Drôle d'histoire que cette tentative de chantage sur le roi Mohammed VI. Les journalistes français Catherine Graciet et Eric Laurent, auteur d'un livre à charge contre le souverain, ont contacté Rabat il y a un mois, le 23 juillet dernier. Selon RTL, ils ont prévenu le cabinet royal marocain qu'ils allaient sortir cette enquête.Les Editions du Seuil, contactées par l’AFP, ont confirmé que ces deux journalistes préparaient un livre sur le fils et successeur d’Hassan II. La sortie était prévue en début d’année prochain.
Eric Laurent obtient le 11 août un rendez-vous avec un avocat marocain, qui représente le monarque. Il explique vouloir 3 millions d’euros contre son silence, selon les dires d’Eric Dupont-Moretti, l'un des avocats de Mohammed VI. Une plainte est alors déposée auprès du procureur de Paris.
Dix jours plus tard, le 21 août, le journaliste propose un second rendez-vous à Rabat. Deuxième rencontre, mêmes menaces et toujours le même objectif: la tentative de racket. A la différence que cette fois, cette entrevue est sous surveillance policière. Cinq jours plus tard le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour chantage et tentative d’extorsion de fonds.
Rien ne se passe jusqu'au 27 août. Toujours sous surveillance policière, Eric Laurent rencontre alors pour la troisième et dernière fois un représentant du cabinet royal de Maroc. Cette fois, l’accord se fait, et le journaliste table sur 2 millions d’euros contre la non-parution de son ouvrage. Lui est remis alors une avance de 80.000 euros. A la sortie du lieu du rendez-vous avec Catherine Graciet, tous deux sont alors interpellés et arrêtés. Ils sont encore ce matin en garde à vue.
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