Elle est assise sur le siège arrière de la voiture 4x4 qui la déposait au Bloc des Madeleines. Tout de beige vêtue, la journaliste de Weekend Magazine, Mame Saye Diop, descend du véhicule et affiche un large sourire de sérénité. Le président du Groupe Avenir communication, Madiambal Diagne, l’accompagne jusqu’à la Brigade des affaires générales (Bag) où elle devra attendre jusqu’à… C’est parti, en tout cas, pour une journée longue de 9 tours d’horloge. A compte-gouttes, des journalistes arrivent et s’abritent devant les bureaux du Tribunal hors classe de Dakar. «Ah, Dieu seul sait quand est-ce qu’on quittera ici encore», s’alarme une journaliste qui, à coup sûr, se remémore les va-et-vient innombrables de pisse-copies devant les limiers de la Dic, depuis quelques semaines : Thierno Talla, Daouda Thiam, El Malick Seck, Madiambal Diagne.
A 12 h déjà, le Bloc des Madeleines, décidément presque vide hier, ne comptait plus que des journalistes dans la cour. Des commentaires sur l’actualité brûlante des relations entre presse et pouvoir, quelques cacahuètes pour chasser le stress de l’attente. Le ciel s’assombrit de plus en plus et la menace d’un torrent pluviométrique se précise avec l’avertissement de quelques gouttes d’eau. «Je crois qu’on doit aller à l’intérieur», propose-t-on. On préfère croiser les jambes devant les portes. En attendant la réponse immédiate des grosses gouttes qui renverront journalistes et badauds dans une des salles d’audiences. Personne n’occupera la chaise du juge, celles des assesseurs ni celle du Procureur. Juste une échappatoire.
PREMIERE JOURNALISTE DEVANT LA DIC
L’audition de Mame Saye Diop se poursuit alors qu’il est 14 h passées. Les ventres creux donnent à dormir et certains se sont allongés en attendant les sandwiches et autres hamburgers pour tenir encore. «Alors, on n’a plus de sommeil», taquine une journaliste. Le chrono semble ralentir, malgré tout. A 16 h, Madiambal Diagne est invité à répondre aux limiers. A sa sortie, un quart d’heure plus tard, il annonce : «Bon, ça va. Elle va sortir. Il reste quelques formalités.» Le compte à rebours commence et les yeux sont désormais fixés sur les escaliers du couloir mènant à la Bag. La journaliste franchit, enfin, la porte à 18 h, toujours gaie mais avec une mine éreintée. «Alors, Mame Saye ça va» lui demande-t-on. Elle répond : «Oui, ça va, c’est juste l’attente qui a été longue. Sinon, ça va bien.»
La convocation de la journaliste de Weekend Magazine, dit-on, est une première. Les limiers mettaient jusqu’à mercredi le genre au masculin. Désormais, il est aussi féminin, suite à la plainte de l’ex-ministre, Aïda Mbodj qui s’est sentie «injuriée» par le fameux article : «Les dessous d’Aïda Mbodj.» Mame Saye Diop explique que les limiers lui ont signifié que Mme Mbodj a estimé qu’elle a été victime «d’injures publiques» et «d’atteinte à son honneur». Mais, leur a-t-elle souligné : «J’estime avoir informé juste et vrai, c’est tout. Pour le reste, je préfère les
A 12 h déjà, le Bloc des Madeleines, décidément presque vide hier, ne comptait plus que des journalistes dans la cour. Des commentaires sur l’actualité brûlante des relations entre presse et pouvoir, quelques cacahuètes pour chasser le stress de l’attente. Le ciel s’assombrit de plus en plus et la menace d’un torrent pluviométrique se précise avec l’avertissement de quelques gouttes d’eau. «Je crois qu’on doit aller à l’intérieur», propose-t-on. On préfère croiser les jambes devant les portes. En attendant la réponse immédiate des grosses gouttes qui renverront journalistes et badauds dans une des salles d’audiences. Personne n’occupera la chaise du juge, celles des assesseurs ni celle du Procureur. Juste une échappatoire.
PREMIERE JOURNALISTE DEVANT LA DIC
L’audition de Mame Saye Diop se poursuit alors qu’il est 14 h passées. Les ventres creux donnent à dormir et certains se sont allongés en attendant les sandwiches et autres hamburgers pour tenir encore. «Alors, on n’a plus de sommeil», taquine une journaliste. Le chrono semble ralentir, malgré tout. A 16 h, Madiambal Diagne est invité à répondre aux limiers. A sa sortie, un quart d’heure plus tard, il annonce : «Bon, ça va. Elle va sortir. Il reste quelques formalités.» Le compte à rebours commence et les yeux sont désormais fixés sur les escaliers du couloir mènant à la Bag. La journaliste franchit, enfin, la porte à 18 h, toujours gaie mais avec une mine éreintée. «Alors, Mame Saye ça va» lui demande-t-on. Elle répond : «Oui, ça va, c’est juste l’attente qui a été longue. Sinon, ça va bien.»
La convocation de la journaliste de Weekend Magazine, dit-on, est une première. Les limiers mettaient jusqu’à mercredi le genre au masculin. Désormais, il est aussi féminin, suite à la plainte de l’ex-ministre, Aïda Mbodj qui s’est sentie «injuriée» par le fameux article : «Les dessous d’Aïda Mbodj.» Mame Saye Diop explique que les limiers lui ont signifié que Mme Mbodj a estimé qu’elle a été victime «d’injures publiques» et «d’atteinte à son honneur». Mais, leur a-t-elle souligné : «J’estime avoir informé juste et vrai, c’est tout. Pour le reste, je préfère les