ALAKHBAR: Comment présentiez-vous le mouvement Ançar Dine ?
SENDA OULD BOUMAMA: Ançar Eddine est un mouvement qui prône l’islam et tire sa référence du salefisme. Et nous sommes actifs dans la zone appelé Nord-Mali.
ALAKHBAR: Quels sont les objectifs du mouvement ?
Notre objectif c’est d’appliquer la Charia (Loi islamique) dans cette partie nord du Mali
ALAKHBAR : Comptez-vous l’appliquer au-delà même du Nord-Mali?
La charia concerne tout le monde. Elle ne se limite pas dans un espace donné. La preuve ; Allah dit dans le coran : «Etablissez la religion; et n’en faites pas un sujet de division» (sourate: 42, Verset: 11). L’instauration de l’Islam ne peut donc se limiter au niveau des foncières imposées par le colonisateur.
ALAKHBAR : Avez-vous au moins commencé cette application dans le nord ?
S.O.B: Oui, dans la mesure du possible et selon les besoins de la population.
ALAKHBAR : Y a-t-il des chiffres par rapport au nombre de peines déjà prononcées?
S.O.B: Des gens trouvés ivres ont été punis. Nous avons également détruit des bars, fermé des maisons closes, et confisqué de grandes quantités de drogue. Ce qu’il faut noter ce pendant c’est que dans cette zone la Charia était absente depuis dix siècles. Et il ne restait de l’Islam de ces gens que le nom. Nous tenons tous ces aspects en considération. A cet effet, nous combinons l’application de la charia et la sensibilisation de la population sur les préceptes de L’Islam. Toutefois, il y’a des choses que nous ne pouvons pas taire comme les maisons closes, les pratiques usurières… Nous d’ailleurs eu la chance de trouver que les banques ont été soit détruites soit saccagées.
ALAKHBAR : Comment trouvez-vous la réaction des populations vis-à-vis ces étapes?
S.O.B: très positive. Incroyable ! Les gens sont assoiffés de l’Islam. Ils veulent le voir appliquer.
ALAKHBAR : Contrôlez-vous toute cette zone où vous voulez commencer à appliquer la Charia?
S.O.B: Nous contrôlons la quasi-totalité de du nord-Mali. Certes, il y’a d’autres mouvements armés qui s’y sont installés après l’effondrement de l’armée malienne. A Tombouctou, le MNLA occupe l’aéroport situé à 5 Kilomètres de la ville. Il y a encore des milices armées et quelques restes du régime déchu. Actuellement, nous ne sommes pas en confrontation avec ceux-ci pour dire que notre contrôle sur la ville est complet.
ALAKHBAR : Comment gérez-vous les zones que vous contrôlez?
S.O.B: Cela dépend de la situation de la zone contrôlée. Il y’a des zones où la situation est nettement à notre faveur, ce qui n’est pas le cas par tout. Par conséquent, nous agissons en fonction de la situation sur place. A Tombouctou, par exemple, nous gérons les affaires en collaboration avec la population représentée par les imams et notables et hommes de confiance, tout en confiant un rôle particulier aux cadres et aux jeunes. Ce pour dire que nous n’excluons personne.
ALAKHBAR : Certains disent que vous êtes l’autre version d’AQMI. Y a-t-il lien entre vous?
S.O.B: Nous ne sommes pas en contradiction avec Al Qaïda au Maghreb Islamique qui est aussi un mouvement islamique jihadiste qui a la même référence que la nôtre. Mais, chacun est indépendant vis-à-vis de l’autre.
ALAKHBAR : Justement, comment gérez-vous vos relations avec les autres mouvements de l’Azaouad?
S.O.B: Quiconque nous respect méritera de retour notre respect.
ALAKHBAR : Avant notre arrivée, nous avons été informés d’une marche contre votre présence à Tombouctou?
S.O.B: C’est du mensonge. Il y’a eu plutôt une marche d’une centaine de personnes qui nous ont suppliés de ne pas quitter la ville.
ALAKHBAR : Vous voulez dire marche de soutien en votre faveur?
S.O.B: En tout, ils se sont révoltés contre l’Etat qui les a laissés et nous ont demandé de ne pas quitter la ville. Nous avons même pris soin de leur demander s’ils voulaient notre départ comme prétendent certains. C’était en présence de la presse. Vous savez que-est ce qui était leur réponse : «Si vous partez, avec qui vous nous laisserez ? Avec ceux qui ont détruit nos maisons et spolié nos biens !»
ALAKHBAR : Allez-vous aussi réclamer votre Etat et demander, si c’est le cas, la reconnaissance de l’ONU?
S.O.B: En principe, nous ne reconnaissons ni la légalité des Nations Unies ni celle qu’on appelle la communauté internationale. Cela ne nous regard pas. La légalité pour nous, c’est celle de Dieu. Quant à proclamer un Etat, il est très tôt d’en parler.
ALAKHBAR : Comment trouvez-vous les positions des pays limitrophes vis-à-vis de votre mouvement?
S.O.B: C’est une position tout à fait négative. Certains, surtout ceux qui ont des problèmes internes, cherchent par tous les moyens à nous diaboliser.
ALAKHBAR : Même la Mauritanie?
S.O.B: Oui, même la Mauritanie.
ALAKHBAR : Alors comment vous diabolise-t-elle la Mauritanie?
S.O.B: Il y’a une campagne médiatique et beaucoup des rumeurs véhiculés contre nous. Certains parlent d’une étroite collaboration, dans tous les domaines, entre le cheikh Abou Moussab Abdelwedoud (chef d’Aqmi) et Cheikh Iyad Ghali. En les croire cette collaboration serait même couronnée par la nomination de Abou Hammam (un chef d’Aqmi) comme gouverneur de Tombouctou. Nous n’avons pas annoncé un Emirat, et moins encore un Etat. Comment pouvons-nous donc des gouverneurs? Iyad Ghali a en effet confié la gestion de cette ville à Abou Oumar Targui. Il est là et vous pouvez le voir. En tout cas, nous disons au président, au gouvernement et au peuple mauritaniens: ne nous exportez pas vos problèmes intérieur. La politique de la fuite en avant est vouée à l’échec. Je signale au passage qu’on ne peut plus empêcher les gens de s’exprimer. Les carcans de la peur sont cassés. Il est temps que la Oumma soit reconsidérée. Les dirigeants doivent désormais savoir que la Nation musulmane n’est plus ce troupeau que le despote conduit à l’abattoir. Cette époque est révolue. Ils se chercher des solutions à ses problèmes internes au lieu de les exporter et de s’aventurer dans une guerre par procuration. C’est le message que nous adressons à la Mauritanie.
ALAKHBAR : Le président mauritanien s’est dit favorable à un dialogue avec quelques mouvements à Azaouad, mais pas avec vous qu’il qualifie de « terroristes ». Etes-vous, vous, prêts à dialoguer avec lui ?
S.O.B: Pas du tout. Nous ne sommes pas prêts pour dialoguer avec lui, tant qu’il nous considère un mouvement terroristes. Pourquoi d’ailleurs Ould Abdel Aziz nos qualifie de terroristes ? C’est quoi le terrorisme? Avons-nous tué des femmes et des enfants dans l’Azaouad? Nos avions ont-ils bombardé des véhicules civils dans un marché populaire? Je trouve qu’il a besoin de réfléchir davantage pour définir le terme ‘’ terrorisme’’. Et puis, s’il pense que l’instauration de l’Islam relève du terrorisme, nous sommes alors des terroristes selon sa définition. Nous en sommes d’ailleurs très fiers ; ces sur ce plan, Dieu nous a même loués. Allah ne dit-il pas « Préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre » (8:60).
De toute façon, je ne trouve pas une seule voie de coopération avec lui (Ould Abdelaziz) sauf s’il est prêt à l’application de la charia. Mais, actuellement qu’il mène une guerre sans merci contre les vrais croyants, il ne peut y avoir de discussion avec lui.
ALAKHBAR : La CEDEAO menace d’intervenir militairement dans le nord. Craignez-vous ce scénario?
S.O.B: Nous ne craignons que Dieu. Je pense en revanche que la question de l’intervention militaire est une méthode archaïque. Elle a été expérimentée par tout depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan jusqu’à nos jours. A chaque fois, les résultats ont été toujours en faveur des musulmans. L’URSS n’est plus. L’USA est aussi en voie de disparition à cause de ses interventions contre les musulmans. Personne ne s’attendait à que l’américain vit en SDF, chassé de sa propre maison. Du coup, nous ne croyons pas que la CEDEAO soit prête pour une intervention militaire. Toutefois, nous rappelons que nous avons porté les armes pour combattre et pas pour se reposer dans des bureaux climatisés.
Avec Alakbar
SENDA OULD BOUMAMA: Ançar Eddine est un mouvement qui prône l’islam et tire sa référence du salefisme. Et nous sommes actifs dans la zone appelé Nord-Mali.
ALAKHBAR: Quels sont les objectifs du mouvement ?
Notre objectif c’est d’appliquer la Charia (Loi islamique) dans cette partie nord du Mali
ALAKHBAR : Comptez-vous l’appliquer au-delà même du Nord-Mali?
La charia concerne tout le monde. Elle ne se limite pas dans un espace donné. La preuve ; Allah dit dans le coran : «Etablissez la religion; et n’en faites pas un sujet de division» (sourate: 42, Verset: 11). L’instauration de l’Islam ne peut donc se limiter au niveau des foncières imposées par le colonisateur.
ALAKHBAR : Avez-vous au moins commencé cette application dans le nord ?
S.O.B: Oui, dans la mesure du possible et selon les besoins de la population.
ALAKHBAR : Y a-t-il des chiffres par rapport au nombre de peines déjà prononcées?
S.O.B: Des gens trouvés ivres ont été punis. Nous avons également détruit des bars, fermé des maisons closes, et confisqué de grandes quantités de drogue. Ce qu’il faut noter ce pendant c’est que dans cette zone la Charia était absente depuis dix siècles. Et il ne restait de l’Islam de ces gens que le nom. Nous tenons tous ces aspects en considération. A cet effet, nous combinons l’application de la charia et la sensibilisation de la population sur les préceptes de L’Islam. Toutefois, il y’a des choses que nous ne pouvons pas taire comme les maisons closes, les pratiques usurières… Nous d’ailleurs eu la chance de trouver que les banques ont été soit détruites soit saccagées.
ALAKHBAR : Comment trouvez-vous la réaction des populations vis-à-vis ces étapes?
S.O.B: très positive. Incroyable ! Les gens sont assoiffés de l’Islam. Ils veulent le voir appliquer.
ALAKHBAR : Contrôlez-vous toute cette zone où vous voulez commencer à appliquer la Charia?
S.O.B: Nous contrôlons la quasi-totalité de du nord-Mali. Certes, il y’a d’autres mouvements armés qui s’y sont installés après l’effondrement de l’armée malienne. A Tombouctou, le MNLA occupe l’aéroport situé à 5 Kilomètres de la ville. Il y a encore des milices armées et quelques restes du régime déchu. Actuellement, nous ne sommes pas en confrontation avec ceux-ci pour dire que notre contrôle sur la ville est complet.
ALAKHBAR : Comment gérez-vous les zones que vous contrôlez?
S.O.B: Cela dépend de la situation de la zone contrôlée. Il y’a des zones où la situation est nettement à notre faveur, ce qui n’est pas le cas par tout. Par conséquent, nous agissons en fonction de la situation sur place. A Tombouctou, par exemple, nous gérons les affaires en collaboration avec la population représentée par les imams et notables et hommes de confiance, tout en confiant un rôle particulier aux cadres et aux jeunes. Ce pour dire que nous n’excluons personne.
ALAKHBAR : Certains disent que vous êtes l’autre version d’AQMI. Y a-t-il lien entre vous?
S.O.B: Nous ne sommes pas en contradiction avec Al Qaïda au Maghreb Islamique qui est aussi un mouvement islamique jihadiste qui a la même référence que la nôtre. Mais, chacun est indépendant vis-à-vis de l’autre.
ALAKHBAR : Justement, comment gérez-vous vos relations avec les autres mouvements de l’Azaouad?
S.O.B: Quiconque nous respect méritera de retour notre respect.
ALAKHBAR : Avant notre arrivée, nous avons été informés d’une marche contre votre présence à Tombouctou?
S.O.B: C’est du mensonge. Il y’a eu plutôt une marche d’une centaine de personnes qui nous ont suppliés de ne pas quitter la ville.
ALAKHBAR : Vous voulez dire marche de soutien en votre faveur?
S.O.B: En tout, ils se sont révoltés contre l’Etat qui les a laissés et nous ont demandé de ne pas quitter la ville. Nous avons même pris soin de leur demander s’ils voulaient notre départ comme prétendent certains. C’était en présence de la presse. Vous savez que-est ce qui était leur réponse : «Si vous partez, avec qui vous nous laisserez ? Avec ceux qui ont détruit nos maisons et spolié nos biens !»
ALAKHBAR : Allez-vous aussi réclamer votre Etat et demander, si c’est le cas, la reconnaissance de l’ONU?
S.O.B: En principe, nous ne reconnaissons ni la légalité des Nations Unies ni celle qu’on appelle la communauté internationale. Cela ne nous regard pas. La légalité pour nous, c’est celle de Dieu. Quant à proclamer un Etat, il est très tôt d’en parler.
ALAKHBAR : Comment trouvez-vous les positions des pays limitrophes vis-à-vis de votre mouvement?
S.O.B: C’est une position tout à fait négative. Certains, surtout ceux qui ont des problèmes internes, cherchent par tous les moyens à nous diaboliser.
ALAKHBAR : Même la Mauritanie?
S.O.B: Oui, même la Mauritanie.
ALAKHBAR : Alors comment vous diabolise-t-elle la Mauritanie?
S.O.B: Il y’a une campagne médiatique et beaucoup des rumeurs véhiculés contre nous. Certains parlent d’une étroite collaboration, dans tous les domaines, entre le cheikh Abou Moussab Abdelwedoud (chef d’Aqmi) et Cheikh Iyad Ghali. En les croire cette collaboration serait même couronnée par la nomination de Abou Hammam (un chef d’Aqmi) comme gouverneur de Tombouctou. Nous n’avons pas annoncé un Emirat, et moins encore un Etat. Comment pouvons-nous donc des gouverneurs? Iyad Ghali a en effet confié la gestion de cette ville à Abou Oumar Targui. Il est là et vous pouvez le voir. En tout cas, nous disons au président, au gouvernement et au peuple mauritaniens: ne nous exportez pas vos problèmes intérieur. La politique de la fuite en avant est vouée à l’échec. Je signale au passage qu’on ne peut plus empêcher les gens de s’exprimer. Les carcans de la peur sont cassés. Il est temps que la Oumma soit reconsidérée. Les dirigeants doivent désormais savoir que la Nation musulmane n’est plus ce troupeau que le despote conduit à l’abattoir. Cette époque est révolue. Ils se chercher des solutions à ses problèmes internes au lieu de les exporter et de s’aventurer dans une guerre par procuration. C’est le message que nous adressons à la Mauritanie.
ALAKHBAR : Le président mauritanien s’est dit favorable à un dialogue avec quelques mouvements à Azaouad, mais pas avec vous qu’il qualifie de « terroristes ». Etes-vous, vous, prêts à dialoguer avec lui ?
S.O.B: Pas du tout. Nous ne sommes pas prêts pour dialoguer avec lui, tant qu’il nous considère un mouvement terroristes. Pourquoi d’ailleurs Ould Abdel Aziz nos qualifie de terroristes ? C’est quoi le terrorisme? Avons-nous tué des femmes et des enfants dans l’Azaouad? Nos avions ont-ils bombardé des véhicules civils dans un marché populaire? Je trouve qu’il a besoin de réfléchir davantage pour définir le terme ‘’ terrorisme’’. Et puis, s’il pense que l’instauration de l’Islam relève du terrorisme, nous sommes alors des terroristes selon sa définition. Nous en sommes d’ailleurs très fiers ; ces sur ce plan, Dieu nous a même loués. Allah ne dit-il pas « Préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre » (8:60).
De toute façon, je ne trouve pas une seule voie de coopération avec lui (Ould Abdelaziz) sauf s’il est prêt à l’application de la charia. Mais, actuellement qu’il mène une guerre sans merci contre les vrais croyants, il ne peut y avoir de discussion avec lui.
ALAKHBAR : La CEDEAO menace d’intervenir militairement dans le nord. Craignez-vous ce scénario?
S.O.B: Nous ne craignons que Dieu. Je pense en revanche que la question de l’intervention militaire est une méthode archaïque. Elle a été expérimentée par tout depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan jusqu’à nos jours. A chaque fois, les résultats ont été toujours en faveur des musulmans. L’URSS n’est plus. L’USA est aussi en voie de disparition à cause de ses interventions contre les musulmans. Personne ne s’attendait à que l’américain vit en SDF, chassé de sa propre maison. Du coup, nous ne croyons pas que la CEDEAO soit prête pour une intervention militaire. Toutefois, nous rappelons que nous avons porté les armes pour combattre et pas pour se reposer dans des bureaux climatisés.
Avec Alakbar