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Allemagne : le policier cannibale condamné à huit ans et demi de prison

Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Avril 2015 à 17:21 | | 0 commentaire(s)|

Allemagne : le policier cannibale condamné à huit ans et demi de prison
La justice allemande a condamné mercredi un policier allemand à huit ans et demi de prison pour avoir tué et dépecé, apparemment à sa demande, un homme rencontré sur un site dédié au cannibalisme. "Il a été reconnu coupable de meurtre motivé par le désir sexuel et d'avoir porté atteinte au repos des morts", a annoncé la présidente de la Cour, Birgit Wiegand. À la lecture du verdict, devant un tribunal de Dresde (est), Detlev Günzel, vêtu d'une chemise rose vif, est resté impassible, les bras croisés. Il avait brièvement adressé un sourire à sa fille avant de prendre place dans le box des accusés avant l'énoncé du verdict.
Ce père de trois enfants déjà adultes âgé de 57 ans et qui fut policier durant 30 ans, a tué Wojciech Stempniewicz, un consultant de 59 ans d'origine polonaise, chez lui, dans sa maison qui faisait aussi "bed and reakfast", en novembre 2013. La cour a mis en évidence que le condamné avait découpé le corps de sa victime en petits morceaux dans sa cave transformée en studio S/M, avant de les enterrer dans le jardin de sa maison, un "bed and breakfast" de Hartmannsdorf-Reichenau, petit village situé près de la frontière tchèque.
Detlev Günzel et sa victime avaient fait connaissance un mois avant leur rencontre par le biais d'un site internet où les utilisateurs peuvent partager leurs fantasmes de cannibalisme, et qui se targue d'être le "numéro un pour la viande exotique".

"Il voulait être tué"

Au cours des débats, la défense de Detlev Günzel a plaidé que la victime, qui avait depuis longtemps exprimé son désir de mourir, s'était elle-même donné la mort par pendaison, dans la cave de l'accusé avant que celui-ci use d'un couteau puis d'une scie électrique sur l'homme bâillonné et ligoté. Les enquêteurs ont confié aux juges qu'ils n'étaient pas en mesure de déterminer avec certitude les causes de la mort en raison de l'état du corps de la victime.
L'accusation avait requis dix ans et demi d'emprisonnement contre cet homme décrit comme sympathique, généreux et d'une politesse constante par ses voisins. Les avocats de Wojciech Stempniewicz avaient quant à eux réclamé 15 ans de prison, la peine généralement maximale pour meurtre.
Mais le parquet s'était montré plus clément dans ses réquisitions, arguant du fait que la victime avait de longue date exprimé des souhaits de mort. "Il voulait être tué pour que son fantasme devienne réalité", a indiqué la présidente durant les deux heures d'énoncé du verdict.

"C'est la plus grande erreur de ma vie"

Cette affaire macabre jugée depuis fin août a attiré l'attention de la presse du monde entier, lorsqu'elle avait été révélée en 2013. La plateforme internet où ils se sont rencontrés se targue d'être "numéro un pour la viande exotique" et un simple clic leur permettait d'accéder à une boîte de dialogue, s'ils souhaitaient aller au-delà de leur imagination.
Au moment des faits, Detlev Günzel, policier pendant 30 ans, a réalisé une vidéo, qualifiée d'"horreur pure" par les enquêteurs. Ce film de 50 minutes, diffusé en cours d'audience, montre à un moment l'accusé couvert de sang marmonner : "Je n'aurais jamais pensé tomber si bas." Detlev Günzel a fondu en larmes au moment de la diffusion du film, ont raconté des observateurs du procès, déclarant à la présidente du tribunal : "Je ne prétends pas être totalement innocent, c'est la plus grande erreur de ma vie mais je ne suis pas un meurtrier."
L'affaire a levé le voile sur un monde trouble, échangeant en ligne sur des pratiques sexuelles glauques et sanglantes, qui cependant restaient d'habitude de purs fantasmes. Günzel et Stempniewicz avaient intensément échangé en ligne puis par téléphone avant de se mettre d'accord sur la date fatidique du 4 novembre. Leurs mails portaient le titre "Schlachtfest", un mot allemand désignant une fête campagnarde organisée après l'abattage du cochon. L'affaire a réveillé en Allemagne le souvenir du "cannibale de Rotenbourg", Armin Meiwes, qui en 2001 avait châtré, assassiné, éviscéré et en partie consommé un Berlinois consentant de 43 ans. Il avait été condamné à la perpétuité.
AFP