Le Magal de Touba est devenu en plus d’être un évènement éminemment économique et commercial. En période préparatifs, les marchés de Dakar font le plein de clients. Tissus, légumes, condiments, boissons, fruits, les futurs pèlerins se bousculent pour faire leurs provisions en très grande quantité. En tout cas, à part les fêtes de Noël, de Tabaski, le Magal de Touba est l’événement qui crée le plus d’affluence à l’endroit rue Sandiniéry connue pour le commerce des fruits.
Les abords de cette rue décrivent assez bien la situation. A un peu plus de 72 heures de l’évènement, des camions, alignés le long des magasins, débarquent des produits divers, venus de tous les coins du monde. Le passant est attiré par l’abondance de fruits de toutes sortes. Pommes, oranges, bananes, citrons, pamplemousses, mangues….
500 caisses de fruits diversifiés à livrer par jour
Des commandes pour la ville sainte, il y en a à gogo. D’ailleurs, elles sont passées d simple au triple. Alpha Ba vendeur de fruits à la rue Sandiniéry explique : « nous sommes débordés, j’ai beaucoup de commandes qui vont à Touba pour les commerçants de Touba Sandaga et des familles de personnalités religieuses qui ont passé la commande. Je dois livrer 100 à 2150 caisses de fruits par jour. Dieu merci, j’y arrive ».
Dans ce marché, le chiffre d’affaires des commerçants interpellés a explosé en 10 jours. Même si Alpha Ba n’a pas donné un bilan chiffré de ces caisses livrées dans la ville sainte, il a reconnu que les signes sont au vert. « Je ne peux pas vous communiquer mes chiffres, mais sachez qu’il arrive des moments où je peux livrer jusqu’à 500 caisses par jour », a lancé le vieux Ba pour qui, la cherté actuelle des produits est liée aux difficultés qu’ils ont rencontrées au Port autonome pour sortir leurs marchandises.
« Les prix sont en hausse, mais Magal oblige »
A Sandiniéry, en cette période de Magal, une caisse de bananes de 20 kg coute 13 000 francs, la caisse de pommes vertes pesant 18 kg est fixée à 19 000 francs, la caisse de pommes rouges qui pèse 19kg, coûte 20 000 francs. Bocar Diallo, un autre vendeur interpellé explique : « l’année dernière, les prix étaient plus abordables. Mais depuis presque deux semaines, mes commandes sont passées du simple au double. J’ai eu des commandes de certains dahiras. Dès la semaine prochaine, je dois livrer presque 500 caisses de fruits diversifiés ».
Fatima Diagne, « jewrin » dans un dahira, est chargée du ravitaillement en fruits pendant le Magal. C’est ici qu’elle vient faire le plein chaque année. Elle explique : « cette année, on a commandé 10 caisses de raisin à 15 000 francs l’unité, 10 caisses de pommes vertes et rouges, des caisses de bananes, des caisses d’ananas… les prix sont en hausse, mais Magal oblige ».
Vox populi