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Audition sur la gestion de crise : Didier Raoult met en cause l'entourage du ministre de la Santé

Rédigé par leral.net le Mercredi 24 Juin 2020 à 23:13 | | 0 commentaire(s)|

Didier Raoult, directeur de l'institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille (IHU) lors de son audition à l'Assemblée nationale à Paris. Jean-Christophe Marmara / Le Figaro
Didier Raoult, directeur de l'institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille (IHU) lors de son audition à l'Assemblée nationale à Paris. Jean-Christophe Marmara / Le Figaro

Essai clinique du Pr Raoult : "Moins il y a de gens et plus c'est significatif"

 

"Moins il y a de gens et plus c'est significatif. Si vous êtes obligé d'avoir 10.000 personnes dans un essai pour montrer une significativité, c'est qu'il n'y a aucune différence. Parce qu'il y a 15% des gens qui ne prennent même pas les médicaments prescrits. Quand vous cherchez des différences de 1%, vous n'êtes plus de la médecine, vous êtes dans du fantasme méthodologique. Donc tout essai qui comporte plus de 1000 personnes est un essai qui cherche à démontrer une chose qui n'existe pas".

"Je sais ce qui est un essai et je peux vous dire qu'il y a une dizaine des traitements que j'ai inventés qui sont dans tous les livres de référence médicaux. Et celui là le sera aussi".

Outre-mer: Didier Raoult ne sait pas si la température et l'humidité jouent un rôle

 
Interrogé sur l'outre-mer, Didier Raoult a déclaré ne pas savoir si la température et l'humidité jouaient un rôle dans la propagation du virus. "Je suis ignorant, mais je crois que tout le monde l'est", dit-il. 

 

 

 

Les soignants "ont eu la volonté de faire quelque chose de spectaculaire"

 

"Le personnel entier s'est senti d'une mission incroyable. Les gens ont eu la volonté de faire quelque chose de spectaculaire. Je trouve que notre société est fragile, mais là, j'ai été enthousiasmé. Moi même, je ne pensais pas qu'il pourrait y avoir un tel enthousiasme, une chose aussi dynamisante."

 

La prescription d'hydroxychloroquine doit être "disponible aujourd'hui ou pire, demain"

 

"Oui, je crois" que la prescription d'hydroxychloroquine et l'antibiotique azithromycine "doit être disponible aujourd'hui ou pire, sinon demain", a défendu le Pr. Raoult, rappelant qu'il y avait 0,5% de mortalité "chez les gens qui ont reçu ce traitement". "Je ne comprends pas que l'on puisse interdire une molécule qui a été, encore une fois, prescrite l'année dernière", a-t-il rajouté.

 

 

"Il y a eu une sollicitation trop importante de la communication"

 
Il y a "une vitesse de réactivité qui, à mon avis, est un problème. (...) Il y a eu une sollicitation trop importante de la communication. Je ne viens pas sur les plateaux de télévision, plus on parle, plus on dit de bêtise".

Il y a eu "une surréaction de la Chine" au départ, pour le Pr. Raoult

 

"Je pense que nous sommes en Europe de l'Ouest, devenus une société très fragile, très réactive aux crises, y compris quand ces crises ne sont pas réelles et (...)je crois que la peur est très mauvaise conseillère, je pense qu'il faut agir dans le calme", a d'abord répondu le Professeur Raoult pour expliquer ses critiques face à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qu'il avait accusée d'être la "pyromane de la planète". 

Selon Didier Raoult, il y a eu tout d'abord "une surréaction de la Chine parce que la Chine avait été accusée pendant longtemps d'avoir caché le Sars". L'alerte initiale est une alerte qui est entièrement disproportionnée", a-t-il ainsi estimé.

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Le Pr. Raoult dénonce l'influence de deux hauts responsables médicaux

 
Interrogé par Eric Ciotti sur les personnes qui influencent de façon néfaste le ministre de la Santé, Olivier Véran, le Pr Raoult donne des noms. Le directeur de l'ANSM (l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), Dominique Martin, et le président de la Haute Autorité de santé, Dominique Le Guludec. "C'est eux qui ont pris les décisions", dit-il.

"Un ministre ne peut pas ne pas être sous influence", dit-il. Si les gens qui représentent la force institutionnelle n'ont pas la capacité de le protéger, on arrive à des situations qui finissent par être paradoxales".
 
 

Il faudra faire attention à "la qualité des gens" entourant le ministre de la Santé, estime Didier Raoult

 
Le professeur Raoult a ensuite dressé un constat très sévère sur les conseillers dont s'est entouré le ministre de la Santé. Face à la quantité "d'informations alarmantes" permanente auquel est soumis le ministre, ce dernier "est exposé d'une manière qui est insupportable", a-t-il estimé. À l'avenir, a-t-il dit, "il faudra être extrêmement attentif à la qualité des gens qui sont mis en place pour constituer la première garde prétorienne (...) de façon à ce que le ministre ne soit pas submergé d'informations inquiétantes qui ne se révèlent jamais vraies".

"En Chine, je crois qu'ils sont meilleurs que nous"

 
En Chine, "ils ont fait des recommandations qui n'ont rien à voir avec les nôtres, et je suis d'accord avec eux. (...) Leur désir, c'était de dire aux gens soignez, soignez, soignez, soignez. Et je suis d'accord avec ça."

"Il faut arrêter de prendre les Chinois pour des imbéciles. J'ai vu comment ils travaillaient. Et je n'ai pas vu un laboratoire en France qui ressemblait à ce que j'ai vu. En Chine, je crois qu'ils sont meilleurs que nous."
 

50% des médecins dans le monde utilisent l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, selon le Pr Raoult

 
"Il y a 50% des médecins dans le monde qui utilisent l'hydroxychloroquine et l'azithromycine pour traiter le covid. (...) En France, il y a beaucoup de gens qui l'ont entendu et qui n'ont pas le droit de le faire."

Le Pr Raoult dénonce les conflits d'intérêts dans le monde médical

 

"Je vous recommande de faire une véritable enquête sur Gilead (un laboratoire pharmaceutique américain), j'ai porté plainte et j'ai fini par découvrir qu'il s'agissait de la personne qui avait reçu le plus d'argent de Gilead depuis 6 ans".

"Quand j'ai commencé à parler pour la première fois de la chloroquine. Il y a quelqu'un qui m'a menacé à plusieurs reprises de manière anonyme."

 

"Le rite de la randomisation des grands essais thérapeutiques est un phénomène extrêmement récent", se justifie Raoult

 
Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, a ensuite demandé au professeur Raoult pourquoi il n'avait pas souhaité "randomiser" les études scientifiques qu'il avait réalisées "pour permettre d'éteindre les contestations" de tous ceux ayant consulté l'authenticité de ses résultats. "Le rite de la randomisation des grands essais thérapeutiques multicentriques est un phénomène extrêmement récent". "Dans la science, il y a, je pense, moins de 5% des traitements de maladies infectieuses actuellement qui sont basés sur des essais randomisés", s'est-il notamment justifié. 

"Je serais content d'avoir les résultats de l'étude Recovery"

 

"Je serais content d'avoir les résultats de Recovery [une étude européenne notamment sur la chloroquine, NDLR.], voire de les analyser moi même. Pas d'attendre qu'on les analyse à ma place parce que la manière de les analyser est une manière d'approuver sa propre idée".

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66% des personnes positives de moins de 50 ans ont une perte de l'odorat selon le Pr Raoult

 

"Dans 66% des cas, quand vous allez être positif, si vous avez moins de 50 ans, vous avez une perte de l'odorat. Donc c'est très important, très fort comme test".

 

Conseil scientifique : "J'étais un ovni (...) je pense que c'est le président qui a souhaité que je fasse partie de ce groupe"

 

"Il se trouve que dans ce conseil scientifique, j'étais un ovni, un extraterrestre. Il n'y avait pas de compatibilité génétique entre nous, ce n'était pas possible. C'était un groupe qui se connaissait entre eux, qui travaillait depuis des années ensemble. Je pense que c'est le président qui a souhaité que je fasse partie de ce groupe. Ils avaient des idées très précises, qui avaient déterminé ce qu'il fallait faire avant que j'arrive et je n'étais pas d'accord."

"On ne travaillait jamais avec les papiers sur la table, jamais avec les données sur la table. Et je ne travaille pas comme ça. Je ne suis pas un homme de réunion, un homme de données".

 

 

 

Raoult critique le choix du gouvernement d'avoir, selon lui, privilégié les seuls chercheurs de l'Inserm et de l'institut Pasteur



"Le problème n'est pas résolu. Le problème reviendra, a ensuite averti le professeur Raoult. Donc, si vous refaites un groupe en disant (...) 'pour faire la recherche médicale, on va prendre les gens de l'Inserm, des gens de Pasteur, qui vont se partager les manières de réfléchir et qui vont gérer des hôpitaux, plus deux ou trois personnes qui travaillent avec l'industrie pharmaceutique, je vous le dis, vous retomberez dans la même crise".

 

"Les malades, c'est au docteur de les soigner"

 

"Les malades, c'est au docteur de les soigner. Donc l'idée que l'Etat se saisisse de tâches du soin usuel à la place des médecins et leur interdisent de faire des choses qui sont banales, je ne suis pas d'accord. Je suis surpris que l'Ordre des médecins ait accepté une chose pareille".

Celui qui a "décidé" de stopper l'utilisation de la chloroquine a "commis une faute"

 
"Je vous rappelle que l'hydroxychloroquine, cela a été publié par quelqu'un de la CNAM, en 2019, et c'était distribuer 36 millions de comprimés sans ordonnance", a-t-il souligné avec insistance, visiblement agacé. "Et d'un coup on décide qu'on a plus le droit du tout d'utiliser cela" (...). "Celui qui a aidé à décider de cela, moi je vous assure qu'il a fait une faute".

"Je ne tiens pas à ce qu'on ait le monopole de la recherche sur les maladies émergentes



Cette organisation est "désuète", a insisté le professeur Didier Raoult. "Je crois que je ne tiens pas du tout à ce que nous ayons le monopole de la recherche sur les maladies émergentes." Mais "ce sont des décisions politiques", a-t-il appuyé, "il faut que l'État s'empare de cela et ne laisse pas faire une autogestion des maladies infectieuses dans ce pays avec des tout petits centres nationaux de référence, cela ne marche pas".

"Il n'y avait aucun de ceux qui connaissaient le coronavirus dans le conseil scientifique"

 

"Vous me demandez pourquoi je ne suis pas resté dans ce conseil scientifique. C'est parce que je considérais que ce n'était pas un conseil scientifique et que je ne fais pas. Je ne fais pas de la présence, j'ai pas de temps. Je sais ce que c'est un conseil scientifique. Moi, j'ai un conseil scientifique qui fait rêver le monde entier de qualité. Ce n'était que des stars de leur domaine. Là ce n'était pas ça."

"Il n'y avait aucun de ceux qui connaissaient le coronavirus dans le conseil scientifique".

"L'idée des centres nationaux de référence date d'il y a 40 ans"

 
"La réflexion menée" par le gouvernement est "totalement archaïque", critique Didier Raoult devant le député Éric Ciotti, rapporteur de la Commission de l'Assemblée nationale. "L'idée du Centre national de référence de diagnostic est une idée qui date d'il y a 40 ans."

"Je suis hostile aux centres nationaux de référence"

 
"Je suis hostile aux centres nationaux de référence si les centres nationaux de référence deviennent le petit monopole ou le terrain de chasse des gens qui font cela", a par ailleurs déclaré le professeur Raoult. "J'ai déjà eu cela pour Ebola, on nous empêchait de faire (des tests) PCR pour Ebola en dehors du P4 de Lyon. Donc quand on avait un malade, il fallait envoyer le prélèvement de sérum de Marseille à Lyon", déplore-t-il. 

"Je n'ai pas parlé de rebond" ni de "deuxième vague"

 

Pour le professeur Raoult, il existe deux hypothèses particulièrement plausibles, soit que l'épidémie "disparaisse complètement", soit que l'épidemie reprenne et devienne "saisonnière". Cela va dépendre "du nombre de porteurs chroniques", a-t-il expliqué, mais également de la circulation des infections de l'hémisphère nord dans l'hémisphère sud, où les saisons sont inversées. 

» A lire aussi - Coronavirus : Didier Raoult évoque désormais une deuxième vague épidémique

Ainsi, il y a actuellement une épidémie de coronavirus en Nouvelle-Zélande et "on peut se dire Mon Dieu, il est bien possible que nous en reprenions et qu'elle devienne saisonnière l'année prochaine pendant la saison froide." Mais "je n'ai pas parlé ni de rebond ni jamais prononcé le mot de deuxième vague, qui est un mot que je réserve à ceux qui l'utilisent, mais je ne l'ai jamais utilisé, sauf pour vous répondre", a-t-il insisté.

 

"Je pense que le ministre (de la Santé) a été mal entouré"

 

"Je pense que le ministre a été mal entouré à ce stade là parce qu'il faut avoir des remparts. Quand on est politique, il faut avoir des gens qui soient capables d'analyser les articles, qui soient capable de dire ''ça, c'est raisonnable, ça, ça l'est pas'".

 

"Je ne suis pas d'accord avec la décision qui a été prise de ne pas généraliser les tests"

 

"Je ne suis pas d'accord avec la décision qui a été prise de ne pas généraliser les tests. Dès le début de mars, l'OMS a recommandé de tester tous les gens qui étaient suspects d'être au contact du Covid-19. On avait les moyens de le faire", explique le Pr Raoult. 

 

"À partir du moment où le test n'était pas fait, on ne pouvait pas étudier la maladie. Et tout ce que l'on a déduit sur la maladie, on l'a déduit à partir de la grippe et après", explique-t-il.

 

 

Didier Raoult au FIGARO : «Quand les publications scientifiques véhiculent de fausses informations»

Retrouvez l'entretien exclusif du FIGARO publié le 29 mai 2020.

 

Trois sujets principaux

Le directeur de l'IHU maladies infectieuses de Marseille devrait être interrogé sur trois sujets:
(1) sur son retrait du Conseil scientifique,
(2) sur les tests de dépistage 
(3) sur les raisons pour lesquelles le bilan de l'IHU marseillais qu'il dirige est meilleur que dans le reste du pays.

Bienvenue dans ce live

 Didier Raoult est auditionné ce mercredi soir par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale. Suivez avec nous son intervention.