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Approche de la Tabaski et embargo sur le Mali : Les éleveurs demandent aux populations d’acheter à l'avance leurs moutons

Dans un peu plus d’un mois, la Tabaski sera célébrée au Sénégal, dans un contexte marqué par l’embargo sur le Mali, un grand fournisseur de moutons au pays. Il s’agit là, d’une équation compliquée mais hier, lors du Forum régional d’échanges sur l’élevage, les éleveurs ont rassuré les populations, mais non sans leur demander de ne pas attendre le dernier moment pour acheter leurs moutons, rapporte "L'As".


Rédigé par leral.net le Jeudi 26 Mai 2022 à 11:05 | | 0 commentaire(s)|

Le Forum régional d’échanges sur l’élevage a réuni hier tous les acteurs du secteur autour du ministre de l’Elevage et de la Production animale. Il s’est également agi d’un prétexte pour aborder la question de l’approvisionnement du marché en moutons, dans un contexte de préparation de la célébration de la Tabaski, sur fond d’embargo décrété contre le Mali par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(Cedeao).

Pour Ismaïla Sow, président de la Maison des Eleveurs, avec la situation au Mali, consécutivement à l’embargo de la Cedeao, l’inquiétude était perceptible quant à l’approvisionnement correct du marché en moutons. Mais à un peu plus d’un mois de l’évènement, cette inquiétude est en train de se dissiper. En effet, toutes les démarches nécessaires ont été faites et les actes posés par les autorités, sont de nature à rassurer.

D’ailleurs, il révèle que les bœufs continuent d’arriver du Mali et en ce moment, des opérateurs et des éleveurs sont sur le terrain pour regrouper des moutons pour le marché sénégalais. Il s’y ajoute que d’autres sont en Mauritanie pour les mêmes raisons. Mais pour lui, la meilleure façon pour les Sénégalais de faire en sorte que tout cela réussisse, c’est d’aller acheter tôt son mouton et d’éviter les rushs de dernière minute, qui impactent nécessairement sur les prix.

Selon lui, le fait que les populations investissent tôt les foirails, est de nature à rassurer les vendeurs et à les pousser à renouveler périodiquement les stocks. Aly Saleh Diop, ministre de l’Elevage et des Productions animales, souligne qu’avec la rencontre de Thiès, il s’est agi d’échanger avec tous les acteurs du secteur, la vision du président de la République en matière d’élevage et de créer les conditions d’un partage d’informations, pour trouver ensemble des solutions, pour aller beaucoup plus loin.

En clair, dit-il, c’est une opportunité allant dans le sens d’imaginer les voies et moyens de faire en sorte que les besoins du pays en produits animaliers soient, plus que par le passé, couverts par la production nationale. Selon lui, l’élevage fait partie des mamelles de l’économie nationale, car c’est un secteur très résilient. Ce qui est illustré par le fait que tout le bétail entre les mains des éleveurs sénégalais, pèse plus de 1 500 milliards FCfa. Mais pour maintenir et améliorer le cap de la résilience, il estime qu’il faut prendre en charge la problématique de l’alimentation du bétail. Mais à ses yeux, le maïs constitue une grande partie de cet aliment de bétail, mais il est frappé par les conséquences de la guerre en Ukraine. C’est pourquoi, il y a un renchérissement du coût, consécutivement à la baisse des quantités qui arrivent sur le marché local.

Mais le Président Macky Sall a pris des mesures pour réduire cet impact, à travers par exemple, la levée des taxes sur l’importation du maïs. Il s’y ajoute que le gouvernement prend des initiatives de mise en mouvement des alternatives, à travers la promotion de la culture fourragère, dont les débuts sont très encourageants à Nguékokh. C’est dire, à ses yeux, que le Président Macky Sall déploie d’énormes efforts pour développer le secteur de l’élevage. Et c’est ainsi que le budget du département ministériel est passé de 9 milliards FCfa à son arrivée au pouvoir, à 30 milliards cette année.

Pour le président de la Maison des Eleveurs, Ismaïla Sow, la situation de l’élevage est telle qu’il faut des concertations périodiques entre l’Etat et les éleveurs. Il ajoute que le secteur de l’élevage occupe une part importante sur le Produit Intérieur Brut(PIB) primaire (30%) et joue un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire. Mais il est confronté à d’énormes problèmes qui bloquent son essor, comme le vol de bétail, les problèmes fonciers, la forte vulnérabilité face aux changements climatiques, les difficultés d’accès aux ressources pastorales, etc.

Ndèye Fatou Kébé