Mais enfin, qu’est ce qui se passe à l’Assemblée nationale ? L’image de désordre que nous renvoie cette chambre ne gêne pas seulement les citoyens. Elle les
attriste profondément. Et dire, nous ne voyons pas tout et ne savons pas tout parce que là, j’imagine qu’il y aurait de quoi se faire harakiri. Parce que si de loin, nous le peuple, nous voyons cette grande pagaille, certains députés qui la voient de près doivent en être estomaqués. Pas tous le seront, car pour ce faire, il faut des instruments de mesure, des références… Si cette dame d’une région reculée se retrouve soudainement député du fait de la parité, il y a là un gros problème. Se retrouver à Dakar dans les lambris du pouvoir, en 4X4, salaire, indemnités tutti quanti… mais qu’est ce que vous voulez qu’elle fasse ? Elle a atteint son nirvana et les coquetteries intellectuelles d’idéalistes qui parlent de rupture, de démocratie, de que sais-je, lui paraissent des notions lointaines de dandys de salons ! Bienvenue dans la vraie vie Messieurs les jeunes députés ! Vos collègues, arrivés là par la providence ou par un travail acharné dans la brousse ne se nourrissent pas des mêmes principes que vous autres, natifs du point E, du plateau, l’occident n’ayant plus de secret pour vous… Votre cohabitation avec ceux que vous traitez de bouseux ne sera pas de la tarte.
Un honorable député du parti du Président de la République avoue sans ciller, sur un plateau de télévision, que cette législature courante est la plus nulle qu’il ait vue, du fait de la parité. Dont acte ! Déjà que nous n’étions pas vernis, là nous sommes carrément fichus, le moral sous les talons !
Moustapha Niasse, que lui arrive-t-il ? Cet homme a quand même de l’expérience, il doit savoir y faire, où sont ses talents de diplomates ? Je suis née je savais déjà dire son nom tant il est là depuis toujours. Il nous avait même dit au soir d’une défaite électorale qu’il arrêtait la politique. Il avait même raccroché les crampons. Et puis, et puis, on ne sait par quel élixir, le miracle s’est opéré. Il a défié le temps, effacé ses marques et revenu sous les sunlights plus frais et plus beau. Ah ! La politique doit quand même être une drogue dure !
Un autre Moustapha, Diakhaté celui-là, a dévalé les pentes du ridicule, à tombeau ouvert, heureusement que Macky était en contrebas pour le stopper de tout son poids. Parce qu’il était parti pour foudroyer le parti du président.
L’affaire de Cheikh Diop Dione reste néanmoins une bombe à fragments graduée, avec des effets immédiats et différés. Elle est désormais amorcée et emportera Niasse, aujourd’hui ou demain, qui sait… La boîte de Pandore est ouverte, les langues se sont déliées et ont fini d’éventer et d’éventrer le système de gouvernance qui règne à l’Assemblée nationale. Ce séisme auquel nous avons assisté a sonné l’hallali de l’hémicycle, qui était déjà clopin-clopant sous les coups et répliques sévères des parties qui s’y affrontent.
L’histoire hélas, même si elle se construit au jour le jour, ne se lira qu’après coup.
Les blessures profondes infligées au Président de l’assemblée nationale et qui lui laissent ces balafres saillantes aujourd’hui en seront les stigmates.
Ce qui est reproché à Niasse ? Il se dit qu’il est le béni oui-oui de Macky… si les dérives totalitaires qui lui sont imputées sont avérées, alors parions que l’épine s’éjectera d’elle-même par courtoisie. Ou alors les députés s’en chargeront, rien ne pouvant résister à ces coups de boutoir répétitifs. Voilà Macky, avec une situation peu envieuse à gérer. Derrière le niangal de façade, il reste un homme attachant et sincère avec Niasse. Lorsqu’il a appris le tremblement de terre de l’affaire Dione, il a rué dans les brancards en parlant d’indiscipline. Puisqu’en politique tous les coups sont prémédités, il ne fallait surtout pas que Niasse pensât à un coup fourré concocté de nuit derrière les grilles du palais tant l’acte était osé. Niasse étant un allié fidèle, ce n’est pas le moment de le frustrer. Déjà il ne tient pas son mandat de 5 ans pour être tranquille mais se voit seulement loti d’un CDD renouvelable tous les ans avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ce n’est pas, reconnaissons-le, une sinécure.
D’ailleurs, l’on se demande pourquoi avec son expérience, son expertise, sa richesse supposée, il y tient encore ? S’il s’agit des honneurs, il les a tous eus, mais alors pourquoi ? Bon, donnons notre langue au chat, par élégance et par respect, on ne dit rien, on ne dira rien mais on n’en pense pas moins.
Toujours est-il que Macky a fort à faire avec ses chenapans de députés qui n’hésiteront pas à transformer l’essai la prochaine fois. C’est ébahi par l’ampleur du charivari qu’il a lâché le mot indiscipline à l’encontre des députés rebelles. A ce moment-là, il ne se doutait nullement que la contamination avait gagné du terrain, que la partie immergée était prête à monter au créneau pour prêter main forte aux insurgés pour en découdre. Il revisita son vocabulaire et y alla avec des pincettes pour trouver les mots apaisants. Espérons pour lui qu’il a bien su débusquer toutes les braises enfouies.
Ce qui pourrait sauver Macky et nous sauver au passage ? Que ses vieux alliés lâchent l’affaire ! Qu’ils fassent la promotion des jeunes qui ont des chances d’aboutir. Ceci est valable pour Tanor aussi… Mais cela n’arrange pas forcément Macky de suite et il le sait. Parce qu’entre le PDS et Rewmi en face, des alliés même vieux, peuvent toujours servir aux élections. On ne parle pas encore de l’hypothèque du mandat présidentiel, étant évident que les députés APR vont rejeter celui de 5 ans et le référendum s’apparentant à une piqûre de cyanure.
Revenant aux alliés, là où l’affaire se corsera, c’est que si les vieux persistent à refuser la retraite, ils verront leurs partis démembrés par de jeunes loups qui s’en iront avec leur part d’héritage, puisqu’empêchés de contrôler ceux-ci. C’est donc des alliés phagocytés que Macky se coltinera. Mais certainement, qu’il a posé toutes les options sur la table et a déjà vu la formule magique qui le sortira du guêpier.
A Macky toujours, rappelons-lui ceci. Il y a des mets délicieux à la dégustation mais âpres à la digestion. La rupture souhaitée reste plombée au sol et restera plombée au sol tant que les ombres des vieux caciques de la politique seront à son chevet. Comme Dansokho a su se donner une sortie glorieuse, d’autres devraient s’en inspirer.
Oumou Wane (photo)
Présidente Africa7
Un honorable député du parti du Président de la République avoue sans ciller, sur un plateau de télévision, que cette législature courante est la plus nulle qu’il ait vue, du fait de la parité. Dont acte ! Déjà que nous n’étions pas vernis, là nous sommes carrément fichus, le moral sous les talons !
Moustapha Niasse, que lui arrive-t-il ? Cet homme a quand même de l’expérience, il doit savoir y faire, où sont ses talents de diplomates ? Je suis née je savais déjà dire son nom tant il est là depuis toujours. Il nous avait même dit au soir d’une défaite électorale qu’il arrêtait la politique. Il avait même raccroché les crampons. Et puis, et puis, on ne sait par quel élixir, le miracle s’est opéré. Il a défié le temps, effacé ses marques et revenu sous les sunlights plus frais et plus beau. Ah ! La politique doit quand même être une drogue dure !
Un autre Moustapha, Diakhaté celui-là, a dévalé les pentes du ridicule, à tombeau ouvert, heureusement que Macky était en contrebas pour le stopper de tout son poids. Parce qu’il était parti pour foudroyer le parti du président.
L’affaire de Cheikh Diop Dione reste néanmoins une bombe à fragments graduée, avec des effets immédiats et différés. Elle est désormais amorcée et emportera Niasse, aujourd’hui ou demain, qui sait… La boîte de Pandore est ouverte, les langues se sont déliées et ont fini d’éventer et d’éventrer le système de gouvernance qui règne à l’Assemblée nationale. Ce séisme auquel nous avons assisté a sonné l’hallali de l’hémicycle, qui était déjà clopin-clopant sous les coups et répliques sévères des parties qui s’y affrontent.
L’histoire hélas, même si elle se construit au jour le jour, ne se lira qu’après coup.
Les blessures profondes infligées au Président de l’assemblée nationale et qui lui laissent ces balafres saillantes aujourd’hui en seront les stigmates.
Ce qui est reproché à Niasse ? Il se dit qu’il est le béni oui-oui de Macky… si les dérives totalitaires qui lui sont imputées sont avérées, alors parions que l’épine s’éjectera d’elle-même par courtoisie. Ou alors les députés s’en chargeront, rien ne pouvant résister à ces coups de boutoir répétitifs. Voilà Macky, avec une situation peu envieuse à gérer. Derrière le niangal de façade, il reste un homme attachant et sincère avec Niasse. Lorsqu’il a appris le tremblement de terre de l’affaire Dione, il a rué dans les brancards en parlant d’indiscipline. Puisqu’en politique tous les coups sont prémédités, il ne fallait surtout pas que Niasse pensât à un coup fourré concocté de nuit derrière les grilles du palais tant l’acte était osé. Niasse étant un allié fidèle, ce n’est pas le moment de le frustrer. Déjà il ne tient pas son mandat de 5 ans pour être tranquille mais se voit seulement loti d’un CDD renouvelable tous les ans avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ce n’est pas, reconnaissons-le, une sinécure.
D’ailleurs, l’on se demande pourquoi avec son expérience, son expertise, sa richesse supposée, il y tient encore ? S’il s’agit des honneurs, il les a tous eus, mais alors pourquoi ? Bon, donnons notre langue au chat, par élégance et par respect, on ne dit rien, on ne dira rien mais on n’en pense pas moins.
Toujours est-il que Macky a fort à faire avec ses chenapans de députés qui n’hésiteront pas à transformer l’essai la prochaine fois. C’est ébahi par l’ampleur du charivari qu’il a lâché le mot indiscipline à l’encontre des députés rebelles. A ce moment-là, il ne se doutait nullement que la contamination avait gagné du terrain, que la partie immergée était prête à monter au créneau pour prêter main forte aux insurgés pour en découdre. Il revisita son vocabulaire et y alla avec des pincettes pour trouver les mots apaisants. Espérons pour lui qu’il a bien su débusquer toutes les braises enfouies.
Ce qui pourrait sauver Macky et nous sauver au passage ? Que ses vieux alliés lâchent l’affaire ! Qu’ils fassent la promotion des jeunes qui ont des chances d’aboutir. Ceci est valable pour Tanor aussi… Mais cela n’arrange pas forcément Macky de suite et il le sait. Parce qu’entre le PDS et Rewmi en face, des alliés même vieux, peuvent toujours servir aux élections. On ne parle pas encore de l’hypothèque du mandat présidentiel, étant évident que les députés APR vont rejeter celui de 5 ans et le référendum s’apparentant à une piqûre de cyanure.
Revenant aux alliés, là où l’affaire se corsera, c’est que si les vieux persistent à refuser la retraite, ils verront leurs partis démembrés par de jeunes loups qui s’en iront avec leur part d’héritage, puisqu’empêchés de contrôler ceux-ci. C’est donc des alliés phagocytés que Macky se coltinera. Mais certainement, qu’il a posé toutes les options sur la table et a déjà vu la formule magique qui le sortira du guêpier.
A Macky toujours, rappelons-lui ceci. Il y a des mets délicieux à la dégustation mais âpres à la digestion. La rupture souhaitée reste plombée au sol et restera plombée au sol tant que les ombres des vieux caciques de la politique seront à son chevet. Comme Dansokho a su se donner une sortie glorieuse, d’autres devraient s’en inspirer.
Oumou Wane (photo)
Présidente Africa7