Ce jeudi 03 septembre 2015, jour de marché à Kerawa. Attaque de la troupe à Skékau. Selon des autorités de la région, c’est à 9h45 que le premier kamikaze se fait exploser en plein marché. Le premier bilan ferait état de 26 morts et une dizaine de blessés. La deuxième frappe n’est dès lors que la résultante de la première. Selon le Directeur de publication de l’Hebdomadaire l’œil du Sahel, Guibaï Gatama, la deuxième terroriste se serait fait passer pour une blessée pour accéder aux locaux de l’infirmerie du Bataillon d’Intervention rapide (Bir). C’est à quelques mètres de cet établissement, qu’elle se ferra sauter. Faisant ainsi 104 blessés et 08 morts.
Cette attaque à l’infirmerie du BIR vient dès lors compliquer la situation. En effet, la prise en charge des blessés se voit complexifiée par le déficit d’établissement sanitaire dans cette bourgade du Mayo-Sava. L’infirmerie du Bataillon d’intervention Rapide faisant office de centre de santé depuis la fermeture des structures sanitaire de cette contrée frontalière au Nigeria et qui se situe à environ 7 kilomètres de la ville de Kolofata. Les attentats perpétrés par le groupe qui se fait désormais appeler l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest à Kolofata sont les sixièmes en terre camerounaise. En effet on se souvient que ces terroristes, du fait de leur perte de terrain selon des spécialistes en défense, avaient modifié leur modus operandi privilégiant désormais les attentats suicide. Le premier du genre intervient dans la ville de Fotokol le 12 juillet 2015. Le communiqué du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh fait alors état de «13 morts. 10 civils, un militaire tchadien et les deux kamikazes, et 7 blessés dont 4 militaires tchadiens et 3 militaires camerounais».
Quelques jours plus tard, c’est le chef-lieu de la région de l’Extrême nord qui est touché. Maroua, le mercredi 22 juillet 2015, enregistre 13 morts- dont les deux terroristes- et 32 blessés, après le double attentat qui frappe tout d’abord le quartier Barmaré, puis le marché central. La capitale de la région de l’Extrême nord tremble à nouveau sous le souffle des bombes artisanales des terroristes le samedi 25 juillet 2015. Cette fois, les «fous de Dieu» attaquent au lieu dit «Pont vert», dans un bar nommé le Boucan. Le bilan fait alors état d’une vingtaine de morts et d’une soixantaine de blessés.
Ces mesures sensées prévenir les attaques
Cette dizaine de mesures mises à mal par les attaques de Kolofata
Aux lendemains des attaques ayant eu lieu les 22 et 25 juillet 2015 à Maroua, des mesures de sécurité ont été prises. Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a présidé le 26 juillet dernier une série de réunions avec les autorités administratives, municipales, traditionnelles et les responsables militaires de cette partie du pays. Des dictats qui s’articulent notamment autours :
– Du renforcement des effectifs dans la région soit 2000 éléments des forces de défense.
– De la fermeture des débits de boisson dès 18h.
-De la vente à la sauvette proscrite sur l’ensemble de la région.
– De l’interdiction de séjour dans la région des mendiants et des enfants de la rue.
-De l’interdiction des regroupements
– De la multiplication des contrôles et des fouilles,
-Du renforcement des contrôles sur les axes routiers
-De la restriction de la circulation des véhicules à deux roues
-De la surveillance des mosquées
-De la fouille systématique de toutes les maisons
-De la mise sur pied de polices municipales par les mairies
-De la mise en service du numéro vert 1500 pour dénoncer toute personne suspecte.
Ben Christy Moudio
Source: lanouvelleexpression.info