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Au Burkina Faso, les putschistes nomment un proche de l’ex-président Compaoré

Rédigé par leral.net le Jeudi 17 Septembre 2015 à 12:17 | | 0 commentaire(s)|

Dans la foulée, ils ont désigné Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major et bras droit de Blaise Compaoré, à la tête de cet organisme censé organiser les éléctions qui mettrait un terme à la transition commencée avec la chute de l’ancien régime, en octobre 2014.


Tirs et situation incertaine à Ouagadougou

Les militaires ont ensuite annoncé la mise en place d’un couvre-feu de 19 heures à 6 heures du matin, et la fermeture des frontières du pays. Le Quai d’Orsay a appelé les Français sur place à rester chez eux. Dans la capitale, Ouagadougou, une journaliste française a fait état des tirs nourris dans le centre-ville, et tout rassemblement de personnes est interdit.

Mercredi, plusieurs soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président déchu, Blaise Compaoré, avaient fait irruption pendant le conseil des ministres et pris en otage le chef de l’Etat, son premier ministre, Isaac Zida, et plusieurs autres ministres. Ces derniers sont toujours retenus à Ouagadougou.

Le siège de Radio Omega, l’un des médias les plus écoutés sur place, a été saccagé. Celui du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de l’ancien président Blaise Compaoré, également. Au nom de la France, François Hollande a condamné « fermement le coup d’Etat » et « appelle à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées » car « il ne peut pas y avoir de légalité avec des putschistes ».

« Pour tous les démocrates, c’est un terrible coup dur »

Ce n’est pas la première fois que le RSP, unité d’élite considérée comme une armée dans l’armée, tente de faire dérailler le processus de transition. Lundi, la commission pour les réformes proposait dans un rapport de dissoudre purement et simplement le régiment.
 

Le président du Conseil national de la transition (assemblée de transition), Chérif Sy, a appelé sur RFI « le peuple à se mobiliser immédiatement contre cette forfaiture ». « C’est une question de rapport de force ! », a-t-il lancé, dénonçant un « coup d’Etat ».

Comme tous les leaders de l’opposition ou de la société civile joints par Le Monde, Simon Compaoré, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), s’estime désormais menacé.

« Pour tous les démocrates, c’est un terrible coup dur. Nous sommes tous révoltés. Nous aurions cru à une fin heureuse de la transition avec la campagne électorale qui devait débuter dimanche mais voilà qu’une décision brutale est venue mettre un terme au processus. Il serait sage que le RSP fasse machine arrière pour ne pas plonger le pays dans le chaos. La raison doit prévaloir étant donné nos difficultés économiques. »

« Nous condamnons clairement l’inacceptable prise de pouvoir par la force et nous continuons notre combat pour la démocratie et pour la tenue d’élections, déplore Zephirin Diabré, candidat à la présidentielle du parti Union pour le progrès et le changement. Je ne sais pas qui est derrière ce coup d’Etat mais il y aura un dialogue à un moment ou un autre. C’est une question de quelques jours... »

A Ouagadougou, le 17 septembre.

Les divisions sont fortes au sein de la classe politique. « Je pense que l’action du RSP, que je ne condamne pas, va permettre un nouveau démarrage car la transition était déviante, estime Amadou Diemdioda Dicko, premier vice-président de l’Union pour un Burkina nouveau. Ce sont des lois liberticides et excluant les anciens partisans ou ministres de Blaise Compaoré qui ont motivé le RSP à agir. Il y a trop de mécontents, et l’action du RSP peut sembler violente mais vu d’ici, elle semble légitime. »

L’élection présidentielle et les législatives devaient se tenir le 11 octobre pour mettre fin au processus de transition enclenché après le renversement de Blaise Compaoré. Une loi récemment adoptée interdisait aux partisans de l’ancien chef de l’Etat de se présenter, rendant « inéligibles » tous ceux qui avaient soutenu sa tentative de modifier la Constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels.

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