Dès le matin, le vaste entourage d'Omar Bongo défile devant les membres de sa famille, dans le cadre d'un rituel traditionnel rythmé par des discours élogieux ou émus, mais aussi les bêlements, caquètements et, dans le paysage olfactif, les parfums des régimes de bananes et de paniers de manioc.
"Je suis venu avec 21 bêtes sur pieds", des vivres frais et du gibier "mais je n'ose pas tout dire parce que j'ai peur des Eaux et Forêts", affirme devant l'assistance Paul Malekou, compagnon politique de M. Bongo et un de ses gendres.
Des liasses de billets de banque atterrissent aussi dans une bassine en aluminium, que rejoignent deux valises au fil des heures. . .
Selon les Gabonais, ces cadeaux représentent "une tradition". Ainsi, on manifeste son attachement à celui qui part et sa famille peut se nourrir pendant la période de deuil, parce que leurs activités sont perturbées par le décès.
Une cérémonie de 4 heures
Au lieu d'une heure comme indiqué sur le programme des obsèques, cette cérémonie traditionnelle en dure près de quatre, jusqu'à ce qu'une voix s'élève, pour remercier les donateurs "au nom de Fidèle Andjoua", frère aîné d'Omar Bongo, assis au premier rang, indifférent à la forte chaleur.
Fidèle Andjoua, suivi de la famille, pénètre ensuite dans la salle ayant servi de chapelle ardente et en ressort quelques minutes plus tard, effondré.
Il est suivi par la Garde républicaine portant le cercueil présidentiel recouvert du drapeau national, dont la vue suscite cris, sanglots et complaintes.
Dans un petit mouvement, certains tentent d'accompagner le cortège, puis abandonnent et restent sur place, l'air perdu, lorsqu'un membre du protocole d'Etat prévient: l'inhumation, dans l'enceinte de la vaste propriété présidentielle, se fera "dans l'intimité".
N'y sont autorisés que la famille et les officiels présents: la présidente intérimaire Rose Francine Rogombé, le gouvernement, mais aussi Denis Sassou Nguesso, chef de l'Etat congolais et beau-père du défunt, de même que son homologue centrafricain François Bozizé.
Peu avant 15H00 (14H00 GMT), un membre de la famille revient du lieu de l'inhumation, en sueurs. "C'est fini, il a été enterré", dit-il.
Emotion et désarroi
"Il y a eu un lâcher de colombes quand on l'a porté en terre. On a fait un caveau, il y a une seule tombe, on n'a rien mis dessus encore" comme épitaphe, ajoute-t-il, pendant que la foule, auparavant massée aux abords de l'immense bâtisse ocre, dans des allées et sur la pelouse, commence à se disperser.
Sur beaucoup de visages, l'émotion le dispute au désarroi.
"Bongo est parti! Mon coeur est brûlé, maman, mon coeur est brûlé", se lamente une vieille femme.
"Même s'il y a eu beaucoup de taches dans sa vie, force est de reconnaître qu'il avait une certaine grandeur", déclare Rufin Apassi, banquier venu de Libreville pour les obsèques, estimant que le défunt a "posé des actes qui le sauveront" dans l'autre vie.
Né il y a 73 ans à Lewaï, aujourd'hui Bongoville (40 km de Franceville), Omar Bongo a dirigé le Gabon pendant 41 ans.
"Je suis venu avec 21 bêtes sur pieds", des vivres frais et du gibier "mais je n'ose pas tout dire parce que j'ai peur des Eaux et Forêts", affirme devant l'assistance Paul Malekou, compagnon politique de M. Bongo et un de ses gendres.
Des liasses de billets de banque atterrissent aussi dans une bassine en aluminium, que rejoignent deux valises au fil des heures. . .
Selon les Gabonais, ces cadeaux représentent "une tradition". Ainsi, on manifeste son attachement à celui qui part et sa famille peut se nourrir pendant la période de deuil, parce que leurs activités sont perturbées par le décès.
Une cérémonie de 4 heures
Au lieu d'une heure comme indiqué sur le programme des obsèques, cette cérémonie traditionnelle en dure près de quatre, jusqu'à ce qu'une voix s'élève, pour remercier les donateurs "au nom de Fidèle Andjoua", frère aîné d'Omar Bongo, assis au premier rang, indifférent à la forte chaleur.
Fidèle Andjoua, suivi de la famille, pénètre ensuite dans la salle ayant servi de chapelle ardente et en ressort quelques minutes plus tard, effondré.
Il est suivi par la Garde républicaine portant le cercueil présidentiel recouvert du drapeau national, dont la vue suscite cris, sanglots et complaintes.
Dans un petit mouvement, certains tentent d'accompagner le cortège, puis abandonnent et restent sur place, l'air perdu, lorsqu'un membre du protocole d'Etat prévient: l'inhumation, dans l'enceinte de la vaste propriété présidentielle, se fera "dans l'intimité".
N'y sont autorisés que la famille et les officiels présents: la présidente intérimaire Rose Francine Rogombé, le gouvernement, mais aussi Denis Sassou Nguesso, chef de l'Etat congolais et beau-père du défunt, de même que son homologue centrafricain François Bozizé.
Peu avant 15H00 (14H00 GMT), un membre de la famille revient du lieu de l'inhumation, en sueurs. "C'est fini, il a été enterré", dit-il.
Emotion et désarroi
"Il y a eu un lâcher de colombes quand on l'a porté en terre. On a fait un caveau, il y a une seule tombe, on n'a rien mis dessus encore" comme épitaphe, ajoute-t-il, pendant que la foule, auparavant massée aux abords de l'immense bâtisse ocre, dans des allées et sur la pelouse, commence à se disperser.
Sur beaucoup de visages, l'émotion le dispute au désarroi.
"Bongo est parti! Mon coeur est brûlé, maman, mon coeur est brûlé", se lamente une vieille femme.
"Même s'il y a eu beaucoup de taches dans sa vie, force est de reconnaître qu'il avait une certaine grandeur", déclare Rufin Apassi, banquier venu de Libreville pour les obsèques, estimant que le défunt a "posé des actes qui le sauveront" dans l'autre vie.
Né il y a 73 ans à Lewaï, aujourd'hui Bongoville (40 km de Franceville), Omar Bongo a dirigé le Gabon pendant 41 ans.