leral.net | S'informer en temps réel

Après la marche des imams et des chefs de quartier à Guédiawaye : Pikine prend le relais, la Senelec

Après la marche des résidents de Guédiawaye, ce samedi, une délégation de l’Assemblée nationale, dirigée par Bocar Sakhir Kane, député-maire dudit département et le Pr Iba Der Thiam, viendra à leur rencontre ce matin à la mairie. Seulement les habitants, qui sentent venir un piège, ne s’emballent pas et avertissent : «Si jamais cette rencontre ne repose que sur du bluff… !»


Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Décembre 2008 à 06:23 | | 0 commentaire(s)|

Après la marche des imams et des chefs de quartier à Guédiawaye : Pikine prend le relais, la Senelec
La marche des populations de Guédiawaye commence à faire son effet. A peine ont-ils manifesté leur colère, samedi dernier, contre la cherté de la vie et les surfacturations de la Senelec que les autorités réagissent. C’est dire que dans ce pays, il faut taper fort pour se faire entendre. Babacar Mbaye Ngaraf, chargé de la communication du Collectif des résidents des quartiers de Guédiawaye révèle qu’une délégation de l’Assemblée nationale, dirigée par le député-maire Bocar Sakhir Kane et le Pr Iba Der Thiam, viendra à leur rencontre ce matin à la mairie de la localité. Probablement, il sera question d’apaiser la tension et de trouver des solutions. Mais M. Mbaye et ses camarades ne sont pas du même d’avis. «Nous pressentons un piège, car il se trouve que les autorités ont aussi contacté l’ensemble des délégués de quartiers. Or, la plupart d’entre eux s’accrochent aux baskets des maires et puis n’étaient pas partants pour la marche de samedi», a fait savoir M. Mbaye, joint par téléphone. Ce dernier déplore l’attitude des autorités qui, selon lui, ne connaissent que la corruption et la tromperie. Toutefois, il tient à avertir : si tout cela n’est que du cinéma, «ils verront ! ». Ces autorités les ont contactés afin qu’ils mettent une trêve à leur cri de colère, mais les habitants de Guédiawaye semblent déterminés à aller jusqu’au bout.
En effet, ils ne comptent pas s’arrêter aujourd’hui et ce ne sera pas demain la veille. D’ailleurs, ils ont envoyé à la presse une copie du mémorandum qu’ils ont transmis à Mme le Préfet du département de Guédiawaye, un mémorandum à l’attention des plus hautes autorités du pays. Les populations de Guédiawaye considèrent dans ce document que «la hausse du prix de l’électricité» dépasse «les 17% déclarés et (que) la surfacturation des prestations de la Senelec matérialisée par le changement du mode de facturation qui a évolué du système dégressif au système progressif augmentant très sensiblement, à consommation égale, le montant des factures». Or, font-elles remarquer qu’il y a «la baisse considérable du prix du baril du pétrole de 150 dollars à moins de 50 dollars sur le marché international (et) que le niveau élevé du prix du baril du pétrole a été l’argument essentiel pour faire accepter cette hausse de 17%».

MEMORANDUM
Les rédacteurs du mémorandum ont également relevé «les interruptions intempestives de la fourniture d’électricité et leur impact négatif sur les budgets, les appareils ménagers, et la sécurité des populations ainsi que sur l’économie du pays en général». Ils débusquent là une «volonté délibérée et cynique de la Senelec de résorber son déficit de trésorerie chronique sur le dos des ménages déjà durement éprouvés par l’effritement implacable, et chaque jour plus affirmé, de leur pouvoir d’achat». Le Collectif rappelle «les difficultés de tout ordre auxquelles sont encore confrontées les populations victimes des inondations à Guédiawaye», mais celles liées au transport «où le trajet est fractionné sans égard aux bourses modiques des usagers». Il s’insurge contre «le niveau impressionnant encore jamais atteint, de mémoire de Sénégalais, du taux d’inflation des prix des denrées de première nécessité ou d’usage courant et des services». Pour le Collectif, «toutes les dérives, abus et manquements ci-dessus énumérés nous éloignent, chaque jour que Dieu fait, des objectifs du millénaire pour le développement et particulièrement pour les secteurs concernés comme l’éducation, la santé, la sécurité et le cadre de vie».

EXIGENCES
Suite à toutes ces considérations, les populations de Guédiawaye exigent «la suppression de la hausse de plus de 17% sur le prix de l’électricité; le retour de la Senelec au mode de facturation dégressif d’avant le 1er août 2008», mais aussi le «remboursement par la Senelec des sommes indûment perçues depuis le 1er août 2008, la fourniture permanente de l’électricité sur toute l’étendue du territoire national et la fin des délestages». Parmi leurs exigences figure «le dédommagement conséquent et diligent des ménages victimes de détériorations d’appareils ménagers et autres, une attention toute particulière de l’Etat du Sénégal délégant du service public d’électricité à la Sénélec, sur la gestion de ce dossier très sensible qui peut être une source potentielle de troubles à l’ordre public». Dernière exigence : «La conception et la mise en œuvre d’une politique énergétique cohérente capable de prendre globalement et durablement en compte les préoccupations des populations dans ce domaine.»
Au regard de tout cela, les populations de Guédiawaye réaffirment leur détermination à ne payer les factures du mois d’octobre 2008 et toute autre facture établie sur la même base qu’après le retour à un mode de facturation acceptable. Ainsi, elles sont convaincues que seule une forte mobilisation dans un cadre exclusivement citoyen peut permettre aux populations de prendre en charge correctement leurs préoccupations.
source le quotidien

leral .net