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"Attention à Y en à marre" : Les mêmes causes pourraient encore produire les mêmes effet

Rédigé par leral.net le Vendredi 14 Avril 2017 à 13:35 | | 0 commentaire(s)|

"Attention à Y en à marre" : Les mêmes causes pourraient encore produire les mêmes effet
Depuis 1997, les détenteurs du pouvoir étatique au Sénégal ont toujours en face d’eux une
opposition déterminée et très combative. Cette forme de bataille politique entre le pouvoir et
l'opposition a été lancée en 1997 par l’URD de Djibo Ka. Le leader rénovateur était entouré en
son temps d'anciens socialistes, de trotskistes, de staliniens et de néophytes en politique. C’est
ainsi que Abdou Diouf a été déstabilisé par une campagne politique intelligemment menée par
l’URD et fortement soutenue par la presse nationale. Face au Renouveau Démocratique, le
Président Diouf avait mal réagit à mon avis. Il était certainement mal conseillé et lui-même faisait
une mauvaise analyse de la situation politique de l’époque. Le couronnement de cette campagne
populaire a été sa défaite en 2000. Le Président Diouf a été défait par une opposition unie, menée
par le trio Abdoulaye Wade, Djibo Ka et Moustapha Niass principalement. Le Président Diouf
semblait surpris par sa défaite et pourtant, tous les signaux et autres indicateurs lui avaient montré
qu’il était sur une pente descendante et la perte du pouvoir était inévitable. Le Président Diouf
donnait l’impression qu’il était déconnecté des réalités socio-politiques de son pays de 1997 à
2000.
Pendant les 12 années de règne du Président Wade, il avait fait face, lui aussi, à une opposition
opiniâtre qu'il avait toujours sous-estimée mais qui l’a finalement délogé du Palais de la
République. Tout semble indiquer que le Président libéral n’avait pas tiré les bonnes leçons de la
défaite du Président Abdou Diouf. Après avoir fait le vide autour de lui comme son prédécesseur,
il a créé les conditions de l’unification de l’opposition au paravent très divisée sur des questions
de fonds du pays. Sa réforme constitutionnelle surprenante et son wax waxeet plaisantin avaient
favorisé le rapprochement de ses opposants. Il avait ainsi redynamisé l’opposition à quelques
mois des présidentielles de 2012. Comme avec le Président Diouf, la défaite du Président Wade
était inévitable en 2012. L'opposition revigorée avait mis à profit les erreurs du président libéral
pour s’emparer du pouvoir. En négligeant la société civile amenée par Y EN A MARRE et
d’autres organisations, le Président Wade n’avait aucune chance de gagner les présidentielles en
2012.
Au Sénégal, les populations ont pris l’habitude depuis 1998 de soutenir l'opposition et les
supposés martyrs politiques. On peut se souvenir pour illustrer notre propos les cas de Djibo Ka
en 1998 (11 députés), de Niass en 2000 (17% à la présidentielle), de Idrissa SECK en 2007 (15%
et 2
ème
à la présidentielle) et de Macky Sall en 2012 (élu président du Sénégal avec plus de 65%
des votes). Aux élections suivantes, ni Djibo Ka, ni Moustapha Niass, ni Idrissa Seck n’ont
amélioré leurs scores obtenus en tant que supposées victimes politiques. Les sénégalais vont-ils
continuer à soutenir les supposés martyrs politiques ? La mouvance au pouvoir plus que les autres
devrait mener la réflexion sans tarder.
Les Présidents Diouf et Wade, hommes intelligents et rusés, qui ont beaucoup apporté au
Sénégal, sont en réalité les artisans de leur défenestration par le peuple. Ils écoutaient des gens
qui ne leur disaient pas toujours la vérité, ils faisaient une très mauvaise analyse de la situation
politique en sous estimant leur opposition et leurs sociétés civiles. Les mêmes causes pourraient
toujours produire les mêmes effets.
L’analyse des 2 alternances et de leurs causes montre que la part du bilan dans la réélection d’un
Président de la République sortant au Sénégal est très faible. Aucun président du Sénégal n’a
perdu ou gagner une élection grâce à son bilan. En 2007, le Président Wade a été réélu
brillamment alors qu’il n’avait pas encore de bilan et battu par Macky Sall en 2012 avec un bilan
  • très positif. L’analphabétisme, la pauvreté et l’intrusion de l’argent en politique sont des facteurs
    qui masquent les réalisations, les projets et programmes au moment des élections. C’est une
    réalité incontestable. Pour se faire réélire, le bilan à lui seul ne suffit pas au Sénégal. En plus du
    bilan de la mandature, le candidat à une réélection présidentielle doit d’abord promouvoir le
    dialogue politique avec toutes les parties prenantes et décrisper la tension éventuelle dans le pays.
    Une crise dans une démocratie favorise toujours l’opposition. Le pouvoir devrait éviter, à tout
    prix, de créer les conditions permettant le rapprochement des leaders de son opposition. Ne dit-on
    pas diviser pour régner ? Parallèlement à ces actes politiques, la mouvance doit se lever tôt et
    occuper le terrain politique à la base en s’appuyant sur des responsables crédibles qui ne sont pas
    forcément des promus ou des élus. A la base, les élus et/ou promus n’ont pas plus de légitimité ou
    de compétences politiques que les autres responsables. Gare aux leaders qui ne le savent pas.
    Récemment, YENA MARRE a organisé une marche populaire dont on dit quasi unanimement
    qu’il a gagné le pari de la mobilisation. La mouvance présidentielle a-t-elle fait la bonne lecture
    politique de cette marche ? Je n’en sais rien. A mon avis, une analyse froide de la situation du
    moment pour trouver la bonne réplique politique à ce mouvement s'impose. YEN A MARRE a
    déjà montré sa capacité de nuisance en 2012. Dans un contexte de recherche d’une majorité
    parlementaire en 2017 et d’une réélection au 1
    er
    tour en 2019, rien ne doit être négligé ou
    banalisé. Ce mouvement, en réalité politique, a joué un grand rôle dans la défaite du Président
    Wade en 2012. Y EN A MARRE était en perte de vitesse depuis 2012. Il ne pouvait plus
    mobiliser, ses actions se limitaient dans les studios des radios et télévisions. Pourquoi en 2017,
    cette organisation animée par de grands communicateurs ressuscite et mobilise autant de monde
    en si peu de temps de préparation. Y EN A MARRE ne doit pas être sous-estimé. Il a une force de
    frappe redoutable. Pour le contrer, il faut faire plus que les insulter ou les calomnier.
    Pr Demba Sow
    Ancien député


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