« Ce n’est pas simplement une crise économique, c’est une crise des droits humains », selon Amnesty. « Il y a des problèmes sociaux, politiques et économiques qui ont été aggravés par la crise économique, c’est comme une bombe à retardement ».
« Ces dernières années, on a vu que les questions de sécurité avaient sapé les droits humains. Aujourd’hui, avec la crise économique, ces droits se retrouvent mis en veilleuse », déplore l’organisation.
En Afrique, la crise alimentaire a « eu un impact disproportionné sur les populations vulnérables », note le rapport. Elle a entraîné sur tout le continent des manifestations qui ont souvent été durement réprimées, notamment en Tunisie, au Zimbabwe, au Cameroun ou au Mozambique
Dans son rapport 2009, l’organisation constate que les violations des droits de l’Homme ont augmenté avec la crise alimentaire, l’an dernier, quand de nombreux gouvernements ont brutalement réprimé les manifestations contre les hausses des prix des produits de première nécessité. La crise commençant à toucher le continent, de telles manifestations « vont probablement continuer », selon le rapport.
« Avec la crise économique qui affecte de plus en plus les populations en Afrique, nous redoutons qu’un grand nombre de gens tombent de nouveau dans la pauvreté et que ceux qui vivent déjà en marge endurent des difficultés croissantes », a déclaré le directeur d’Amnesty pour l’Afrique, Erwin van der Borght.
Durant le premier semestre 2008, de grandes manifestations populaires contre l’inflation avaient secoué plusieurs pays africains. Elles « avaient souvent dégénéré en violences du fait du ressentiment alimenté par les attitudes répressives des gouvernements », fait valoir l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme.
« Les forces de sécurité ont blessé et ont tué de nombreuses personnes qui revendiquaient le droit à un niveau de vie décent, y compris le droit à l’alimentation », poursuivent les auteurs du rapport.
Au Cameroun, les forces de sécurité ont tué une centaine de personnes pendant les manifestations de février 2008, affirme Amnesty. « Quelques-unes ont apparemment été tuées d’une balle dans la tête tirée à bout portant », selon le texte.
En réaction à la grave crise alimentaire, des manifestations de colère avaient également eu lieu au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, au Mozambique, au Sénégal, en Somalie ou encore au Zimbabwe.
« Avec la crise économique actuelle, cela peut recommencer, voire s’aggraver dans les mois et les années qui viennent », redoute M. Van der Borght.
Un monde inégal
Dans ce document de plus de 400 pages, Amnesty dresse un sombre bilan des violations des droits de l’Homme dans le monde, aggravés par la crise économique, et appelle les dirigeants, notamment ceux du G20, à « investir dans les droits humains avec autant de détermination que dans la croissance économique ». « De fait, nous sommes assis sur une poudrière d’inégalités, d’injustice et d’insécurité qui est sur le point d’exploser », écrit dans le préambule Irene Khan, la secrétaire générale de l’organisation.
La crise économique actuelle est l’occasion de repenser totalement l’économie mondiale. Elaborer un modèle capable de satisfaire les intérêts des 2/3 de la société mondiale si le monde veut réellement sortir de la crise qui persiste. Relancer l’économie en faveur des satisfactions des plus pauvres et de la grande masse. C’est le modèle économique actuel dans sa globalité qu’il faut revoir. Cette crise n’est-elle pas finalement la crise d’un modèle ? Ce modèle qui met également en péril la pérennité écologique de la planète.
Risham Badroudine
« Ces dernières années, on a vu que les questions de sécurité avaient sapé les droits humains. Aujourd’hui, avec la crise économique, ces droits se retrouvent mis en veilleuse », déplore l’organisation.
En Afrique, la crise alimentaire a « eu un impact disproportionné sur les populations vulnérables », note le rapport. Elle a entraîné sur tout le continent des manifestations qui ont souvent été durement réprimées, notamment en Tunisie, au Zimbabwe, au Cameroun ou au Mozambique
Dans son rapport 2009, l’organisation constate que les violations des droits de l’Homme ont augmenté avec la crise alimentaire, l’an dernier, quand de nombreux gouvernements ont brutalement réprimé les manifestations contre les hausses des prix des produits de première nécessité. La crise commençant à toucher le continent, de telles manifestations « vont probablement continuer », selon le rapport.
« Avec la crise économique qui affecte de plus en plus les populations en Afrique, nous redoutons qu’un grand nombre de gens tombent de nouveau dans la pauvreté et que ceux qui vivent déjà en marge endurent des difficultés croissantes », a déclaré le directeur d’Amnesty pour l’Afrique, Erwin van der Borght.
Durant le premier semestre 2008, de grandes manifestations populaires contre l’inflation avaient secoué plusieurs pays africains. Elles « avaient souvent dégénéré en violences du fait du ressentiment alimenté par les attitudes répressives des gouvernements », fait valoir l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme.
« Les forces de sécurité ont blessé et ont tué de nombreuses personnes qui revendiquaient le droit à un niveau de vie décent, y compris le droit à l’alimentation », poursuivent les auteurs du rapport.
Au Cameroun, les forces de sécurité ont tué une centaine de personnes pendant les manifestations de février 2008, affirme Amnesty. « Quelques-unes ont apparemment été tuées d’une balle dans la tête tirée à bout portant », selon le texte.
En réaction à la grave crise alimentaire, des manifestations de colère avaient également eu lieu au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, au Mozambique, au Sénégal, en Somalie ou encore au Zimbabwe.
« Avec la crise économique actuelle, cela peut recommencer, voire s’aggraver dans les mois et les années qui viennent », redoute M. Van der Borght.
Un monde inégal
Dans ce document de plus de 400 pages, Amnesty dresse un sombre bilan des violations des droits de l’Homme dans le monde, aggravés par la crise économique, et appelle les dirigeants, notamment ceux du G20, à « investir dans les droits humains avec autant de détermination que dans la croissance économique ». « De fait, nous sommes assis sur une poudrière d’inégalités, d’injustice et d’insécurité qui est sur le point d’exploser », écrit dans le préambule Irene Khan, la secrétaire générale de l’organisation.
La crise économique actuelle est l’occasion de repenser totalement l’économie mondiale. Elaborer un modèle capable de satisfaire les intérêts des 2/3 de la société mondiale si le monde veut réellement sortir de la crise qui persiste. Relancer l’économie en faveur des satisfactions des plus pauvres et de la grande masse. C’est le modèle économique actuel dans sa globalité qu’il faut revoir. Cette crise n’est-elle pas finalement la crise d’un modèle ? Ce modèle qui met également en péril la pérennité écologique de la planète.
Risham Badroudine