« C’était un ami avec qui j’aimais discuter. Un gars très correct. Dans cette prison nous étions au nombre de 150 détenus et on se connaissait tous(…) sur les 150, un détenu meurt chaque mois. Ceux qui sont condamnés à mort n’ont pas le droit de recevoir de visites parentales. Les autres prisonniers bénéficient de deux heures par an. Chaque trois mois, vous avez trente minutes pour vous entretenir avec votre famille. Lorsque Yaya Jammeh a annoncé qu’il allait exécuter tous les prisonniers, tout le monde avait peur, car il avait juré sur le Saint Coran et il tient toujours parole(…) les prisonniers étaient stressés, ne dormaient plus et certains sont tombés malades. Chacun se demandait qui sera le premier à être tué. Et le jeudi vers 21h 30mn, ils ont ouvert les cellules et un groupe d’individus est venu. Ils ont commencé à sélectionner les prisonniers qui devaient être exécutés. Tout le monde avait peur, certains ont commencé à crier. Il y avait trois condamnés courageux qui ne criaient pas, mais l’un d’eux du nom de Lamine Dabo, m’appelait à haute voix pour me dire qu’on les amenait pour les tuer. J’avais très peur. Le lendemain, nous avons fait le tour des cellules pour voir la situation et c’est là que nous nous sommes rendus compte que neufs prisonniers avaient été exécutés. Ils les ont déshabillés et certains ne portaient même pas de chaussures. Leurs corps ont été transportés dans deux camions », raconte l’ancien détenu dans L’Observateur.
Amadu Scattred Janneh raconte les derniers instants des condamnés à morts exécutés en GambieRédigé par leral.net le Mardi 16 Octobre 2012 à 11:32 | | 11 commentaire(s)|
Il fait partie des victimes de l’actuel régime gambien. Condamné à vie pour avoir confectionné des tee-shirts pour dénoncer la dictature en Gambie, le Docteur Amadu Scattred Janneh a finalement été libéré après de multiples pressions d’organisations de la société civile. Il raconte dans L’Observateur, les derniers jours des prisonniers sénégalais exécutés en Gambie dont Djibril Bâ.Nouveau commentaire :
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