• «Si seulement nous ne l'avions pas abattu»
Dans un entretien au quotidien turc Cumhuriyet paru mardi, Bachar el-Assad est revenu sur la destruction de l'avion militaire turc par la Syrie le 22 juin dernier. Il déclare «avoir appris que [l'avion] appartenait à la Turquie après l'avoir abattu». «Je le dis et je le pense à 100% “si seulement nous ne l'avions pas abattu”», a-t-il ajouté. Selon lui, «l'avion volait dans un couloir aérien utilisé trois fois par le passé par l'aviation israélienne».
«Un pays en guerre agit toujours de cette façon, cet appareil volait à une très basse altitude et a été abattu par la DCA qui l'a pris pour un appareil israélien [...] Le soldat de la DCA ne disposait pas de radar et ne pouvait donc pas savoir à quel pays [l'avion] appartenait», a affirmé el-Assad qui a par ailleurs présenté ses condoléances aux familles des deux pilotes de l'appareil qui n'ont pu être retrouvés.
Le président syrien a également déclaré que la Syrie ferait tout pour éviter que les tensions avec la Turquie ne débouchent en guerre ouverte entre les deux États: «Quoi que fasse le gouvernement Erdogan nous ne procéderons pas à une concentration de troupes à la frontière. Le peuple turc est ami et nous comprendra».
Depuis la destruction de l'avion, le ton monte entre la Syrie et la Turquie, provoquant quelques incidents mineurs à la frontière. Les deux pays ont cependant respectivement déclaré ne pas vouloir s'engager dans un conflit militaire.
• De nouvelles désertions de militaires
Côté syrien, les désertions continuent. Lundi, l'agence de presse turque semi-officielle Anatolie a annoncé que 85 militaires, dont un général, un colonel et 19 autres officiers, ont fui le conflit pour se rendre en Turquie, accompagnés par un groupe de femmes et d'enfants. Au total, c'est plus de 293 personnes qui ont franchi la frontière syro-turque, en passant par Reyhanli. Selon le site Internet de la chaîne publique de télévision turque, ces déserteurs étaient en service dans la province de Homs.
Lundi dernier, Anatolie avait annoncé la désertion de plus d'une trentaine de soldats, qui s'étaient également rendus en Turquie. Depuis la rupture des relations entre Damas et Ankara, et plus encore depuis la destruction de l'avion militaire turc par la Syrie, l'Agence France-Presse dénombre la fuite de 14 généraux.
• De «graves» violations des droits de l'homme selon l'ONU
Alors qu'un récent rapport de la commission d'enquête internationale mandatée par le conseil des droits de l'homme de l'ONU dénonçait une «nouvelle escalade de la violence» en Syrie, la haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a dénoncé lundi de nouvelles violations «graves». Elle a également renouvelé son projet de faire appel à la Cour pénale internationale «étant donné que je crois qu'il y a des indications de crimes contre l'humanité».
Reconnaissant que cette décision était «politique», la haut-comissaire a ajouté que «la fourniture d'armes au gouvernement syrien et aux opposants alimente la violence et qu'il faut éviter à tout prix une militarisation supplémentaire du conflit», sans toutefois nommer explicitement les États visés par cette déclaration.
(Avec agences)
Par Théo Corbucci
Dans un entretien au quotidien turc Cumhuriyet paru mardi, Bachar el-Assad est revenu sur la destruction de l'avion militaire turc par la Syrie le 22 juin dernier. Il déclare «avoir appris que [l'avion] appartenait à la Turquie après l'avoir abattu». «Je le dis et je le pense à 100% “si seulement nous ne l'avions pas abattu”», a-t-il ajouté. Selon lui, «l'avion volait dans un couloir aérien utilisé trois fois par le passé par l'aviation israélienne».
«Un pays en guerre agit toujours de cette façon, cet appareil volait à une très basse altitude et a été abattu par la DCA qui l'a pris pour un appareil israélien [...] Le soldat de la DCA ne disposait pas de radar et ne pouvait donc pas savoir à quel pays [l'avion] appartenait», a affirmé el-Assad qui a par ailleurs présenté ses condoléances aux familles des deux pilotes de l'appareil qui n'ont pu être retrouvés.
Le président syrien a également déclaré que la Syrie ferait tout pour éviter que les tensions avec la Turquie ne débouchent en guerre ouverte entre les deux États: «Quoi que fasse le gouvernement Erdogan nous ne procéderons pas à une concentration de troupes à la frontière. Le peuple turc est ami et nous comprendra».
Depuis la destruction de l'avion, le ton monte entre la Syrie et la Turquie, provoquant quelques incidents mineurs à la frontière. Les deux pays ont cependant respectivement déclaré ne pas vouloir s'engager dans un conflit militaire.
• De nouvelles désertions de militaires
Côté syrien, les désertions continuent. Lundi, l'agence de presse turque semi-officielle Anatolie a annoncé que 85 militaires, dont un général, un colonel et 19 autres officiers, ont fui le conflit pour se rendre en Turquie, accompagnés par un groupe de femmes et d'enfants. Au total, c'est plus de 293 personnes qui ont franchi la frontière syro-turque, en passant par Reyhanli. Selon le site Internet de la chaîne publique de télévision turque, ces déserteurs étaient en service dans la province de Homs.
Lundi dernier, Anatolie avait annoncé la désertion de plus d'une trentaine de soldats, qui s'étaient également rendus en Turquie. Depuis la rupture des relations entre Damas et Ankara, et plus encore depuis la destruction de l'avion militaire turc par la Syrie, l'Agence France-Presse dénombre la fuite de 14 généraux.
• De «graves» violations des droits de l'homme selon l'ONU
Alors qu'un récent rapport de la commission d'enquête internationale mandatée par le conseil des droits de l'homme de l'ONU dénonçait une «nouvelle escalade de la violence» en Syrie, la haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a dénoncé lundi de nouvelles violations «graves». Elle a également renouvelé son projet de faire appel à la Cour pénale internationale «étant donné que je crois qu'il y a des indications de crimes contre l'humanité».
Reconnaissant que cette décision était «politique», la haut-comissaire a ajouté que «la fourniture d'armes au gouvernement syrien et aux opposants alimente la violence et qu'il faut éviter à tout prix une militarisation supplémentaire du conflit», sans toutefois nommer explicitement les États visés par cette déclaration.
(Avec agences)
Par Théo Corbucci