièrement illustrés en mettant la charrue avant les bœufs. Quand un procureur donne une conférence de presse avant même d’avoir entendu le prévenu, qu’en est-il de la présomption d’innocence ? De quels éléments dispose-t-il à ce moment-là ? A vrai dire, l’amateurisme n’est pas l’apanage de ce procureur, ni de la presse uniquement, dans ce cas-ci. L’occasion était trop belle pour l’Etat de se débarrasser d’une « menace » pour qu’il ne verse pas dans l’amateurisme et laisse entrevoir ses propres failles. Et tout cela se fait dans une complaisance quasi unanime. Les uns par pur intérêt immédiat, les autres par représailles sur des questions qu’ils croient « spirituelles » mais qui, en vérité, témoignent plus que tout de leur ignorance sans bornes. Assister sans mot dire à la tentative de destruction de l’œuvre de Serigne Saliou, ou avec une réjouissance dissimulée, est avant tout signe d’un attachement aux choses de ce monde et d’une méconnaissance de la réalité de Cheikhoul Khadim. Qu’on laisse donc ces histoires de Califat aux Tariqah, la voie mouride n’en est pas une !
Puisqu’il n’est question que de politique dans cette « affaire », parlons-en. Et face à une conscience politique vacillante, il urge de faire écho aux sonnettes d’alarme. Parce qu’un Etat « podagre et impotent » doublé d’une « oligarchie d’ incapables » s’en prend toujours à ses sujets, souvent aux plus faibles, faute de pouvoir faire face à de véritables enjeux, de ne pas pouvoir proposer des alternatives crédibles.
A vrai dire, il ne fallait pas avoir une grande hauteur de vue pour en arriver à la conclusion que la désillusion est au bout du tunnel emprunté en ce début de quinquennat. En vérité, derrière le leitmotiv « Y en a marre » se cachait un vide intellectuel qui sous-tend un chaos sans cesse repoussé, une forme d’anarchie par intermittence, des espoirs forcément déçus. L’électoralisme a depuis longtemps pris le pas sur l’exigence d’une vision à long terme. Promettre une baisse du prix des denrées est un objectif tout à fait banal. Ce qui ne l’est pas, en revanche, c’est de donner les moyens à tous de vivre dans la dignité. Peut-être faudrait-il, pour cela, savoir dépasser le simple désir d’alternance pour réfléchir à des alternatives crédibles. Savoir définir précisément l’objet de son mécontentement pour formuler un rêve commun pour la suite, telle est la démarche logique d’un mouvement citoyen censé aboutir. Faut-il attendre 2017 pour ressortir les banderoles et le vieux slogan « Y en a marre » alors que se joue sous nos yeux l’avant-première d’une pièce dont les esprits les plus perspicaces voient d’avance la fin ?
Manifester contre une modification arbitraire de la Constitution est louable. Pouvoir élire un candidat malgré l’abnégation du pouvoir en place l’est encore plus. Mais fermer les yeux devant une injustice ou accabler un « prévenu » sans preuves est une faute, une faute lourde. « Injustice somewhere is injustice ewerywhere » disait Malcolm X et dès lors que la conception de la justice est du seul fait du prince qui s’ « arrange » avec la vérité, une justice à deux vitesses en d’autres termes, elle cesse d’être un idéal. Et dès que la justice cesse d’être un idéal, l’organisation de la vie citoyenne se fait au gré des humeurs du prince, de sa cour, et de ses bouffons (et Dieu sait qu’ils sont légion chez nous) ce qui est contraire au principe même de démocratie. La démocratie n’est pas qu’une affaire de vote, elle suppose l’exercice du pouvoir par le peuple et pour le peuple.
Gunman