
Ce serait trop facile de le (Farba Senghor) convoquer pour simplement l’entendre comme simple témoin si des éléments du dossier montrent qu’il est suspect", a en effet soutenu Me Boucounta Diallo. Qui insiste que "si des charges graves pesaient sur un ministre, cela paraîtrait suspect de ne pas faire prévaloir le principe de l’inculpation". En tout état de cause, poursuit Me Diallo, "la première audition du minIstre nous édifiera sur la suite de la procédure".
L’avocat soutient cependant que "le procureur a quelque part raison" de soutenir qu’il ne pouvait pas poursuivre un ministre. Et que "le même débat" s’est posé "surtout en France". Mais que "la jurisprudence (reste) constante" sur la question. "Il faut une autorisation du Président", en ajoutant cependant que "la responsabilité du ministre impose la démission", lorsqu’il est cité dans des affaires comme celle du saccage des sièges de L’As et de 24 Heures Chrono".
Cependant, au-delà de la loi, Me Diallo a invité les magistrats à faire preuve d’audace pour faire avancer la Justice. ll a défendu l’idée selon laquelle, ce sont les magistrats qui font évoluer la Justice. Et que leur indépendance est d’abord de leur responsabilité personnelle avant d’être une affaire d’appareil. "Si un magistrat, même du parquet, veut être indépendant, personne ne peut l’empêcher de l’être", a-t-il en effet dit.