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Affectation de 75 ha de la forêt classée à des privés: Sébikotane voit rouge et crie son amertume


Rédigé par leral.net le Lundi 14 Mars 2022 à 11:07 | | 0 commentaire(s)|

Affectation de 75 ha de la forêt classée à des privés: Sébikotane voit rouge et crie son amertume
Ce sont des populations de Sébikhotane très amères, qui ont fait face à la presse, samedi dernier. La raison de cette colère se trouve dans l’affectation de 75 a de la forêt classée qu’abrite leur commune à des privés, alors que la demande de déclassement avait été introduite par le maire pour la réalisation de projets au profit de la commune, rapporte "Sud Quotidien".

En effet, le maire sortant avait introduit une demande de déclassement partiel de la forêt, pour une superficie de 200 ha. Malheureusement, la procédure de déclassement partiel a été achevée par le décret 2022-142 du 25 janvier 2022 et, finalement, ce sont 75 hectares qui ont été déclassés et attribués à la Sn-Hlm, la CDA Filfili et le groupe Elton-Senbus-Sagam, selon les populations regroupées dans le collectif pour la sauvegarde du patrimoine foncier de Sébikhotane.

Ce qui a suscité la colère de ces populations qui crient à l’injustice, car le déclassement était demandé pour la réalisation d’infrastructures socioéconomiques de base, comme un nouveau lycée, un centre de santé et un stade fonctionnels. « C’est avec une grande surprise que nous avons pris connaissance du décret 2022- 142 en date du 25 janvier 2022 portant déclassement partiel de la forêt classée de Sébikotane au profit de la Sn Hlm, de la CDA Filfili et du groupe Elton-Senbus-Sagam. Ces sociétés ont bénéficié de 75 hectares suite à une requête introduite par le maire sortant, M Abdoulaye Lô, qui avait demandé 200 hectares », a dénoncé samedi Ousmane Ndoye, lors d’un point de presse organisé par le collectif pour la sauvegarde du patrimoine foncier de Sébikotane (Cspfs), mis en place à l’occasion.

Le collectif a souligné que la commune manque d’espace et fait face à une croissance démographique rapide et à une demande forte en espace d’habitation et autres infrastructures publiques. « Notre localité qui souffre d’un manque criard d’espaces, ne bénéficie d’aucune affectation de terres destinées à la réalisation d’infrastructures publiques.

En plus des impactés du Ter qui doivent reloger leurs familles, la pression démographique augmente de manière exponentielle nos besoins en espaces à usage d’habitation
», a expliqué Ousmane Ndoye. Face à cette situation, le collectif lance un appel au président de la République pour une révision du décret, afin de permettre à la commune et à la population de pouvoir profiter de ces terres. « Nous lui demandons la révision de ce décret afin qu’il puisse prendre en charge nos préoccupations en termes d’extension de territoire et de la régularisation des parcelles déjà attribuées », a souhaité le porte-parole s’adressant au Président Sall.

Le collectif a également fait savoir son adhésion au principe du déclassement que de forêt, il n’en est que de nom à Sébikhotane et d’ailleurs, des constructions ont déjà commencé à sortir de terre sur la zone depuis, au moins, 2005, à la suite d’attribution de délibérations par la mairie. « Le problème, ce ne sont pas ces constructions mais le déclassement fait au profit d’entreprises privées, alors que les populations ont besoin de ces terres », a indiqué un membre du collectif.

Ces populations lancent une alerte aux autorités pour prévenir des conflits fonciers du genre de ceux connus ailleurs. « Nous attirons l’attention du président de la République sur les risques de tensions sociales, car cette zone déclassée est déjà occupée par des Sébikotanois qui ont mis en valeur ces terres. Et nous ne voulons pas que les populations locales vivent ce qui s’est déroulé à Dougar ou à Ndingler », a dit le porte-parole.

Ndèye Fatou Kébé