"En tout état de cause, moi je voudrais lancer un appel aux mutins bissau-guinéens pour leur demander de rejoindre les casernes. La Guinée-Bissau vient de voter. Le vote s'est déroulé dans le calme. Même s'il y a des réclamations, on les soumettra à la justice, c'est la justice qui arbitrera", a déclaré le président Wade.
Le chef de l'Etat sénégalais a insisté : "En tant que leur voisin, je leur demande de rejoindre les casernes. Et demain matin (NDRL : dimanche), l'Union africaine et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), nous verrons ce qu'il y a lieu de faire".
M. Wade a indiqué avoir reçu "un appel téléphonique" de M. Vieira qui a dit que des soldats en face de sa maison tiraient des coups de feu.
M. Wade a révélé qu'il a pris "un certain nombre de dispositions".
"J'ai d'abord fait appeler la CEDEAO et le président de la Commission de l'Union africaine, M. Jean Ping. Et moi j'ai envoyé les soldats sénégalais à la frontière, et nous avons préparé un avion aussi pour" l'évacuation de M. Vieira et de sa famille, a-t-il précisé.
Toujours selon M. Wade, le président Vieira ne veut pas quitter Bissau et le général Tagmé Na Wei, qui est le chef d'état-major général de Guinée-Bissau, n'est pas impliqué dans la "mutinerie".
Selon le ministère bissau-guinéen de l'Intérieur, un membre de la garde présidentielle a été tué et plusieurs autres ont été blessés lors de la riposte contre les éléments armés qui, d'après le service de presse de la Présidence bissau-guinéenne, seraient liés à l'ancien président Koumba Yalla et ont utilisé des armes automatiques et lourdes contre la résidence du président Vieira.
Le calme est revenu dimanche matin dans la capitale.
La Guinée Bissau attend la formation d'un nouveau gouvernement après la large victoire du PAIGC (le Parti pour l'indépendance de la Guinée-Bissau) aux législatives de la semaine dernière.
Pour mémoire, depuis son indépendance en 1974, le pays a enregistré une dizaine de coups d'Etat militaire.