leral.net | S'informer en temps réel

Alternance politique 2024 : L'année Pastef !

L’année 2024 vit ses dernières heures. A coup sûr, la politique va laisser sur cette année, une marque indélébile. Il y a eu, en 2024, deux élections cruciales. Mais, un acteur va être gravé à jamais dans les mémoires. Il s’agit d’Ousmane Sonko.


Rédigé par leral.net le Mardi 31 Décembre 2024 à 14:26 | | 0 commentaire(s)|

Devenu Premier ministre le 2 avril dernier, Sonko a, par son extraordinaire popularité, fait élire Bassirou Diomaye Faye, qui a prêté serment le même jour, dans la matinée. Tous les deux étaient, un peu plus de deux semaines encore, en prison. Elargis de prison à 9 jours de la Présidentielle du 24 mars 2024, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye battent campagne sous le slogan “Sonko mooy Diomaye”.

Déjà, à leur sortie de prison et malgré le vent et la nuit, une centaine de personnes s'est rassemblée, rappelant pour certains, le jour où le Sénégal a gagné la CAN. Autour du véhicule sortant les opposants, une foule de sympathisants en liesse était présente. En moins d’une heure, la nouvelle de leur libération a transformé la capitale en une gigantesque fête.

Dès le départ de la prison, le convoi de dizaines de véhicules a pris la route vers la Cité Keur Gorgui, le quartier de Dakar où habite Ousmane Sonko, créant ainsi un embouteillage géant et une manifestation spontanée. Sur le trajet, des centaines de personnes, bracelets lumineux aux couleurs du Pastef au poignet et drapeau du Sénégal à la main, sont descendus dans les rues et ont acclamé, à coups de klaxon ou en criant de joie, les opposants.

Debout dans une voiture, écharpe aux couleurs du Sénégal autour du cou et les bras en signe de victoire, le candidat à la présidentielle de l’ex-Pastef, Bassirou Diomaye Faye, a sillonné une partie de Dakar à sa sortie de prison, accompagné par des milliers de sympathisants, de voitures et de motos, qui ont klaxonné jusque tard dans la nuit.

Bassirou Diomaye Faye a d’abord fait un crochet par la place de la Nation pour saluer la foule et remercier les militants en wolof. Cette ambiance-là augurait quasiment “miracle” du premier tour de la Présidentielle. La campagne s’engage dans une folle ferveur, suscitée par la locomotive Ousmane Sonko. Partout, la caravane de la ‘Coalition Diomaye Président” draine des foules immenses. Mais, rien ne permet, pour autant, d’imaginer un passage en force dès le premier tour.

Des candidats comme l’ancien Premier ministre de Macky Sall, porté par la coalition Benno Bokk Yakaar, Amadou Bâ, Khalifa Ababacar Sall, Idrissa Seck et, entre autres, Aliou Mamadou Dia du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), donnaient au scrutin une bonne dose d’incertitude. A l’arrivée, une sorte de séisme secoue le pays. Bassirou Diomaye Faye, remporte, à la surprise générale, l'élection dès le premier tour, avec 54,28 % des suffrages, devançant le candidat du pouvoir, Amadou Bâ, crédité de 35,79 % des voix.

En neuf jours de campagne électorale, Bassirou Diomaye Faye qui a séjourné près 11 mois en prison et Ousmane Sonko qui en a totalisé presque 8, dictent leur loi à la classe politique. Minoritaire à l’Assemblée nationale contrôlée par le pouvoir sortant, le duo Diomaye-Sonko se heurte à la mouvance présidentielle.

Cette dernière brandit même la menace d’une motion de censure. Les hostilités s’amplifient lorsque le chef de l’Etat a vu son projet de loi portant suppression du Conseil économique social et environnemental (Cese) et du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) rejeté, le 3 septembre 2024. Quatre-vingt-trois (83) députés ont voté contre le projet de loi, qui avait besoin d'une majorité qualifiée de 99 voix pour passer. Quatre-vingt (80) élus ont voté pour la suppression de ces deux institutions dirigées par des personnalités présumées proches de l'ancien président.

Le jeudi 12 septembre 2024, Bassirou Diomaye Faye s'est adressé à la nation sénégalaise et fait état de la situation politique délicate dans laquelle il se trouve, avec un Parlement dominé par l'opposition, à commencer par le camp de son prédécesseur, Macky Sall. Dans son message, Bassirou Diomaye Faye a accusé la majorité parlementaire, de « ramer à contre-courant de la volonté du peuple sénégalais ».

Et en vertu de l'article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil constitutionnel, le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale, le président sénégalais dissout le Parlement et convoque le corps électoral le 17 novembre 2024, pour des élections législatives.

Le parti PASTEF porté par son leader Ousmane Sonko, décide de se présenter devant l’électorat et face à l’opposition, sous sa propre bannière. La décision est jugée audacieuse, d’autant que jusque-là, il était difficile d’envisager une victoire électorale au Sénégal, sans une coalition. La campagne électorale lancée, Ousmane Sonko annonce la couleur par les foules gigantesques qu’il draine. Partout où il passe, la caravane dirigée par le Premier ministre et président de PASTEF, est suivie de foules monstres.

Au soir du scrutin, le parti d’Ousmane Sonko emporte 130 sièges sur les 165 qui composent le Parlement. On est bien au-delà de la majorité qualifiée des 3/5 qu’espérait décrocher le PASTEF. Le parti Les Patriotes contrôle désormais 78% du Parlement.

D’après le journal "Point Actu", il l’a emporté dans 40 des 46 départements que compte le pays et 7 des 8 circonscriptions de la diaspora. C’est inédit au Sénégal, depuis 1988 et la victoire du parti socialiste d’Abdou Diouf à l’époque. Jamais depuis, un parti n'a fait le choix d’aller seul aux élections, sans l’aide d’une coalition, comme le Pastef aujourd’hui.

Le “miracle” PASTEF se déploie jusqu’à l’intérieur du Parlement. Car, à 41 ans, Malick Ndiaye devient le plus jeune président de l’Assemblée nationale. Malick Ndiaye qui a été le porte-parole du PASTEF pendant toute la campagne présidentielle, est considéré comme un fidèle et proche du Premier ministre Ousmane Sonko, tout comme du président Bassirou Diomaye Faye. Il est membre du Parti des patriotes depuis 2015, quasiment depuis sa création.

Ousmane Wade