Ce procès du siècle financé en grande partie par le Tchad, l’Union Africaine, l’Union Européenne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne et la France, va coûter au bas mot la bagatelle de 4,8 milliards de FCFA. Cette manne financière aiguise déjà des appétits. Des prétendues victimes de Habré, qui n’étaient jamais sortie du Tchad auparavant, voyagent aujourd’hui en classe business et séjournent sans bourse délier dans les palaces des capitales africaines et européennes par la magie de ce procès. Mieux, des enseignants d’universités ont préféré quitter leurs postes dans l’espoir de s’enrichir dans l’affaire Habré. Des avocats qui étaient sur le point de fermer leur cabinet s’activent aujourd’hui comme de gros diables pour obtenir eux aussi leur part du gâteau, sans oublier certains défenseurs des droits de l’homme qui ont la mauvaise réputation d’être de véritables globe-trotters doublés de chasseurs de primes sans vergogne. Tous ces charognards qui rodent autour de ce héro africain qui s’est courageusement opposé à l’impérialisme français et à l’expansionnisme libyen qu’est l’ancien président tchadien, ont un dénominateur en commun : profiter de l’affaire Habré pour faire fortune. Et puis, si réellement ces affairistes de tout poil qui se sont déchainés comme une meute de chiens enragés sur le plus Ouakamois des Tchadiens veulent que justice soit faite, peuvent-ils oublier de juger Idriss Deby Itno, l’actuel président du Tchad, celui-là même qui était le principal collaborateur de Habré, son ancien conseiller pour la défense et la sécurité et ancien chef de la police tchadienne ? La question mérite vraiment d’être posée, pour comprendre l’enjeu de ce procès… sur commande.
Siaka NDONG
« Le Témoin » N° 1114 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)
Siaka NDONG
« Le Témoin » N° 1114 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)