La Société générale, a-t-elle ou non foulé aux pieds les textes en matière de lutte contre le blanchissement dans le cadre de l’affaire de corruption présumée à l’IAAF ? Les enquêteurs français tentent de répondre à cette question même si la banque, nie en bloc.
Comme révélé, Matlock Capital group qui appartient à Artur Cesar de Menezes Soares Filho- visé par un mandat d’arrêt international – avait versé trois jours avant le vote attribuant les JO à Rio, la somme de 1,5 millions de dollars à une société appartenant à Papa Mansata Diack. Un virement à l’origine d’une vaste opération coup de filet à Rio.
Alors que Papa Massata Diack clame la régularité de cette opération que le Parquet national financier assimile à un blackchich, le très sérieux New – York Time jette un pavé dans la mare, en révélant que cette affaire a conduit les enquêteurs français à s’intéresser au rôle de la Société générale.
Une note transmise par les enquêteurs français à ceux de Rio dans le cadre d’une commission rogatoire, révèle qu’en fait, Matlock a tenté de transférer 2 millions de dollars d’un compte qu’il détenait dans les Iles vierges britanniques à un compte Société générale en France contrôlée par Papa Massata Diack, selon les documents.
Cinq jours plus tard, le 28 septembre, l’argent a été renvoyé par la Banque. « En vertu de la loi française, la banque aurait dû signaler la transaction à Tracfin, un organisme de contrôle national pour les transactions suspectes », selon le communiqué.
Qui plus est, le 29 septembre, Soares a utilisé un compte bancaire Matlock à Miami pour effectuer deux paiements distincts totalisant 2 millions de dollars vers les comptes détenus par Papa Massata Diack, directement ou par sa société Pamodzi Consulting. Ces comptes se trouvaient dans les filiales de la société générale en Russie et au Sénégal.
« L’analyse de ces flux suggère que le premier transfert, en raison de son montant et de son origine géographique, devait être bloqué en France, en application de règles anti-blanchissement », selon la note des enquêteurs.
Ce document ajoute que « cela expliquerait pourquoi il a été suivi immédiatement par des transferts fractionnés pour le compte de la même société basée à Miami, d’un autre compte bancaire, à deux filiales de la Société générale basées dans d’autres pays ».
Libération