Aujourd’hui, dit-il « le phénomène des immolations devant les grilles du Palais de la République est devenu courant, voir banal. En effet, il s’agit de cas de suicide qui exerce sur les individus un pouvoir coercitif et extérieur, et à ce titre, il peut être analysé par la sociologie. Ce phénomène, dont on pourrait penser de prime abord qu’il est déterminé par des raisons relevant de l’intime, du psychologique, est également éclairé par des causes sociales, des déterminants sociaux ». D’ailleurs selon le sociologue, les statistiques montrent en effet que le suicide est un phénomène social normal : « le suicide est un phénomène majoritaire et régulier que l’on retrouve dans la plupart des sociétés et, au sein de chaque société, les taux de suicide évoluent relativement peu. C’est la tendance au suicide dont chaque société est collectivement affligée ».
S’agissant des d’Oumar BOCOUM, Amet Tidiane Bâ, et même de Penda KEBE etc.), le sociologue indique que « notre discipline nous recommande de chercher les causes efficientes dans la société, dans les grands ressorts de la vie collective et non dans la gouvernance politique. Lorsque ces ressorts fléchissent, l’homme perd toutes les raisons qu’il avait de vivre ». Pour lui, « si l’individu se décourage et s’abandonne, ou bien s’il s’exaspère et tourne sa fureur contre lui-même, c’est qu’il n’a pas une femme et des enfants auxquels l’unit le double lien de l’affection et du devoir ; c’est qu’il ne trouve ni un appui, ni une règle, dans un groupe d’hommes qui acceptent les mêmes dogmes et pratiquent la même religion ; ou, enfin, c’est qu’il n’est pas distrait de ses préoccupations égoïstes, et soulevé au-dessus de lui-même par de grands intérêts politiques ou nationaux ».
Théorie paradoxale à première et même à seconde vue, explique-t-il, car, « on cherche d’ordinaire dans une toute autre direction les causes du suicide. « Suicides dus au désir d’éviter l’infamie du supplice, de fuir la maladie, la souffrance, la vieillesse, de ne pas survivre à un être cher : mari, femme, enfant, ami ; de prévenir ou de laver un outrage, d’éviter l’infamie, de ne pas tomber aux mains de l’ennemi, suicides dus au dégoût de la vie, suicides accomplis par ordre » ; ajoutons : « Envie d’étonner, désir de faire parler de soi, folie, idiotie, dépression masquée ! ».
Selon Kaly Niang, par ailleurs conseiller du Premier Ministre « il faut savoir que ces motifs particuliers et individuels sont des prétextes ou des occasions, mais non des causes ». Car à l’en croire, « l’individu que rien ne rattache plus à la vie trouvera, de toute manière, une raison d’en finir : mais ce n’est pas cette raison qui explique son suicide. De même, lorsqu’on sort d’une maison qui a plusieurs issues, la porte par où l’on passe n’est pas la cause de notre sortie. Il fallait d’abord que nous ayons le désir au moins obscur de sortir. Une porte s’est ouverte devant nous, mais, si elle eût été fermée, nous pouvions toujours en ouvrir une autre.
Dirons-nous donc que les malheureux qui se suicident, (Oumar BOCOUM, Amet Bâ) sont poussés vers la mort par des forces dont ils ne comprennent pas la nature, et que les motifs qu’ils se donnent à eux-mêmes pour expliquer leur geste n’entrent pour rien dans leur décision » ? Les cas de suicide peuvent être de divers types. Il s’agit du suicide égoïste qui intervient lors d’un défaut d’intégration qui correspond au cas d’Oumar BOCOUM et le suicide altruiste qui correspond au cas d’Amet Tidiane Bâ, adepte du fondamentalisme Salafiste. A l’inverse du suicide égoïste, dit le sociologue, « le suicide altruiste est déterminé par un excès d’intégration. Les individus ne s’appartiennent plus et peuvent en venir à se tuer par devoir ».
Sambou BIAGUI
lepointdujour.sn
S’agissant des d’Oumar BOCOUM, Amet Tidiane Bâ, et même de Penda KEBE etc.), le sociologue indique que « notre discipline nous recommande de chercher les causes efficientes dans la société, dans les grands ressorts de la vie collective et non dans la gouvernance politique. Lorsque ces ressorts fléchissent, l’homme perd toutes les raisons qu’il avait de vivre ». Pour lui, « si l’individu se décourage et s’abandonne, ou bien s’il s’exaspère et tourne sa fureur contre lui-même, c’est qu’il n’a pas une femme et des enfants auxquels l’unit le double lien de l’affection et du devoir ; c’est qu’il ne trouve ni un appui, ni une règle, dans un groupe d’hommes qui acceptent les mêmes dogmes et pratiquent la même religion ; ou, enfin, c’est qu’il n’est pas distrait de ses préoccupations égoïstes, et soulevé au-dessus de lui-même par de grands intérêts politiques ou nationaux ».
Théorie paradoxale à première et même à seconde vue, explique-t-il, car, « on cherche d’ordinaire dans une toute autre direction les causes du suicide. « Suicides dus au désir d’éviter l’infamie du supplice, de fuir la maladie, la souffrance, la vieillesse, de ne pas survivre à un être cher : mari, femme, enfant, ami ; de prévenir ou de laver un outrage, d’éviter l’infamie, de ne pas tomber aux mains de l’ennemi, suicides dus au dégoût de la vie, suicides accomplis par ordre » ; ajoutons : « Envie d’étonner, désir de faire parler de soi, folie, idiotie, dépression masquée ! ».
Selon Kaly Niang, par ailleurs conseiller du Premier Ministre « il faut savoir que ces motifs particuliers et individuels sont des prétextes ou des occasions, mais non des causes ». Car à l’en croire, « l’individu que rien ne rattache plus à la vie trouvera, de toute manière, une raison d’en finir : mais ce n’est pas cette raison qui explique son suicide. De même, lorsqu’on sort d’une maison qui a plusieurs issues, la porte par où l’on passe n’est pas la cause de notre sortie. Il fallait d’abord que nous ayons le désir au moins obscur de sortir. Une porte s’est ouverte devant nous, mais, si elle eût été fermée, nous pouvions toujours en ouvrir une autre.
Dirons-nous donc que les malheureux qui se suicident, (Oumar BOCOUM, Amet Bâ) sont poussés vers la mort par des forces dont ils ne comprennent pas la nature, et que les motifs qu’ils se donnent à eux-mêmes pour expliquer leur geste n’entrent pour rien dans leur décision » ? Les cas de suicide peuvent être de divers types. Il s’agit du suicide égoïste qui intervient lors d’un défaut d’intégration qui correspond au cas d’Oumar BOCOUM et le suicide altruiste qui correspond au cas d’Amet Tidiane Bâ, adepte du fondamentalisme Salafiste. A l’inverse du suicide égoïste, dit le sociologue, « le suicide altruiste est déterminé par un excès d’intégration. Les individus ne s’appartiennent plus et peuvent en venir à se tuer par devoir ».
Sambou BIAGUI
lepointdujour.sn