Avant hier, on peut dire que vous avez fait le buzz en vous rendant au Palais pour rencontrer Wade. Vous avez opté de l’accompagner pour la prochaine présidentielle, comme cela se susurre ?
Nous n’avons même pas parlé de ça. Les journalistes qui ont parlé de cet entretien, sont vite allés en besogne. Ou alors, ils ont voulu vendre leur journal et je ne leur en veux pas car, les temps sont durs, pour tout le monde.
La réalité est que tout le monde m’entend en permanence, me plaindre de la piraterie qui a atteint des proportions insoupçonnées, dans ce pays. Voilà, par exemple, un an que je veux sortir un album après en avoir fait paraître le single mais, le phénomène est tel que j’allais directement vers des ennuis financiers. Certes, avec Madame Siby du BSDA, une lutte farouche est menée pour combattre le fléau mais, c’est très insuffisant. Il faut un remède de cheval pour en venir à bout et tous nos efforts sont déployés, dans ce sens.
C’est ainsi que fortuitement, j’ai eu à en parler à Pape Diop, un ami de longue date, qui m’a suggéré une rencontre avec le Président Wade. J’ai sauté sur l’occasion. D’abord, parce que je crois que, seul, le Président, a le pouvoir de mettre un terme définitif à la piraterie, ensuite, parce que c’était un honneur pour moi et ma famille. Je m’explique: de Senghor à Abdou Diouf, la famille Sing Sing, malgré ses hauts faits au Sénégal, n’a jamais été reçue par un Président de la République. Donc, c’était un honneur dont tout sénégalais rêve, même s’il ne le dit pas, doublé de l’espoir de voir la piraterie boutée dehors.
C’est comme ça qu’un rendez vous a été aménagé et, le jour fixé par la suite, grâce à mon ami Pape Diop.
Comment cela s’est passé ?
Le plus simplement du monde. Le Président m’a demandé de lui parler de nos difficultés, et immédiatement, j’ai sorti le dossier de la piraterie en premier. Je l’ai fait spontanément, au nom de tous les artistes car, personne ne se doute de ce que nous endurons. Le président a été surpris. Il croyait que le problème était résolu avec les nouvelles dispositions du BSDA mais, quand je lui ai dit qu’il n’en était rien, il a aussitôt fait venir deux personnes et leur a donné des ordres qu’il avait eu le soin de parapher sur du papier.
Après, il m’a demandé si j’avais des soucis particuliers. Je n’en avais pas. Je n’étais pas venu pour ça. Mais, j’ai saisi l’occasion pour lui faire de mon désir d’ouvrir une école internationale de percussions à Dakar ,qui soit une institution distinguée dans le monde, et qui peut procurer des centaines d’emplois pour les jeunes, au moment où il est très difficile de trouver du travail. Il m’a alors félicité pour cette initiative et m’a assuré de son soutien. Voilà tout le contenu de la rencontre.
Il n’en a pas profité pour vous demander de participer à sa campagne électorale, de l’aider à briguer, de nouveau, les suffrages des sénégalais ?
Non. Et je suis catégorique. D’ailleurs, nous n’avons pas parlé du tout de politique. Je comprends que cela puisse étonner mais, c’est la stricte vérité. Nous nous en sommes tenus à ce projet d’école et à la lutte contre la piraterie. Nous nous sommes, d’ailleurs, quittés sur ces termes.
Aussi sec ? Il ne vous a pas… raccompagné ?
Si je vous comprends bien, vous voulez savoir s’il m’a donné le passe ou pas ? Je vais surprendre mais, je dis non. Je suis sorti du Palais comme j’y suis entré. Probable qu’il m’aurait donné quelque chose, si j’avais demandé mais, tel n’était pas l’objet de ma visite. Encore une fois, j’étais parti le voir pour qu’il nous aide à trouver des solutions à nos problèmes.
Et votre ami You ? Qu’a-t-il pensé de cette audience avec son adversaire politique, le candidat Wade ?
Que voulez-vous qu’il pense ? You et moi sommes amis depuis un demi-siècle. Nous sommes tous les deux artistes et lui aussi, comme tout un chacun, rencontre des difficultés avec la piraterie. Alors si quelqu’un peut nous aider à nous en débarrasser, il ne peut qu’applaudir.
Maintenant, si vous voulez savoir, je vous dirais que You a choisi d’entrer dans la politique, mais pas moi. Je ne m’y connais pas du tout. Ce n’est pas mon rayon. Moi, je ne vis que de mon art et je n’ai pas d’ambition, autre que professionnelle. Je compte des amis aussi bien dans le pouvoir que dans l’opposition. Si quelqu’un d’entre eux me sollicite pour une prestation, une animation dans le cadre d’un meeting ou d’une autre manifestation politique, je n’hésite pas une seconde. C’est mon travail. Donc que les gens, non avertis ou de peu de foi, n’essayent pas de nous diviser, You et moi, avec des considérations fumistes. Cela ne passera pas. You est plus qu’un frère et on communique sur tout. Enfin, je vous remercie, pour cet entretien de clarification, et j’en profite pour annoncer à mes fans qu’avec la Coupe d’Afrique, je leur ai sorti un single qui sera sur le marché, dès aujourd’hui. C’est un morceau dédié aux lions.
Entretien réalisé par Cébé (Rewmi Quotidien)
Nous n’avons même pas parlé de ça. Les journalistes qui ont parlé de cet entretien, sont vite allés en besogne. Ou alors, ils ont voulu vendre leur journal et je ne leur en veux pas car, les temps sont durs, pour tout le monde.
La réalité est que tout le monde m’entend en permanence, me plaindre de la piraterie qui a atteint des proportions insoupçonnées, dans ce pays. Voilà, par exemple, un an que je veux sortir un album après en avoir fait paraître le single mais, le phénomène est tel que j’allais directement vers des ennuis financiers. Certes, avec Madame Siby du BSDA, une lutte farouche est menée pour combattre le fléau mais, c’est très insuffisant. Il faut un remède de cheval pour en venir à bout et tous nos efforts sont déployés, dans ce sens.
C’est ainsi que fortuitement, j’ai eu à en parler à Pape Diop, un ami de longue date, qui m’a suggéré une rencontre avec le Président Wade. J’ai sauté sur l’occasion. D’abord, parce que je crois que, seul, le Président, a le pouvoir de mettre un terme définitif à la piraterie, ensuite, parce que c’était un honneur pour moi et ma famille. Je m’explique: de Senghor à Abdou Diouf, la famille Sing Sing, malgré ses hauts faits au Sénégal, n’a jamais été reçue par un Président de la République. Donc, c’était un honneur dont tout sénégalais rêve, même s’il ne le dit pas, doublé de l’espoir de voir la piraterie boutée dehors.
C’est comme ça qu’un rendez vous a été aménagé et, le jour fixé par la suite, grâce à mon ami Pape Diop.
Comment cela s’est passé ?
Le plus simplement du monde. Le Président m’a demandé de lui parler de nos difficultés, et immédiatement, j’ai sorti le dossier de la piraterie en premier. Je l’ai fait spontanément, au nom de tous les artistes car, personne ne se doute de ce que nous endurons. Le président a été surpris. Il croyait que le problème était résolu avec les nouvelles dispositions du BSDA mais, quand je lui ai dit qu’il n’en était rien, il a aussitôt fait venir deux personnes et leur a donné des ordres qu’il avait eu le soin de parapher sur du papier.
Après, il m’a demandé si j’avais des soucis particuliers. Je n’en avais pas. Je n’étais pas venu pour ça. Mais, j’ai saisi l’occasion pour lui faire de mon désir d’ouvrir une école internationale de percussions à Dakar ,qui soit une institution distinguée dans le monde, et qui peut procurer des centaines d’emplois pour les jeunes, au moment où il est très difficile de trouver du travail. Il m’a alors félicité pour cette initiative et m’a assuré de son soutien. Voilà tout le contenu de la rencontre.
Il n’en a pas profité pour vous demander de participer à sa campagne électorale, de l’aider à briguer, de nouveau, les suffrages des sénégalais ?
Non. Et je suis catégorique. D’ailleurs, nous n’avons pas parlé du tout de politique. Je comprends que cela puisse étonner mais, c’est la stricte vérité. Nous nous en sommes tenus à ce projet d’école et à la lutte contre la piraterie. Nous nous sommes, d’ailleurs, quittés sur ces termes.
Aussi sec ? Il ne vous a pas… raccompagné ?
Si je vous comprends bien, vous voulez savoir s’il m’a donné le passe ou pas ? Je vais surprendre mais, je dis non. Je suis sorti du Palais comme j’y suis entré. Probable qu’il m’aurait donné quelque chose, si j’avais demandé mais, tel n’était pas l’objet de ma visite. Encore une fois, j’étais parti le voir pour qu’il nous aide à trouver des solutions à nos problèmes.
Et votre ami You ? Qu’a-t-il pensé de cette audience avec son adversaire politique, le candidat Wade ?
Que voulez-vous qu’il pense ? You et moi sommes amis depuis un demi-siècle. Nous sommes tous les deux artistes et lui aussi, comme tout un chacun, rencontre des difficultés avec la piraterie. Alors si quelqu’un peut nous aider à nous en débarrasser, il ne peut qu’applaudir.
Maintenant, si vous voulez savoir, je vous dirais que You a choisi d’entrer dans la politique, mais pas moi. Je ne m’y connais pas du tout. Ce n’est pas mon rayon. Moi, je ne vis que de mon art et je n’ai pas d’ambition, autre que professionnelle. Je compte des amis aussi bien dans le pouvoir que dans l’opposition. Si quelqu’un d’entre eux me sollicite pour une prestation, une animation dans le cadre d’un meeting ou d’une autre manifestation politique, je n’hésite pas une seconde. C’est mon travail. Donc que les gens, non avertis ou de peu de foi, n’essayent pas de nous diviser, You et moi, avec des considérations fumistes. Cela ne passera pas. You est plus qu’un frère et on communique sur tout. Enfin, je vous remercie, pour cet entretien de clarification, et j’en profite pour annoncer à mes fans qu’avec la Coupe d’Afrique, je leur ai sorti un single qui sera sur le marché, dès aujourd’hui. C’est un morceau dédié aux lions.
Entretien réalisé par Cébé (Rewmi Quotidien)