LE FIGARO. - Quelles sont les premières mesures que prendra le prochain gouvernement issu de votre coalition?
Irakli ALASANIA. - Je voudrais d'abord dire que nous allons travailler avec le président Saakachvili. Et qu'il ne sera aucunement question de revanche, personne ne sera poursuivi. Il s'agit de rassembler les Géorgiens pour créer un pays moderne, qui fera tout pour adhérer à l'Union européenne et à l'Otan.
Mais il s'agit aussi de réformer certaines institutions, pour le bien de la démocratie dans notre pays. Nous allons commencer par les systèmes judiciaire et pénitentiaire.
Mais nous allons vite aussi nous intéresser aux médias, par exemple. Il n'est plus question que ceux-ci fassent l'objet d'un monopole de la part du pouvoir. Nous ne toucherons pas aux chaînes privées contrôlées par des proches du gouvernement. Mais nous renforcerons la première chaîne publique.
Dmitri Medvedev a déclaré que la guerre russo-géorgienne de 2008 avait eu pour but d'empêcher l'élargissement de l'Otan à la Géorgie. Or, vous dites vouloir intégrer l'Otan et normaliser les relations avec Moscou. Ne croyez-vous pas que la Russie vous demandera de choisir?
Non, je ne le crois pas. Vous savez, intégrer l'Otan est un long processus. Une commission a été créée dans ce but. Je suis certain que nous intégrerons l'Otan, et l'on va travailler à approfondir notre relation avec cette organisation. C'est notre priorité absolue.
Mais ce processus sera si long qu'on ne peut pas se permettre d'ignorer la Russie pendant tout ce temps. C'est notre voisin, puissant. C'est pourquoi je pense que l'on peut en effet normaliser nos relations avec Moscou, en commençant par restaurer les liens commerciaux entre nos deux pays, tout en travaillant sur le plus long terme à notre intégration dans l'Otan.
En tant que diplomate, vous vous êtes beaucoup occupé de la réintégration au sein de la Géorgie de ses deux régions séparatistes, soutenues par Moscou. Quelle sera votre stratégie dans ce domaine?
Pas celle, militaire, de Saakachvili. Il faut d'abord œuvrer au niveau de la population, en Abkhazie comme en Ossétie du Sud. C'est à ce niveau qu'il faut petit à petit retisser les liens, patiemment. Là aussi, cela passe par le commerce, l'aide humanitaire, la reconnexion de nos réseaux ferrés. Nous devons reprendre le dialogue au niveau des populations. Les questions politiques doivent venir après.
Par Régis Genté
Irakli ALASANIA. - Je voudrais d'abord dire que nous allons travailler avec le président Saakachvili. Et qu'il ne sera aucunement question de revanche, personne ne sera poursuivi. Il s'agit de rassembler les Géorgiens pour créer un pays moderne, qui fera tout pour adhérer à l'Union européenne et à l'Otan.
Mais il s'agit aussi de réformer certaines institutions, pour le bien de la démocratie dans notre pays. Nous allons commencer par les systèmes judiciaire et pénitentiaire.
Mais nous allons vite aussi nous intéresser aux médias, par exemple. Il n'est plus question que ceux-ci fassent l'objet d'un monopole de la part du pouvoir. Nous ne toucherons pas aux chaînes privées contrôlées par des proches du gouvernement. Mais nous renforcerons la première chaîne publique.
Dmitri Medvedev a déclaré que la guerre russo-géorgienne de 2008 avait eu pour but d'empêcher l'élargissement de l'Otan à la Géorgie. Or, vous dites vouloir intégrer l'Otan et normaliser les relations avec Moscou. Ne croyez-vous pas que la Russie vous demandera de choisir?
Non, je ne le crois pas. Vous savez, intégrer l'Otan est un long processus. Une commission a été créée dans ce but. Je suis certain que nous intégrerons l'Otan, et l'on va travailler à approfondir notre relation avec cette organisation. C'est notre priorité absolue.
Mais ce processus sera si long qu'on ne peut pas se permettre d'ignorer la Russie pendant tout ce temps. C'est notre voisin, puissant. C'est pourquoi je pense que l'on peut en effet normaliser nos relations avec Moscou, en commençant par restaurer les liens commerciaux entre nos deux pays, tout en travaillant sur le plus long terme à notre intégration dans l'Otan.
En tant que diplomate, vous vous êtes beaucoup occupé de la réintégration au sein de la Géorgie de ses deux régions séparatistes, soutenues par Moscou. Quelle sera votre stratégie dans ce domaine?
Pas celle, militaire, de Saakachvili. Il faut d'abord œuvrer au niveau de la population, en Abkhazie comme en Ossétie du Sud. C'est à ce niveau qu'il faut petit à petit retisser les liens, patiemment. Là aussi, cela passe par le commerce, l'aide humanitaire, la reconnexion de nos réseaux ferrés. Nous devons reprendre le dialogue au niveau des populations. Les questions politiques doivent venir après.
Par Régis Genté