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Au sujet de mon article sur le credo layène : ma réponse aux messieurs Ibrahima Abou Samb et Baytir Kâ (Par Ahmad Kanté)

Rédigé par leral.net le Jeudi 12 Avril 2018 à 23:03 | | 0 commentaire(s)|

 
Sous l’intitulé « La communauté layène apporte la réplique à Imam Ahmad Makhtar Kanté, le site « leral.net » a publié, le mercredi 11 Avril 2018, deux textes des sieurs Ibrahima Abou Samb et Baytir Kâ sur le lien « https://www.leral.net/La-communaute-layene-apporte-la-replique-a-Imam-Ahmad-Makhtar-Kante_a223903.html  »
 
Je voudrais apporter ici ma réponse tout en demandant au lecteur lambda, de se reporter aux textes complets sur le lien susmentionné.

Monsieur Ibrahima Abou SAMB écrit : « Yaa imam, vous m’excuserez de vous corriger sur quelques bourdes que vous avez faites, car l’étudiant que je suis, ne devrait pas avoir la prétention de corriger un imam, « un érudit », à moins que celui-ci ait eu l’insolence de dénigrer l’imam de tous les imams, imamoul kharamayni, comme l’a attesté chérif Sadikh de Médine en 1920.

Naturellement dans votre posture, son opinion ne comptera pas, fût-il un petit- fils du Prophète qui était chargé de la gestion du mausolée de son grand-père Muhamad (psl), à Médine »  

 
Réponse : Je voudrais juste répondre sur les questions de fond et laisser de côté les accusations gratuites, les invectives, et autres propos qui n’honorent pas leurs auteurs et qui, je l’espère, ne sont pas représentatifs de la morale layène. De plus, cela n’apporte rien aux lecteurs qui veulent comprendre et qui s’attendent à un débat serein et argumenté. Il vaudrait mieux qu’on fasse l’effort de rester fidèle à cet impératif coranique ô combien important : « apportez vos preuves si vous êtes véridiques » (Coran 2 : 111) 
 
J’avoue ne pas être au courant de cette « attestation » du chérif Sadikh de Médine, est-il possible d’avoir l’élément pour permettre à tout le monde d’en prendre connaissance ? Si ce chérif est un petit-fils du prophète Muhammad (saws), demandez-lui ainsi qu’aux chérifs contemporains, de vous fournir leur liste généalogique et on verra s’ils pensent que c’est à Yoff que repose leur aïeul et s’ils croient aussi qu’il est revenu réincarné en âme et en chair. Et puisque lui-même gère le mausolée de son grand-père Muhammad (saws) à Médine, alors s’est-il trompé de mausolée puisque ce dernier en aurait un autre à Yoff ?
Samb écrit encore : « (…) après votre exposé qui n’a de mérite que par le volume, que tous les prophètes ont été dénigrés par les érudits. En effet, vous auriez dû constaté que ce sont les érudits juifs qui n’ont pas cru en Jésus, que ce sont les érudits chrétiens qui n’ont pas cru en Mouhammad (psl), et encore des érudit musulmans comme vous qui refusent de croire en Seydina Limamou Lahi ( psl) » 
 
Réponse : je suis en partie d’accord pour dire que des « érudits » ont refusé de croire mais je souligne bien « des » car on ne peut pas mettre « les » Il y a pour les deux cas que vous avez cités, des contre-exemples, c’est-à-dite, des érudits qui ont cru. Ne me considérant pas « érudit », je ne me sens pas concerné par votre affirmation superficielle et radicale.

Samb écrit : « Avant d’attirer votre attention sur l’essentiel de vos boutades, notez bien que la formule adjibou da’iyalllahi… » n’est ni une traduction ni une transcription du wolof à l’arabe. Le mahdi Seydina Limamou Lahi l’a dit textuellement comme cité dans le site et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les habitants de Yoff disaient qu’il était devenu fou, car sortaient de sa bouche, des mots arabes alors qu’ils savaient tous qu’il était illettré. Ainsi disaient-ils « limamo ngay lakki yaaram »_limamou est en train de parler l’arabe »
 
Réponse : pour ce qui est de la langue utilisée par Limamou pour lancer son appel, vous voyez bien que je n’ai fait que citer un site, de votre communauté, chose que tout le monde peut faire pour voir ceci : « Enveloppé dans ses pagnes, il déambula sur les collines, dans les ruelles et places publiques, tel un pèlerin arpentant la distance de La Mecque à Arafat, appelant à haute voix ses concitoyens, en une langue Wolof teinté d'un accent Lébou : "Répondez à l'appel de Dieu, venez à moi, je suis le messager de Dieu, je suis le Mahdi qu'on attendait .... ", et il ne cessa plus de glorifier nuit et jour, publiquement et en privé, le Créateur Suprême prononçant constamment ses noms et attributs » « http://www.layene.sn/new/l_francais/limamou.php  »

Donc, vous pouvez honnêtement, puisque vous aimez bien ce mot sans apparemment en mesurer les exigences y liées, convenir avec moi que ce n’est ma faute si vous n’harmonisez pas ce que vous dites ou écrivez au sujet de Limamou et notamment de son Appel qui est la base du credo layène. 


Samb écrit : « Vous parlez de « posture marginale et singulière de la communauté layène », croyant ainsi apporter une preuve de la fausseté de leurs dires. Saviez-vous yaa imam que la prophétie en tant que telle est une posture marginale, que les prophètes ont toujours été des marginaux. Saviez-vous qu’aucun texte avant Jésus n’avait prédit qu’un prophète naîtrait d’une vierge et sera dépourvu de père. Saviez-vous qu’aucun texte n’avait prévu qu’on pouvait changer l’apparence d’un traître (Judas) pour lui donner celui d’un prophète éminent (jésus), afin qu’il soit tué à sa place ? » 
 
Réponse : en vérité, il existe deux textes de la Bible dont un parle de la vierge, mais les auteurs juifs disent que la bonne traduction, c’est une jeune femme tout court, les voici : « C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel (Ésaïe 7:14) et « Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous » (Matthieu 1  : 22-23)
 
Puisque vous parlez de « avant Jésus », c’est donc le texte d’Esaïe qui pourrait vous intéresser. En tout cas, je ne vois pas là où vous voulez en venir avec l’exemple de Judas. Je ne pense pas qu’on soit dans le sujet puisqu’ici, rien dans la personne de Jésus, sa naissance sans père, sa filiation israélite par Marie n’est en cause. C’est Judas qui a changé, pas Jésus (paix sur lui). Et puis, votre exemple indique que Jésus (paix sur lui) n’est pas mort sur terre. De vivant au ciel, il revient en âme et en chair enfanté par un père et une autre mère que Marie selon votre credo.
 
Donc votre exemple ne respecte pas le « parallélisme des formes » et de ce fait, ne fait pas avancer la discussion. De plus, à partir de l’avènement du prophète Muhammad (saws), nous avons le Coran et sa Sounna pour savoir quoi croire ou ne pas croire comme le dit son testament. Donc, je ne vois pas à quoi ça rime de poser ce genre de questions. Il y a des textes qui parlent du Mahdi, de Jésus (paix sur lui), du « Dajjâl » (le faux Messie), de Gog et Magog, etc. Ils devraient nous servir de base de discussion active et non circulaire ni autoritaire du genre : saviez-vous que…Je ne suis pas votre élève.
 
Samb écrit : « Quand vous parlez de couplage inédit, vous rendez vous compté que Muhammad(psl) est le prophète inédit par excellence : Il a été le seul messager universel de l’humanité. Il a été le seul à appeler les Jinns en même temps que les hommes. Il a été le seul à effectuer le voyage nocturne etc. voyez donc que la singularité et la marginalité, contrairement à ce que vous pensez, n’est pas une nouveauté pour l’histoire des prophéties ou pour le prophète de l’islam »  
 
Réponse : ces lignes ne sont pas très compréhensibles à mon niveau, mais, disons que j’ai parlé de marginalité par rapport à ce que croit la majorité des musulmans, sunnites comme chiites au sujet du Mahdi et du Messie. Vous avez encore du mal à rester dans le sujet. De plus, vous parlez de spécificités du prophète Muhammad (saws), alors que la question porte sur la variante de la réincarnation que votre credo applique au prophète Muhammad (saws). En d’autres termes, avez-vous des textes ou autres arguments décisifs à ce propos comme vous en avez pour son voyage nocturne, son appel adressé aux humains et aux jinns, le changement de l’apparence de Judas, etc., bref, des choses bien moins significatives que la réincarnation du prophète Muhammad (saws) dans la personne de Limamou, et le cumul du statut de Mahdi ainsi que la renaissance de Jésus (paix sur lui). Dieu me pardonne les termes que j’utilise pour des besoins de clarté ?
 
Samb écrit : « Si c’est parce que le Mahdi a pour nom Limamou et non Muhamad que vous ne croyez pas en lui comment expliqueriez-vous votre croyance en Jésus alors que Moise avait annoncé un homme du nom d’Emmanuel. Comment expliqueriez-vous votre croyance en Muhamad alors que Jésus avait annoncé Ahmad ? Le nom Muhamad jusqu’à preuve du contraire, n’apparait dans aucun texte avant l’islam et pourtant quand cela vous arrange, vous adoptez la marginalité, la singularité, l’inédit. Un musulman qui attend un Mahdi qui s’appellera Muhammad à sa naissance, est comme un chrétien qui attend un prophète s’appellera Ahmad à sa naissance ou un juif qui attend un prophète qui s’appellera Emmanuel à sa naissance. Leur attente sera vaine »  
 
Réponse : il y a toujours dans les livres révélés et dans les propos des prophètes (paix sur eux), des annonces sur les choses significatives qui vont se passer à leur époque où dans le futur. C’est ainsi que Muhammad (saws), de par son statut de sceau des prophètes « nabiyyûn » et dernier des messagers « rusul, mursalûn » nous a dit l’essentiel sur le Mahdi, la seconde venue de Jésus (paix sur lui), le faux Messie « almasîhud-dajjâl » et sur d’autres événements de « la fin des temps ». Et dans ces hadiths figurent le nom du Mahdi et certaines de ses caractéristiques physiques et morales. La question qu’on doit vous poser, c’est : y croyez-vous ou non ? Si c’est non, dites-nous sur quoi se fonde votre rejet de ces hadiths et la sélection que vous faites en la matière, étant donné que vous en citez certains.

Samb écrit : « Quand vous parlez de contradictions, aviez-vous oublié que les textes avaient prédit que le Messie sera l’héritier du trône de David alors que Jésus n’a même pas de père ! Et vous y croyez pourtant. En réalité si vous étiez conséquent avec vous-même, vous n’auriez dû croire ni en Jésus ni en Muhamed ,car ce que vous reprochez au Mahdi leur est aussi imputable »
 
Réponse : la clarté n’est pas votre fort mais, apparemment, vous êtes dotés d’une omniscience qui vous a permis de déceler dans le très-fonds de mon être ce que je crois. Qui vous a dit que je crois en cela ? Est-ce une telle attitude (le niaka mandu) qu’enseigne la morale layène ? Je ne crois sincèrement pas, même si je ne partage pas son credo. Alors pour y voir clair, il suffit juste de savoir que c’est le judaïsme rabbinique qui considère que le Messie que les juifs attendent, sera de la maison de David. Il sera un « Ben David ». C’est dire que le Messie sera une personne née d’un père et d’une mère. Et étant donné que Jésus (paix sur lui) ne remplit pas ce critère biologique, n’ayant pas de père, il ne peut être le vrai Messie fils de David que les juifs attendent. Il vous aurait suffi de poser la question pour que j’y réponde. A la place, vous jouez au devin.

Maintenant, si voulez savoir ce que je crois à ce sujet, en résumé, c’est ceci : comme le dit le Coran, Jésus (paix sur lui) est le vrai Messie « al masîh, ‘îsabnu maryam » que la majorité des juifs n’ont pas reconnu ou accepté lors de sa première venue. D’ailleurs, sa seconde venue aura pour but parmi d’autres, de clarifier cela. Une question intéressante en découle, à savoir, pourquoi le judaïsme rabbinique rejette la messianité de Jésus (paix sur lui) ? Je pourrais en parler en temps et lieu opportuns, plaise à Dieu. En outre, vous vous trompez encore, comment oserai-je reprocher quelque chose au Mahdi, je crois que vous vous êtes mal exprimé. Cela ne fait pas sens à l’aune de ce que je tiens pour vrai à ce sujet. Nous discutions de qui est le Mahdi et pas d’autre chose.
 
Samb écrit : « Enfin pour ne pas tirer en longueur, le sens que vous donnez au terme khatam an nabiyyine et laa nabii ba’dii » est en contradiction flagrante avec la conception de notre mère AÏcha et plusieurs oulémas phares de l’islam ». D’abord le Prophète nous dit : « J’étais le Khâtam-an-Nabiyyîne avant que le prophète Adam ne naquit. » Tafsir Ibn Kathir, sur l’autorité de Musnad Ahmad ibn Hanbal. Ensuite lorsque son fils Ibrahim mourut, il dit : «Si Ibrahim avait vécu, il serait devenu un prophète vertueux.» Ibn Majah Vol: 1 Kitab ul Janaiz ». Enfin, on rapporte que Aïcha, la mère des croyants a dit : «Dites qu’il est le Khâ- tam-an-Nabiyyîne, mais ne dites pas qu’il n’y a pas de prophète après lui.»
 
Réponse : Tout le monde se rend compte des faiblesses de votre démarche qui consiste à citer des textes équivoques assortis d’interprétations alambiquées à dessein. D’abord la traduction est douteuse, ensuite le contenu indique bien que ces hadith sont sous le mode de l’allusion mise au conditionnel « si un tel…alors il serait ». Ce genre de textes ne relève pas de ceux qui établissent des enseignements fondamentaux de l’islam, notamment dans le domaine du monde « ‘âlamul ghayb » auquel nos sens communs ne peuvent accéder. Par ailleurs, on trouve d’autres textes du même registre qui permettent d’avoir une compréhension satisfaisante de ce qui est visé. En voici un exemple : « N'es-tu pas satisfait d'être pour moi ce que Hârûn fut pour Mûsâ, si ce n'est qu'il n'y aura pas de prophète après moi ? »
 
Comment peut-on se baser sur ce genre de textes pour remettre en cause la clôture de la nubuwwa (le phénomène prophétique) comme le dit clairement le verset et les hadiths authentifiés par les oulémas de la matière ? Le verset est connu : « Muhammad n’est le père d’aucun de vos hommes (mâles), mais il est le Messager (rasûllallahi) de Dieu et le Sceau des prophètes (khâtaman-nabiyyyîn) » (Coran 33 : 40). D’ailleurs, ce verset indique que par Son infinie sagesse, Dieu n’a laissé survivre aucun enfant mâle du prophète Muhammad (saws). Une des « raisons » serait que s’il en avait, les gens auraient tendance avec l’aide de Satan, à lui donner des attributs de prophète voire de Dieu. Et voilà que selon le credo layène, Muhammad (saws) revient réincarné et père de Jésus (paix sur lui) !
 
Les hadiths qui disent : « pas de prophète (nabi) après moi » sont aussi connus de tous les musulmans. De plus, aucun de ces textes n’établit la réincarnation du prophète Muhammad (saws) en âme et en chair dans la personne de quelqu’un d’autre, comme vous le croyez. A noter au passage que tous ces textes équivoques que vous citez, figurent dans les sources de la communauté Ahmadiya, cette communauté concurrente des layènes vu qu’elle considère que Mirza Ahmad Ghulam est le Mahdi et le Messie. Peut-être qu’un jour, nous saurons qui copie qui : voici un lien instructif à ce sujet :
 « http://khuddam.fr/livres/Khataman_Nabiyyine.pdf  » 
 
 
Pour ce qui est de la citation attribuée à Aïcha, la mère des croyants, qu’Allah l’agrée : « Dites qu’il est le sceau des prophètes, mais ne dites pas qu’il n’y a pas de prophète après lui », il faut d’abord noter que ce n’est pas un hadith en tant que tel mais les propos de notre mère qui ne peuvent être érigés au statut d’article de foi. Ensuite, nombre d’oulémas mettent en cause leur authenticité. Si quand même nous admettons leur recevabilité au plan technique, on ne pourrait pas s’y fonder pour remettre en cause la fin ou la clôture de la « nubuwwa » (phénomène prophétique) comme l’indiquent le verset précité et des hadiths bien établis. En effet, notre mère Aïcha ayant entendu des gens prononcer les hadiths genre « pas de prophète (nabi) après moi », leur dit : dites préférablement « il est le sceau des prophètes (khâtaman-nabiyyîn ) » Le souci d’Aïcha, qu’Allah l’agrée, a consisté à attirer l’attention de ses interlocuteurs sur le retour de Jésus (paix sur lui). Elle a voulu juste que les musulmans n’oublient pas de concilier ces deux choses : fin ou clôture du phénomène prophétique et aussi retour de Jésus (paix sur lui) dont le statut de prophète a été établi auparavant.
 
Notre mère voulait rappeler aux musulmans de ne pas douter ou oublier que Jésus (paix sur lui) reviendra, et ce, sans aucune contradiction avec la fin ou la clôture du phénomène prophétique. Cela est conforté par le hadith où le prophète (saws) voyant entre les mains d’Oumar des feuillets de la Bible lui dit : « Si Moïse était de retour, il ne ferait que me suivre ! ». Aucune confusion ne peut être entretenue à partir de ces propos et surtout pas la réincarnation du prophète Muhammad (saws) lui-même en chair et en âme dans une autre personne. Rien aussi de ces textes pour équivoques qu’ils soient, qui établisse comme vous le croyez, que Jésus (paix sur lui) est revenu enfanté par un père et une mère autre que Marie. Quant à ce que vous dites d’Ibn Arabi, même si la traduction est tout sauf claire, il appert qu’il ne remet pas en cause la fin de la « nubuwwa » et de la « risâlah ». Je voudrais juste savoir si vous disposez d’un de ses écrits où il soutient la réincarnation du prophète Muhammad (saws) en chair et en âme et la renaissance de Jésus (paix sur lui) tel que l’enseigne votre crédo ?
   
Samb écrit : « il est évident  que si vous ne savez pas faire la différence entre le nubawa tachri’i le nuwa tajdiid et le nubuma rid wa tasdikh et c’est peut-être la raison pour laquelle vous osez poser une question telle que « est-il possible d’envisager qu’après ce parachèvement et cette clôture du phénomène prophétique en de termes si clairs, le retour du sceau des prophètes en chair et en âme et pour dire quoi de neuf ? » , si vous ignorez qu’un prophète n’a pas pour obligation de dire quelque chose de neuf peut être que vous n’êtes pas de mauvaise foi mais juste d’une ignorance notoire »
 
Réponse : Je conviens avec vous qu’un prophète « nabi » peut dire quelque chose de neuf ou pas par rapport à un prophète antérieur ou de la même époque. Toutefois, si vous regardez bien comme sauront le faire les lecteurs, vous notez que je parle bien du cas spécifique du Sceau des prophète Muhammad (saws). D’ailleurs, si je ne m’abuse, le credo layène n’envisage pas le retour d’autres prophètes ou de nouveaux prophètes. Je ne connais pas le bien-fondé de ces expressions qui donnent des qualificatifs au « nubuwwa » car il est clair que le phénomène prophétique a été clos avec le rappel à Dieu du prophète Muhammad (saws). Et je le rappelle, dans votre credo, il est question de réincarnation du prophète Muhammad (saws) et de renaissance de Jésus (paix sur lui) mais pas de continuation de la « nubuwwa » au sens d’un nouveau dépositaire du phénomène prophétique après Muhammad (saws). D’ailleurs dans votre credo, vous ne parlez pas d’un autre prophète mais du même qui s’est réincarné.

Je ne saurais terminer sans dire que mis à part les procès d’intention et autres propos discourtois, vous faites de commentaires qui touchent à des questions de fond. Il y a là quelques jalons significatifs vers un débat public de fond.
 
Ahmadou Makhtar Kanté
Imam, écrivain et conférencier
Email : amakante@gmail.com
Fait à Dakar, le 12/04/2018 – Rajab, 1439H
Au sujet de mon article sur le crédo layène : ma réponse au sieur Baytir Kâ
 
Sous l’intitulé « La communauté layène apporte la réplique à Imam Ahmad Makhtar Kanté, le site « leral.net » a publié, le mercredi 11 Avril 2018, deux textes des sieurs Ibrahima Abou Samb et Baytir Kâ sur le lien « https://www.leral.net/La-communaute-layene-apporte-la-replique-a-Imam-Ahmad-Makhtar-Kante_a223903.html  »
 
Baytir Kâ écrit : « Depuis 138 ans et sans relâche, des individus d’une probité intellectuelle douteuse, s’attaquent de manière éhontée aux layennes et particulièrement à la mission prophétique de Seydina Limamou Laye (PSL). En réalité, c’est comme une mode pour ces gens (comme Ahmadou Kanté) en mal de publicité et de reconnaissance, de s’attaquer à la communauté Ahlou Lahi dont la mission est de porter haut le flambeau des enseignements du Mahdi, expression d’une haute spiritualité »
 
Réponse : là aussi, je ne saurais épiloguer sur des procès d’intention quant au « mal de publicité et de reconnaissance » dont je souffrirai ainsi que d’autres comme moi. C’est le genre d’accusation à mon sens que n’enseigne pas la morale layène. Quant à son auteur, s’il croit au jour dernier, il sait qu’on lui demandera de prouver ses dires qui en ce qui me concerne tombent dans le « qawluz zûr » Et si par moment, comme cela devrait être le cas pour un bon musulman, vous avez des remords ou qu’on vous interroge au jour dernier à ce sujet, soyez assuré de mon pardon. 
Passons maintenant sur les rares observations de fond qu’on trouve dans ce que monsieur Kâ a écrit. Il dit : « Quand ce prétendu Imam qui ne cerne même pas la notion de réincarnation se permet de faire ce discours insensé, il devient ridicule. Nous lui recommandons d’aller se documenter car il se base sur une littérature très facile, terre à terre. L’erreur c’est de penser qu’il apprend quelque chose aux layennes. Qu’il se détrompe car son argumentaire, c’est l’ABCD que nous avons maîtrisé depuis le bas âge. « Imam », Si vous pensez que vous voulez nous réduire au silence, vous vous trompez lourdement »
 
Réponse : on ne pourra pas quand même me reprocher de ne pas avoir donné ma compréhension de la réincarnation, alors donner la vôtre et on en débat, c’est aussi simple que cela.
Kâ écrit : « En réalité tout le monde sait que les layennes torturent les esprits, leurs discours « dérangent » car ils bousculent les convictions séculairement installées dans les consciences et le subconscient de certains qui nagent dans leur confort intellectuel »
Je ne nage pas dans mon confort intellectuel, au contraire, je suis inquiet et je me pose des questions dans l’espoir de susciter un débat. Aussi, le but n’est pas de réduire au silence qui que ce soit, le cas échéant, j’en aurai pas les moyens.
Kâ écrit : « C’est la raison pour laquelle, avant et après chaque célébration de l’Appel de Seydina Limamou (PSL), les prêches négatifs comme le vôtre, sont entonnés partout. Paradoxalement, vous ratez ainsi l’occasion historique de vous taire car vous devez  savoir  que le silence ne permet pas de distinguer le sot du savant. Mais comme vous avez  choisi votre camp,  vous  prêchez sans envergure . Nous n’allons pas si bas en vous répondant par des arguments religieux. Vous n’en valez pas la peine ! En réalité, la plupart de ces gens qui critiquent les layennes sont des nombrilistes sans vergogne qui pensent que la terre tourne pour eux, que le monde leur appartient. Ils ont des réactions épidermiques qui traduisent un esprit partisan, un complexe d’infériorité. Mais ils n’ont qu’à visiter l’histoire religieuse du Sénégal (s’ils en ont les capacités intellectuelles !) pour savoir que tous les pourfendeurs de Seydina Limamou sont devenus ridicules car les faits historiques les ont démentis. L’Appel a 138 ans !
 
Certains parmi ces pourfendeurs (qu’ils aient pour nom, Sall, Ndao, kanté ou autres),  doivent comprendre  que ce n’est pas avec une longue  barbe qu’on est forcément un érudit, loin de là . Car « Si la barbe était synonyme de sagesse, le bouc serait Socrate » Pour terminer nous leur demandons d’aller fouiller les livres et d’accepter de débattre sérieusement. S’ils en ont le courage ! Ce n’est pas en se réfugiant derrière des prêches insipides, des vidéo, des articles insipides sur le net qu’on pense ébranler l’esprit des croyants.  La cible est ailleurs, regardez prés de vous ! Le débat est intellectuel, il ne se fait pas avec des insultes qui traduisent une certaine étroitesse et bassesse d’esprit…Certains sont prompts à retourner leurs vestes et même les jeter pour des intérêts personnels ou religieux. En tout cas, nous autres fidèles de Seydina Limamou (PSL), continuerons à prêcher la bonne parole jusqu’à ce que le monde accepte la mission prophétique et universelle de ce dernier. Rien ne pourra ébranler la conscience et la conviction des milliers de fidèles, ni ternir l’image reluisante des  messages de Baye laye (PSL)»
 
Je n’ai pas prêché, j’ai donné mon point de vue sur le sujet du Mahdi et du Messie tel que l’enseigne le crédo layène. Que ma personne n’en vaille pas la peine soit mais le sujet oui. En effet, il s’agit de savoir si on doit ou non croire avec les implications y afférentes, que le prophète Muhammad (saws) est revenu réincarné en chair et en âme, qu’il est aussi lui-même le Mahdi, que Jésus (paix sur lui) est revenu enfanté par un père et une autre femme que Marie et que le « Dajjâl » est apparu et qu’il l’a tué, etc., Eluder le débat sur tout cela sous l’argument de la petitesse de la personne que je suis, ne fait pas sérieux. Le seul camp que j’espère avoir choisi est celui d’un débat argumenté, c’est-à-dire, tout sauf ce que vous écrivez. Dites-nous ce que vous savez de l’histoire religieuse du Sénégal pour éclairer notre lanterne au lieu de cacher un savoir si important sur un sujet
aussi sensible. Pourquoi choisir de nous laisser dans l’ignorance.
 
Et puisque le ridicule et l’ignorance ne peuvent me tuer, achevez-moi avec des arguments recevables en raison et en révélation. Quant à la durée de l’Appel, je ne saurais deviner où vous voulez en venir mais j’ai donné quelques exemples de revendication du statut de Mahdi et de Messie qui l’ont précédé ou en sont contemporains voire du statut de prophète avec le cas de Musaylima « al kazzâb » (l’imposteur) à l’époque du prophète Muhammad (saws) déjà. Je n’ai pas une longue barbe, je ne me réclame pas de Socrate et je ne parle qu’en mon nom. Je ne pense pas avoir raté l’occasion de me taire car ce sujet intéresse toute la Oumma et même comme je l’ai déjà dit, toute la communauté abrahamique. N’essayez pas de confisquer ou de mettre fin au débat et à la réflexion car vous ne le pourrez et je n’en ai cure.
 
 Pourquoi tout le monde doit-il se taire sauf vous alors que même Satan, Dieu l’a laissé s’exprimer ! Il ne faut pas surtout faire l’erreur de croire que les sujets du Mahdi, du Messie et ses autres évènements de la fin des temps est l’apanage d’une communauté ou école de pensée, etc. Mais si mon article n’est pas un appel à un débat, c’est quoi alors ? Je ne vois pas dans mes propos quelque chose qui corresponde à des insultes comme j’en ai vu sur presque chaque ligne de ce que vous avez écrit. Si Dieu a décidé que Limamou est le Mahdi, je voudrai juste en être convaincu car si je ne peux rien savoir comment y croire ? Et voilà que vous qui parlez de débat intellectuel y mettez fin avec ce propos d’une radicalité et d’un dogmatisme légendaire : « Désormais, nous répondrons du tac au tac, la passivité a des limites. Mieux, nous leur réitérons que   nolens volens, Seydina Limamou (PSL) est le Mahdi car Dieu en a décidé ainsi. Si cela chagrine les esprits indécrottables, tant pis car dans ce pays, le ridicule ne tue pas »
 
Continuer à prêcher ce que vous pensez être la bonne parole, c’est votre plein droit mais sachez respecter celui d’autrui à débattre voire à prêcher comme vous. On ne sait pas où vous voulez en venir : sur une ligne vous appelez au débat intellectuel, sur une autre vous insultez et sur une autre encore vous prêchez votre crédo :
Kâ écrit : « En tout cas, si vous êtes prêt pour un débat public, nous trouverons l’occasion de vous faire comprendre votre ignorance. Par contre, si vous choisissez la voie du ridicule, continuez ! »
 
Réponse : Ce débat public, mon cher Baytir, reconnaissez au moins que c’est moi qui l’ai provoqué et souhaité avec le texte que j’ai publié en 5 parties. Toutefois, il est mal parti vu la conception que vous en avez. Votre état d’esprit ne vous positionne pas comme une partie prenante intéressante pour ce genre de débat. Avec vous, on est loin de la sérénité et d’une ambiance de débat ou seul les arguments des uns et des autres vont prévaloir. C’est à cela que le Coran nous convie à travers ce verset que j’ai déjà cité « Apportez vos preuves (arguments) si vous êtes véridiques » Toutefois, je reste disposé à participer à un débat public sur ce sujet si nous nous mettons d’accord sur les conditions de son organisation. Et on verra comment s’appliquera cet adage que j’ai reformulé comme suit : « qui ridiculisera bien ridiculisera le dernier » C’est lourd à prononcer mais je tenais à reprendre les termes de votre volonté apparemment insatiable de ridiculiser l’autre.
   
Ahmadou Makhtar Kanté
Imam, écrivain et conférencier
Email : amakante@gmail.com
Fait à Dakar, le 12/04/2018 – Rajab, 1439H