La victoire des séparatistes québécois endeuillée. Une fusillade a éclaté vers minuit à Montréal (6 heures du matin, mercredi, à Paris) en plein discours de victoire du nouveau premier ministre québécois Pauline Marois. Le tireur a surgi par la porte des artistes dans l'enceinte du Métropolis - la salle de concert où avait lieu la soirée électorale - tandis que la chef de file des séparatistes se trouvait sur scène. L'individu a touché deux personnes, qui seraient, selon le journal La Presse , des techniciens de scène de 45 et 30 ans. Le premier a succombé à ses blessures. Le second, atteint à la taille, est dans un état critique. Une troisième personne a été hospitalisée pour un choc nerveux.
Après avoir ouvert le feu, le suspect d'une cinquantaine d'années a tenté de mettre le feu à une des portes arrière du Métropolis et a pris la fuite à pied, avant d'être rattrapé par les policiers et arrêté. Deux armes auraient été saisies sur lui. Filmé au moment de son interpellation, le forcené a crié en français, avec un fort accent anglais «Les Anglais se réveillent». Il a ajouté en anglais, selon des journalistes canadiens sur place: «On va vous rendre la monnaie de la pièce.» Il ne serait pas connu des services de police qui ignorent pour l'instant ses motivations. Selon La Presse, un périmètre de sécurité a été établi autour de sa voiture, au cas où il contiendrait des explosifs mais cela ne semble pas être le cas.
Pauline Marois est indemne
Pauline Marois est indemne, ses gardes du corps l'ont évacuée du podium immédiatement. La police n'a pas précisé à quelle distance de la tribune se trouvait le tireur. Sur place, on ne comprenait pas très bien ce qui se passait, rapporte le correspondant du Figaro au Canada, Ludovic Hirtzmann. Un animateur a demandé à la foule de quitter lentement la salle. Après une interruption de quelques minutes, Pauline Marois est revenue sur le podium pour calmer le public. Elle n'a pas évoqué le drame mais a conclu rapidement son discours, où la confusion puis la tristesse ont succédé à la liesse. Elle a enjoint les 2000 spectateurs d'évacuer la salle, ce qui s'est fait sans panique.
La fusillade est survenue au moment où le nouveau premier ministre venait de garantir en anglais - une rare occurrence- aux anglophones du Québec que leurs droits seraient protégés. Si l'attentat est le fait d'un anglophone, il devrait sûrement attiser les tensions entre communautés et faire parler dans les médias car le Québec est toujours très pacifique et peu habitué à ce genre d'incidents.
Par lefigaro.fr