On ne vous entend plus depuis la chute de Wade. Pourquoi?
Je voudrais profiter de votre journal pour saluer les lecteurs et particulièrement ceux qui continuent de me soutenir et de manifester amitié et sympathie à mon égard.
Vous parlez de la ‘’chute de Wade’’. Je crois sincèrement que ce terme n’est pas approprié pour la bonne et simple raison que, d’abord ce n’est pas Wade mais le PDS qui est allé aux élections et qui a été sanctionné, ensuite, pour moi, la perte du pouvoir n’est pas synonyme de chute car, je crois que Abdoulaye Wade a conservé son charisme, son patriotisme, ses qualités de grand visionnaire et ses ambitions pour le Sénégal. Il aime son pays et s’est battu pour son peuple avec hargne et abnégation. Quel que soit, par ailleurs, ce qu’on pourrait lui reprocher par ci et par là, aujourd’hui, il mérite la considération et le respect de tous les Sénégalais.
Ceci dit, à mon avis, un parti qui vient juste de perdre le pouvoir doit d’abord avoir le réflexe de faire un diagnostic, procéder à sa réorganisation de la base au sommet avec comme seul critère déterminant le suffrage des militants. Surtout que le PDS est resté longtemps sans faire l’objet de renouvellement. L’après défaite était vraiment l’occasion de dépoussiérer le parti et de le rendre plus attrayant en mettant les gens qu’il faut à la place qu’il faut. Cela allait certainement favoriser un renouvellement générationnel et permettre par la même occasion au parti de bien se positionner afin de jouer pleinement son rôle d’opposant.
Vous savez je me suis donnée corps et âme, pour combattre l’injustice, le copinage, le favoritisme, le népotisme au sein de ce Parti ; et j’en prends pour témoin le président Abdoulaye Wade qui connait bien ma position sur ces questions. Malheureusement, je n’ai senti, en aucun moment, la même logique au sein du parti. J’ai plutôt vu beaucoup de responsables en désarroi, cherchant anxieusement à mettre leur patronyme en tête des listes nationales pour les législatives. Il faut dire que j’ai été très déçue de la gestion post-électorale et post défaite.
J’en ai conclu que, finalement, ce sont les Grands hommes qui font les grands partis. Lorsque vous n’avez pas ce genre de Figures dans les formations politiques, c’est que vous n’avez qu’une grosse coquille vide qui ne survivra pas au premier coup de vent….. la preuve !
De plus, vous savez, je n’ai pas que des responsabilités politiques dans cette vie. J’ai également d’autres responsabilités ailleurs et d’autres challenges d’avenir, qui, par moment, ne sont pas forcément conciliables avec les activités politiques à temps plein.
Récemment vous avez appelé le Président Macky Sall à gracier Bara Gaye. Pensez-vous donc que le patron des jeunes libéraux a fait du tort au chef de l'Etat ?
Je suis de ceux qui pensent que, au-delà de sa personne, le chef de l’Etat est une institution que l’on doit respecter. J’ai toujours été écœurée par cela, y compris du temps de Wade ; on ne peut assimiler un chef d’Etat a tous les noms d’oiseaux. Il y va même de la respectabilité de notre pays. Je ne veux pas donner de leçon à qui que ce soit, mais nos valeurs africaines et sénégalaises nous interdisent certains écarts, ne serait-ce que des écarts de langage vis-à-vis de personnes plus âgées, qui plus est de notoriété publique.
Les personnalités de la vie publique et politique, surtout ceux qui se réclament d’une certaine élite se doivent d’avoir un peu plus de retenue dans ce sens…que ce soit dans la rue, dans les médias ou au niveau de l’Hémicycle.
Ceci dit, Je demande de nouveau, respectueusement, au président de la République de pardonner la fougue débordante d’un jeune qui a peut-être été étreint d’une émotion face une situation politico-sociale post-électorale.
Je pense à son épouse, je pense à son fils, je pense à ses challenges d’avenir en tant que jeune et même au delà de la chose politique en tant que relève. C’est un père de famille et sa famille a besoin de lui à la maison.
Que répondez-vous à vos frères de Parti qui pensent que vous préparez votre transhumance ?
Quand vous parlez de transhumance, pensez-vous à ceux qui cherchent de verts pâturages ? Ce ne peut être mon cas pour plusieurs raisons :
1: Je ne suis pas de ceux qui n’ont que la politique à faire valoir, de ceux qui ne peuvent exister que par la politique et qui n’ont absolument rien à proposer en dehors de la politique. La politique n’est pas mon gagne-pain quotidien, parce que sans la politique, j’ai une existence pleine et épanouie ; j’ai d’autres compétences et aptitudes à faire valoir. Je ne suis pas de ceux qui s’adonnent à la politique politicienne et qui, au crépuscule de leur gloire, peinent à voir le bout du tunnel.
2: Mon parcours ne me permet pas de faire dans la cacophonie et le marchandage politique à moins de 35 ans, j’ai quand même eu, à l’heure où je vous parle, à occuper pas mal de postes de responsabilités dans ce pays. Cette expérience professionnelle, allant de coordonnatrice nationale de projets de jeunesse, de conseillère juridique à la Présidence, de poste de ministre déléguée auprès du ministre de la Justice chargée des droits de l’homme et de ministre conseiller chargée des questions de droits de l’homme et de jeunesse et je suis encore fonctionnaire au service de l’Etat, est, au moins, un capital compétence non négligeable que l’on pourrait faire valoir au niveau national et international.
3: Ceci étant, je suis une patriote et un fonctionnaire de l’État .Ce qui veut dire, pour ceux qui ne le comprennent pas, que cette fonction m’impose de toujours mettre en avant l’État, la patrie avant toutes considérations partisanes et je serai toujours disponible pour mon pays et prête à contribuer partout par mes modestes compétences. Ce discernement est la base de ma feuille de route.
Et je m'en arrête là.
Ils disent aussi que vous leur avez tourné le dos au moment où ils mènent le combat contre Macky et son régime
J’ai mes idées et mes principes et je ne m’en départirai jamais. Je crois qu’en un certain moment, il faut éviter de polluer inutilement l’espace médiatique et politique. Je pense sincèrement qu’en démocratie, lorsque les règles du jeu changent, je veux dire lorsque le plus gros pourcentage de la confiance du peuple vous échappe, on doit avoir la décence et l’humilité de s’effacer un tant soit peu et d’observer, d’observer tout en faisant un bilan objectif de ses actions et comportements et d’en tirer les leçons qu’il faut afin de préparer une nouvelle stratégie de conquête du pouvoir par une participation active et pertinente à la gestion du pays. Je me suis inscrite dans cette dynamique. Je ne recule jamais quand il faut vraiment se battre, en politique ou ailleurs et je m’engagerai toujours pour les bonnes causes. Maintenant, je ne sais si le combat dont vous faites allusion fait partie des bonnes causes selon mon entendement, et qui mériterait que je descende dans la rue. Pour moi, la vocation d’un parti politique, c’est la massification de sa base et sa finalité la conquête du pouvoir. Donc, quand on tient des réunions du comité directeur devant la gendarmerie, pour la bonne et simple raison qu’on a convoqué un citoyen qui a eu des responsabilités républicaines pour répondre de sa gestion des deniers publics, les gens ne vous prennent plus au sérieux. Je rappelle que la responsabilité ministérielle est individuelle et personnelle ; ce n’est pas que je sache, collective encore moins partisane. Franchement, on ne devrait pas décrédibiliser le PDS par de tels agissements.
Certains de vos frères libéraux sont en prison dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Et pourtant vous, vous approuvez cette procédure...
Je le répète : je suis de ceux qui disent bravo pour la promotion de la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des deniers publics, la lutte contre la corruption et la sanction des gestions nébuleuses et désastreuses qui, quelque part, reste un sérieux problème pour nos pays africains. Le Sénégal ne peut avoir un lendemain meilleur, et porteur d’espoir pour sa jeunesse, si on continue le laxisme dans la gestion des deniers publics. Il faut que chacun le sache : les gens doivent être comptables individuellement de leur gestion. Les lois existent, nous avons gouverné sous ces lois et nous ne pouvons quand même pas les remettre en cause parce qu’elles sont utilisées contre nous.
Pour dire simplement que le débat autour de la procédure utilisée, de la crédibilité de l'Institution en charge, c’est vraiment autre chose et n’enlève en rien l’obligation de rendre compte, si besoin, de la gestion des deniers publics. Ceci dit, j’exprime de la façon la plus humaine ma sympathie à nos compagnons qui, aujourd’hui, subissent les affres de cette loi. J’exprime la même sympathie à leur famille pour cette dure épreuve, en priant pour qu’ils puissent rapidement prouver le contraire des accusations dont ils font les frais. J’espère de tout cœur que nos frères libéraux impliqués, sortiront blanchis à l’issue de la procédure judiciaire. Ce qui est la chose la plus essentielle.
Quel est l'avenir politique de Coumba Gaye?
Cela se résume à ma détermination de continuer à m’engager pour mon pays. Cette nation qui nous a fait et nous a donné très tôt une certaine notoriété publique par le biais des responsabilités étatiques occupées. J’en rends grâce à Dieu et au Président Wade. Vous savez, un engagement politique, c’est souvent un engagement collectif et au-delà de cet engagement, nous portons les responsabilités des conséquences indirectes que nos proches pourraient subir. C’est pourquoi j’en suis toujours à cette réflexion et concertations avec les gens qui sont avec moi et ceux qui m’ont toujours soutenue et qui continueront de me soutenir.
Mon engagement, si d’aventure se concrétise, se fera à différents niveaux : local, national et même au-delà de nos frontières.
Au niveau local, il nous incombe, aujourd’hui, la responsabilité de nous impliquer davantage dans la gestion de notre chère Rufisque. On ne peut plus laisser n’importe qui faire n’importe quoi. De ce point vue, je suis en pourparlers avec des responsables pour une alliance afin d’asseoir une bonne équipe en vue des élections locales à venir.
Au plan national, Je suis en ce moment dans une phase de réflexion et de consultation. Aussi, il faut dire que mon séjour à New York m’a permis de rencontrer de vrais patriotes qui veulent s’engager pour le devenir du pays. On a eu des rencontres assez fructueuses et on est en train de voir ensemble quelle serait la meilleure formule à adopter. Quelle que soit ma décision et ma direction, elles ne seront guidées que par ma volonté d’œuvrer, d’apporter ma modeste contribution à la bonne marche et au développement de notre pays.
Comment appréciez-vous les 20 premiers mois de Macky Sall à la tête du pays?
Je vais être objective comme d’habitude, mais c’est mon opinion et se base essentiellement sur mes constats personnels. On ne peut pas dresser un tableau reluisant pour le moment même sil faut reconnaitre que des efforts ont été consentis dans certains domaines.
Au plan socio-économique, la situation reste difficile. Même si le front social est plus ou moins calme, le peuple souffre encore de la cherté des denrées de première nécessité, des loyers, de l’électricité, du carburant, etc…. Il est bien vrai que le contexte économique mondial n’est pas très favorable, mais le Sénégalais voudrait juste vivre mieux et mieux vivre. Autrement dit, avoir un niveau de vie moyennement acceptable et le minimum pour bien vivre et se soigner.
Nous saluons au passage cet octroi de la bourse familiale qui va constituer une bouffée d’air pour certaines couches sociales.
Au plan de la santé, des efforts ont été faits au profit des plus vieux, des plus jeunes, de certains malades dont les frais liés aux soins sont exorbitants. Ceci vient renforcer et consolider, il faut le dire, les acquis de l’ancien régime, le plan sésame de Abdoulaye Wade entre autres.
En ce qui concerne l’emploi, nous attendons de voir ce que cela va donner. Il y a des programmes qui ont été lancés (emploi des jeunes, police de proximité, audit de la fonction publique dont les postes fictifs pourraient être activés pour créer quelques emplois). En tout cas, les populations, surtout les jeunes s’impatientent.
J’aime bien cette idée d’orientation vers l’agriculture. C’était aussi une des options du Président Wade et à mon avis, c’est une bonne piste sur laquelle une partie de la jeunesse pourrait être orientée.
En termes de sécurité, je me réjouis que le dossier de la Casamance soit véritablement une priorité et qu’il soit traité au niveau qu’il se doit (avec la Communauté Saint Egidio). Nos parents de la Casamance et d’ailleurs ont assez souffert de cette crise et nous rêvons de ce Sénégal éternellement uni dans la Paix.
Au plan diplomatique, il faudrait être sincère et reconnaître que nos relations avec nos voisins s’améliorent et que notre diplomatie rayonne de nouveau tout de même. La visite du Président Obama en est une preuve et je crois savoir aussi que notre pays compte d’éminents représentants dans les organismes internationaux et que l’on prépare activement notre candidature pour un siège au Conseil de Sécurité.
www.leral.net
Je le répète : je suis de ceux qui disent bravo pour la promotion de la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des deniers publics, la lutte contre la corruption et la sanction des gestions nébuleuses et désastreuses qui, quelque part, reste un sérieux problème pour nos pays africains. Le Sénégal ne peut avoir un lendemain meilleur, et porteur d’espoir pour sa jeunesse, si on continue le laxisme dans la gestion des deniers publics. Il faut que chacun le sache : les gens doivent être comptables individuellement de leur gestion. Les lois existent, nous avons gouverné sous ces lois et nous ne pouvons quand même pas les remettre en cause parce qu’elles sont utilisées contre nous.
Pour dire simplement que le débat autour de la procédure utilisée, de la crédibilité de l'Institution en charge, c’est vraiment autre chose et n’enlève en rien l’obligation de rendre compte, si besoin, de la gestion des deniers publics. Ceci dit, j’exprime de la façon la plus humaine ma sympathie à nos compagnons qui, aujourd’hui, subissent les affres de cette loi. J’exprime la même sympathie à leur famille pour cette dure épreuve, en priant pour qu’ils puissent rapidement prouver le contraire des accusations dont ils font les frais. J’espère de tout cœur que nos frères libéraux impliqués, sortiront blanchis à l’issue de la procédure judiciaire. Ce qui est la chose la plus essentielle.
Quel est l'avenir politique de Coumba Gaye?
Cela se résume à ma détermination de continuer à m’engager pour mon pays. Cette nation qui nous a fait et nous a donné très tôt une certaine notoriété publique par le biais des responsabilités étatiques occupées. J’en rends grâce à Dieu et au Président Wade. Vous savez, un engagement politique, c’est souvent un engagement collectif et au-delà de cet engagement, nous portons les responsabilités des conséquences indirectes que nos proches pourraient subir. C’est pourquoi j’en suis toujours à cette réflexion et concertations avec les gens qui sont avec moi et ceux qui m’ont toujours soutenue et qui continueront de me soutenir.
Mon engagement, si d’aventure se concrétise, se fera à différents niveaux : local, national et même au-delà de nos frontières.
Au niveau local, il nous incombe, aujourd’hui, la responsabilité de nous impliquer davantage dans la gestion de notre chère Rufisque. On ne peut plus laisser n’importe qui faire n’importe quoi. De ce point vue, je suis en pourparlers avec des responsables pour une alliance afin d’asseoir une bonne équipe en vue des élections locales à venir.
Au plan national, Je suis en ce moment dans une phase de réflexion et de consultation. Aussi, il faut dire que mon séjour à New York m’a permis de rencontrer de vrais patriotes qui veulent s’engager pour le devenir du pays. On a eu des rencontres assez fructueuses et on est en train de voir ensemble quelle serait la meilleure formule à adopter. Quelle que soit ma décision et ma direction, elles ne seront guidées que par ma volonté d’œuvrer, d’apporter ma modeste contribution à la bonne marche et au développement de notre pays.
Comment appréciez-vous les 20 premiers mois de Macky Sall à la tête du pays?
Je vais être objective comme d’habitude, mais c’est mon opinion et se base essentiellement sur mes constats personnels. On ne peut pas dresser un tableau reluisant pour le moment même sil faut reconnaitre que des efforts ont été consentis dans certains domaines.
Au plan socio-économique, la situation reste difficile. Même si le front social est plus ou moins calme, le peuple souffre encore de la cherté des denrées de première nécessité, des loyers, de l’électricité, du carburant, etc…. Il est bien vrai que le contexte économique mondial n’est pas très favorable, mais le Sénégalais voudrait juste vivre mieux et mieux vivre. Autrement dit, avoir un niveau de vie moyennement acceptable et le minimum pour bien vivre et se soigner.
Nous saluons au passage cet octroi de la bourse familiale qui va constituer une bouffée d’air pour certaines couches sociales.
Au plan de la santé, des efforts ont été faits au profit des plus vieux, des plus jeunes, de certains malades dont les frais liés aux soins sont exorbitants. Ceci vient renforcer et consolider, il faut le dire, les acquis de l’ancien régime, le plan sésame de Abdoulaye Wade entre autres.
En ce qui concerne l’emploi, nous attendons de voir ce que cela va donner. Il y a des programmes qui ont été lancés (emploi des jeunes, police de proximité, audit de la fonction publique dont les postes fictifs pourraient être activés pour créer quelques emplois). En tout cas, les populations, surtout les jeunes s’impatientent.
J’aime bien cette idée d’orientation vers l’agriculture. C’était aussi une des options du Président Wade et à mon avis, c’est une bonne piste sur laquelle une partie de la jeunesse pourrait être orientée.
En termes de sécurité, je me réjouis que le dossier de la Casamance soit véritablement une priorité et qu’il soit traité au niveau qu’il se doit (avec la Communauté Saint Egidio). Nos parents de la Casamance et d’ailleurs ont assez souffert de cette crise et nous rêvons de ce Sénégal éternellement uni dans la Paix.
Au plan diplomatique, il faudrait être sincère et reconnaître que nos relations avec nos voisins s’améliorent et que notre diplomatie rayonne de nouveau tout de même. La visite du Président Obama en est une preuve et je crois savoir aussi que notre pays compte d’éminents représentants dans les organismes internationaux et que l’on prépare activement notre candidature pour un siège au Conseil de Sécurité.
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