Parti, mais pas tout à fait ! Ou est-ce un don d’ubiquité ? Limogé depuis un mois de son poste de ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, Farba Senghor semble toujours jouir des prérogatives liées à cette fonction. Hier, jeudi 25 septembre, c’est à partir du télécopieur du ministère des Transports aériens qu’il aurait envoyé aux organes de presse une invitation à une conférence de presse qu’il tient cet après-midi. C’est ce que rapporte la radio Futurs médias (Rfm) qui en a reçu copie.
S’il est vrai qu’un ministre limogé continue, selon les textes en vigueur, de bénéficier pendant quelque six mois des avantages liés à sa fonction, en termes de salaire, de logement de fonction et autres commodités, il est cependant rare sinon inconcevable que, un mois après un réaménagement gouvernemental, un ministre qui n’est plus en fonction puisse envoyer un fax à partir de son ancien département.
Il est tout aussi vrai que l’« élément hors du commun » est un cas pour la République. Mais tout de même ! Pour des raisons de décret de répartition de services, la passation de témoin n’a pas encore eu lieu entre le limogé et le ministre d’Etat Habib Sy, les ministres Abdou Aziz Sow et Aminata Lô qui ont hérité de pans de son département ministériel.
Le profil bas aurait été l’attitude digne en la circonstance. Surtout que M. Senghor, a été limogé pour avoir été cité comme commanditaire dans l’affaire du saccage par une dizaine de nervis des locaux des journaux « L’As » et « 24H Chrono ». Son cas est pendant et, et Farba Senghor s’attendrait à être traduit devant la Haute Cour de justice, à défaut du Tribunal des flagrants délits.
Le procureur de la République, lors d’une conférence de presse, s’était plaint de ne pouvoir rien faire contre le ministre Farba Senghor, sauf autorisation du président de la République. Le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, comme en réponse à cette « prière » du procureur, avait démis le mis en cause de ses fonctions ministérielles, même s’il suggérât qu’il devait être traduit devant la Haute Cour de justice.
Les auteurs principaux de l’agression contre « L’As » et « 24H Chrono » ont été jugés et condamnés à de lourdes peines, mais le commanditaire qu’ils ont désigné à la barre comme leur complice, Farba Senghor en l’occurrence, continue de narguer l’opinion, bénéficiant apparemment d’une protection qui empêche sa mise en accusation.
Nettali / Archipo