Avec Ndam, l’artiste sénégalais renoue avec l’acoustique après Moom Tamit, sorti fin 2007. Cette fois-ci, un album moins rythmé mais plus ouvert, avec toujours ses thèmes de prédilection et son engagement panafricain… et puis un accompagnement pour le moins original : l’accordéon.
RFI musique : Vous sortez un nouvel album, Ndam, le "triomphe" en wolof. Il est différent de Moom Tamit, qui était plus rythmé et prévu pour la scène locale…
Omar Pène : Moom Tamit était beaucoup plus rythmé mais avant, il y avait eu Myamba, qui était déjà un album acoustique. Disons que Ndam est un album plus ouvert. Je travaille avec des musiciens français qui ont amené une autre couleur : Thierry Garcia, Alain Genty, mais j’ai aussi deux percussionnistes sénégalais. C’est un mélange de couleurs, un album qui voyage.
Un retour vers l’acoustique ?
Myamba était 100% acoustique, il y a beaucoup plus de recherches dans Ndam. On a utilisé des instruments que je n’ai pas l’habitude d’utiliser dans ma musique, notamment l’accordéon, et cela a amené une autre couleur. La particularité de cet album vient du fait que je suis rentré en studio accompagné d’une guitare acoustique, et j’ai posé ma voix. Après avoir chanté toutes les chansons, je suis revenu à Dakar en laissant ma voix aux musiciens français et ils ont travaillé à partir de cette voix, ils l’ont habillée selon leurs perceptions, leurs sensibilités. Ils se sont sentis concernés, même s’ils ne comprennent pas toujours les paroles. Je leur ai expliqué le sens des chansons et ils m’ont rejoint sur les mélodies. J’ai été agréablement surpris lorsqu’ils m’ont envoyé ce qu’ils avaient fait au début. Disons qu’à 30% du travail, je voyais la direction qu’ils avaient prise… et à la fin, je me suis dit qu’on s’était compris, j’ai posé ma voix, eux leurs sensibilités : la magie de la musique a vraiment fonctionné.
Omar Pène abandonne la kora pour l’accordéon, c’est surprenant !
Mais je n’ai pas laissé la kora pour l’accordéon ! C’est un instrument qu’on m’a proposé et je me suis dit : pourquoi pas... J’avais pensé au violon, mais ils ont préféré l’accordéon… et puis j’ai écouté et j’ai accroché. Pour les Sénégalais, cela sera une découverte puisqu’ils n’ont jamais entendu ce genre d’instrument dans la musique d’Omar Pène. Pour moi, la musique est faite de rencontres. Je ne suis pas cantonné au mbalax sénégalais, j’ai envie de découvrir d’autres choses, de me proposer aux autres.
Dans cet album, toujours des thèmes qui vous sont chers : l’enfant, la femme, l’émigration clandestine… Vous me parliez aussi de la coupure d’électricité actuellement chez vous…
Je parle des difficultés que les gens rencontrent surtout en Afrique, je ratisse large : délestages, inondations, émigration clandestine… Tout ce que les jeunes Africains traversent vient du fait que l’Afrique est un continent très pauvre. Dans mes chansons, j’en parle mais je parle aussi des possibilités qui s’offrent à nous pour que le continent s’en sorte. Je chante pour les Etats-Unis d’Afrique, pour l’intégration : l’union fait la force. Nous vivons dans des micro-Etats aussi pauvres les uns que les autres et j’exhorte les Africains à en prendre conscience… Cela fait cinquante ans que nous sommes indépendants et nous sommes toujours pauvres : il faut chercher d’autres solutions. Il faut que les Africains se réveillent. On dort beaucoup. C’est le peuple qui est souverain et c’est lui, maintenant, qui doit prendre conscience qu’il faut une certaine intégration, une union. Cela ne se fera pas demain mais il faut poser les jalons et essayer de travailler dans ce sens là pour que nos petits-enfants, peut-être, aient une vie meilleure.
Vous aimez vous faire appeler la "voix des sans voix" : est-ce que cette voix n’en a pas marre de ne pas être entendue ?
Il ne faut jamais abdiquer ni démissionner. Il faut toujours poser les problèmes car il y a des gens qui nous suivent de très près. Mais c’est une voie difficile. Louer les louanges d’un riche pour gagner des sous est beaucoup plus facile. Moi, j’ai emprunté un chemin extrêmement difficile. Pourquoi je suis devenu chanteur ? Car j’ai des choses à dire. Aujourd’hui, on m’entend et je ne démissionnerai jamais… Tant que j’aurai un petit souffle, je l’exploiterai pour dire ce que je pense.
Est-ce que le Super Diamono, votre groupe, va fêter ses 35 ans ?
Oui ! En décembre, on a prévu de fêter ça pour nos fans. Ils en ont besoin. Nous comptons organiser des manifestations pendant lesquelles ils pourront se défouler, ce sera leur fête.
rfi
RFI musique : Vous sortez un nouvel album, Ndam, le "triomphe" en wolof. Il est différent de Moom Tamit, qui était plus rythmé et prévu pour la scène locale…
Omar Pène : Moom Tamit était beaucoup plus rythmé mais avant, il y avait eu Myamba, qui était déjà un album acoustique. Disons que Ndam est un album plus ouvert. Je travaille avec des musiciens français qui ont amené une autre couleur : Thierry Garcia, Alain Genty, mais j’ai aussi deux percussionnistes sénégalais. C’est un mélange de couleurs, un album qui voyage.
Un retour vers l’acoustique ?
Myamba était 100% acoustique, il y a beaucoup plus de recherches dans Ndam. On a utilisé des instruments que je n’ai pas l’habitude d’utiliser dans ma musique, notamment l’accordéon, et cela a amené une autre couleur. La particularité de cet album vient du fait que je suis rentré en studio accompagné d’une guitare acoustique, et j’ai posé ma voix. Après avoir chanté toutes les chansons, je suis revenu à Dakar en laissant ma voix aux musiciens français et ils ont travaillé à partir de cette voix, ils l’ont habillée selon leurs perceptions, leurs sensibilités. Ils se sont sentis concernés, même s’ils ne comprennent pas toujours les paroles. Je leur ai expliqué le sens des chansons et ils m’ont rejoint sur les mélodies. J’ai été agréablement surpris lorsqu’ils m’ont envoyé ce qu’ils avaient fait au début. Disons qu’à 30% du travail, je voyais la direction qu’ils avaient prise… et à la fin, je me suis dit qu’on s’était compris, j’ai posé ma voix, eux leurs sensibilités : la magie de la musique a vraiment fonctionné.
Omar Pène abandonne la kora pour l’accordéon, c’est surprenant !
Mais je n’ai pas laissé la kora pour l’accordéon ! C’est un instrument qu’on m’a proposé et je me suis dit : pourquoi pas... J’avais pensé au violon, mais ils ont préféré l’accordéon… et puis j’ai écouté et j’ai accroché. Pour les Sénégalais, cela sera une découverte puisqu’ils n’ont jamais entendu ce genre d’instrument dans la musique d’Omar Pène. Pour moi, la musique est faite de rencontres. Je ne suis pas cantonné au mbalax sénégalais, j’ai envie de découvrir d’autres choses, de me proposer aux autres.
Dans cet album, toujours des thèmes qui vous sont chers : l’enfant, la femme, l’émigration clandestine… Vous me parliez aussi de la coupure d’électricité actuellement chez vous…
Je parle des difficultés que les gens rencontrent surtout en Afrique, je ratisse large : délestages, inondations, émigration clandestine… Tout ce que les jeunes Africains traversent vient du fait que l’Afrique est un continent très pauvre. Dans mes chansons, j’en parle mais je parle aussi des possibilités qui s’offrent à nous pour que le continent s’en sorte. Je chante pour les Etats-Unis d’Afrique, pour l’intégration : l’union fait la force. Nous vivons dans des micro-Etats aussi pauvres les uns que les autres et j’exhorte les Africains à en prendre conscience… Cela fait cinquante ans que nous sommes indépendants et nous sommes toujours pauvres : il faut chercher d’autres solutions. Il faut que les Africains se réveillent. On dort beaucoup. C’est le peuple qui est souverain et c’est lui, maintenant, qui doit prendre conscience qu’il faut une certaine intégration, une union. Cela ne se fera pas demain mais il faut poser les jalons et essayer de travailler dans ce sens là pour que nos petits-enfants, peut-être, aient une vie meilleure.
Vous aimez vous faire appeler la "voix des sans voix" : est-ce que cette voix n’en a pas marre de ne pas être entendue ?
Il ne faut jamais abdiquer ni démissionner. Il faut toujours poser les problèmes car il y a des gens qui nous suivent de très près. Mais c’est une voie difficile. Louer les louanges d’un riche pour gagner des sous est beaucoup plus facile. Moi, j’ai emprunté un chemin extrêmement difficile. Pourquoi je suis devenu chanteur ? Car j’ai des choses à dire. Aujourd’hui, on m’entend et je ne démissionnerai jamais… Tant que j’aurai un petit souffle, je l’exploiterai pour dire ce que je pense.
Est-ce que le Super Diamono, votre groupe, va fêter ses 35 ans ?
Oui ! En décembre, on a prévu de fêter ça pour nos fans. Ils en ont besoin. Nous comptons organiser des manifestations pendant lesquelles ils pourront se défouler, ce sera leur fête.
rfi