Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
Je m’appelle Mohamadou Fall, connu sous les pseudos de Ziapou et Kwamé. Je suis d'un père sénégalais et d’une mère ivoirienne. Natif de Grand Yoff, depuis 2007, je suis dans l’art notamment dans le théâtre comme artiste-comédien. J’ai environ 26 ans.
Depuis quand avez-vous découvert vos talents de comédien ?
C’est depuis le bas âge mais mais mon talent s'est développé de plus en plus et a mûri quand j'étais au Cem de Grand Yoff. C'est dans cet établissement et une fois au lycée, où je faisais partie du Club espagnol (je m’occupais de tout ce qui est culture et art) que le virus du théâtre a vraiment commencé à me piquer. C’était en 2007 et c'est depuis cette année que je me suis intéresse au théâtre et que j'ai commencé à le pratiquer petit à petit.
A vous entendre parler, on a l'impression que vous n'avez pas des idoles qui vous ont inspiré à faire du théâtre ?
Bien sûr que j'ai des idoles. Je peux vous citer Bass Diakhaté, Lamarana Diallo avec qui je partage le même quartier à Grand Yoff.
Comment étaient vos débuts dans le métier, difficiles ou faciles ?
Facile non ! Tout début est difficile surtout quand il s’agit d’un domaine où vous venez d'intégrer. Mais grâce à Lamarana Diallo, je peux dire que je n’ai pas rencontré d'énormes difficultés car il m'a encadré, m'a montré les voies et moyens pour devenir un bon comédien. Comme je l'ai dit tantôt, on partage le même quartier et on s'est connu par le biais d'un autre artiste du nom de Djiby Touré. Depuis lors, on se voyait fréquemment. C'est ainsi que j’ai commencé ma carrière professionnelle de comédien en 2009 en sa compagnie. J’ai donc eu à participer à certains de ses grandes pièces théâtrales comme "Koor Tay ak Lama", un feuilleton qui passe actuellement sur la 2Stv. Dans ce feuilleton, je m’appelle Ziapou, j’incarne le rôle d’un « fou » qui a ramassé une enveloppe de Lamarana contenant de l’argent qu’il avait perdue (…) Le deuxième personnage que j’ai eu a incarner, qui jusqu'à nos jours a marqué plus d'un des Sénégalais, c’est celui de l’Ivoirien Kwamé. Cette idée m’est venue après des discussions avec ma maman qui est une Ivoirienne d'origine. Elle est d’ailleurs ma source d’inspiration. Si j’ai réussi ce rôle c’est grâce à elle et à Lamarana Diallo qui m’a permis de bien le jouer. C'est également grâce à lui que j'ai été primé parmi les meilleurs artistes de toutes les séries télévisées lors du festival Imagerie et Vie, organisé en 2010. Cela n’était pas évident. C'est après ce rôle que l’agence Goor Goorlu a pris contact avec moi afin que je participe dans une de leurs pièces théâtrales. Dans celles-ci, j’incarne deux personnes : l’un c’est un Ivoirien qui a quitté son pays, la Côte d’Ivoire, après la guerre, qui arrive au Sénégal à la recherche d’un bien être d'une vie sociale aisée, bref de meilleures conditions de vie. Une fois dans ce pays, il n’a ni mangé ni trouvé où se loger. Dans de sérieuses difficultés, il est arrivé dans la maison de Goor Goorlu (…).
Pourquoi avoir choisi la nationalité « ivoirienne »? C'est pour vous frayer un passage dans le théâtre ?
Ce n’est pas du hasard comme je vous l'ai dit tantôt, ma mère est ivoirienne. Et elle est ma source d’inspiration, à l’issue de nos discussions, j’ai décidé d’embrasser ces rôles pour faire apparaitre et valoir l’intégration sous régionale. A travers ces rôles, je voudrais faire de sorte que l’ensemble de ces peuples puisse sentir l’importance de ce concept et dans tous les secteurs d’activités.Je saisi l'occasion pour préciser que ce n'est pas uniquement ce rôle que je peux incarner. Je peux arborer d’autres personnages. Il suffit qu’on me propose des rôles différents car d’autres potentialités dorment en moi. J’ai une notion de créativité et c’est ça qui montre le talent d'un artiste. Mais quelqu'un qui n’a pas de notion de créativité est tout sauf un artiste.
Parlons de ce sketch qui passe sur la 2Stv actuellement, comment vivez-vous son succès ?
Ce feuilleton s'appelle « Koor ak Lama ». Je vis son grand succès avec modestie et humilité car le rôle que j’y ai joué est noble. Il a été, à mon avis, bien joué. Je suis un être humain comme tout autre, c’est juste une pièce théâtrale et quand elle passe c’est fini, je redeviens le Mouhamadou Diallo de tous les jours. Les gens doivent comprendre les artistes, les comédiens ont aussi leur rôle à jouer dans le processus de développement de leur pays.
Voulez-vous dire que certains commencent déjà à vous rejeter?
Quelques fois, dans la rue, des gens vous fixent d'un regard de mépris. Il faut qu'ils comprennent que nous ne sommes tout d'abord que des êtres humains comme eux qui ont choisi d’être des artistes comédiens. Ils doivent donc respecter notre choix. Ils pensent que le rôle incarné dans la pièce théâtrale reflète véritablement l’image de la personne dans la vie courante alors que non. Il faut qu'ils sachent que nous ne faisons qu'incarner des personnages pour faire passer un message et après c’est fini. Un jour, après la diffusion du feuilleton Goorgorlu, j’ai croisé des grands enfants dans la rue, ils m'ont insulté en wolof. Je ne comprends pas cette langue et j’ai voulu riposter mais mon bon sens m’a dit que ce n’est ni important ni opportun. Je me suis dit que je ne dois pas avoir ce genre de comportement car j’ai choisi d’être artiste comédien, je dois, par conséquent, assumer mon choix professionnel bien que je viens juste d'entamer ma carrière. Je me suis toute de suite fixé comme principe de ne jamais répondre aux provocations qui sont en rapports avec un rôle que j’ai joué dans une pièce théâtrale.
Je m’appelle Mohamadou Fall, connu sous les pseudos de Ziapou et Kwamé. Je suis d'un père sénégalais et d’une mère ivoirienne. Natif de Grand Yoff, depuis 2007, je suis dans l’art notamment dans le théâtre comme artiste-comédien. J’ai environ 26 ans.
Depuis quand avez-vous découvert vos talents de comédien ?
C’est depuis le bas âge mais mais mon talent s'est développé de plus en plus et a mûri quand j'étais au Cem de Grand Yoff. C'est dans cet établissement et une fois au lycée, où je faisais partie du Club espagnol (je m’occupais de tout ce qui est culture et art) que le virus du théâtre a vraiment commencé à me piquer. C’était en 2007 et c'est depuis cette année que je me suis intéresse au théâtre et que j'ai commencé à le pratiquer petit à petit.
A vous entendre parler, on a l'impression que vous n'avez pas des idoles qui vous ont inspiré à faire du théâtre ?
Bien sûr que j'ai des idoles. Je peux vous citer Bass Diakhaté, Lamarana Diallo avec qui je partage le même quartier à Grand Yoff.
Comment étaient vos débuts dans le métier, difficiles ou faciles ?
Facile non ! Tout début est difficile surtout quand il s’agit d’un domaine où vous venez d'intégrer. Mais grâce à Lamarana Diallo, je peux dire que je n’ai pas rencontré d'énormes difficultés car il m'a encadré, m'a montré les voies et moyens pour devenir un bon comédien. Comme je l'ai dit tantôt, on partage le même quartier et on s'est connu par le biais d'un autre artiste du nom de Djiby Touré. Depuis lors, on se voyait fréquemment. C'est ainsi que j’ai commencé ma carrière professionnelle de comédien en 2009 en sa compagnie. J’ai donc eu à participer à certains de ses grandes pièces théâtrales comme "Koor Tay ak Lama", un feuilleton qui passe actuellement sur la 2Stv. Dans ce feuilleton, je m’appelle Ziapou, j’incarne le rôle d’un « fou » qui a ramassé une enveloppe de Lamarana contenant de l’argent qu’il avait perdue (…) Le deuxième personnage que j’ai eu a incarner, qui jusqu'à nos jours a marqué plus d'un des Sénégalais, c’est celui de l’Ivoirien Kwamé. Cette idée m’est venue après des discussions avec ma maman qui est une Ivoirienne d'origine. Elle est d’ailleurs ma source d’inspiration. Si j’ai réussi ce rôle c’est grâce à elle et à Lamarana Diallo qui m’a permis de bien le jouer. C'est également grâce à lui que j'ai été primé parmi les meilleurs artistes de toutes les séries télévisées lors du festival Imagerie et Vie, organisé en 2010. Cela n’était pas évident. C'est après ce rôle que l’agence Goor Goorlu a pris contact avec moi afin que je participe dans une de leurs pièces théâtrales. Dans celles-ci, j’incarne deux personnes : l’un c’est un Ivoirien qui a quitté son pays, la Côte d’Ivoire, après la guerre, qui arrive au Sénégal à la recherche d’un bien être d'une vie sociale aisée, bref de meilleures conditions de vie. Une fois dans ce pays, il n’a ni mangé ni trouvé où se loger. Dans de sérieuses difficultés, il est arrivé dans la maison de Goor Goorlu (…).
Pourquoi avoir choisi la nationalité « ivoirienne »? C'est pour vous frayer un passage dans le théâtre ?
Ce n’est pas du hasard comme je vous l'ai dit tantôt, ma mère est ivoirienne. Et elle est ma source d’inspiration, à l’issue de nos discussions, j’ai décidé d’embrasser ces rôles pour faire apparaitre et valoir l’intégration sous régionale. A travers ces rôles, je voudrais faire de sorte que l’ensemble de ces peuples puisse sentir l’importance de ce concept et dans tous les secteurs d’activités.Je saisi l'occasion pour préciser que ce n'est pas uniquement ce rôle que je peux incarner. Je peux arborer d’autres personnages. Il suffit qu’on me propose des rôles différents car d’autres potentialités dorment en moi. J’ai une notion de créativité et c’est ça qui montre le talent d'un artiste. Mais quelqu'un qui n’a pas de notion de créativité est tout sauf un artiste.
Parlons de ce sketch qui passe sur la 2Stv actuellement, comment vivez-vous son succès ?
Ce feuilleton s'appelle « Koor ak Lama ». Je vis son grand succès avec modestie et humilité car le rôle que j’y ai joué est noble. Il a été, à mon avis, bien joué. Je suis un être humain comme tout autre, c’est juste une pièce théâtrale et quand elle passe c’est fini, je redeviens le Mouhamadou Diallo de tous les jours. Les gens doivent comprendre les artistes, les comédiens ont aussi leur rôle à jouer dans le processus de développement de leur pays.
Voulez-vous dire que certains commencent déjà à vous rejeter?
Quelques fois, dans la rue, des gens vous fixent d'un regard de mépris. Il faut qu'ils comprennent que nous ne sommes tout d'abord que des êtres humains comme eux qui ont choisi d’être des artistes comédiens. Ils doivent donc respecter notre choix. Ils pensent que le rôle incarné dans la pièce théâtrale reflète véritablement l’image de la personne dans la vie courante alors que non. Il faut qu'ils sachent que nous ne faisons qu'incarner des personnages pour faire passer un message et après c’est fini. Un jour, après la diffusion du feuilleton Goorgorlu, j’ai croisé des grands enfants dans la rue, ils m'ont insulté en wolof. Je ne comprends pas cette langue et j’ai voulu riposter mais mon bon sens m’a dit que ce n’est ni important ni opportun. Je me suis dit que je ne dois pas avoir ce genre de comportement car j’ai choisi d’être artiste comédien, je dois, par conséquent, assumer mon choix professionnel bien que je viens juste d'entamer ma carrière. Je me suis toute de suite fixé comme principe de ne jamais répondre aux provocations qui sont en rapports avec un rôle que j’ai joué dans une pièce théâtrale.
Quelle est alors votre philosophie ?
Ma philosophie est de suivre mon chemin sans me prendre la tête à cause de ces actes. Ces derniers m'ont donné, depuis ce jour, le courage et la détermination. Ce, même si j’ai compris que ,dans ce métier, jouer certains rôles poussent certains, qui ne comprennent pas qu'il s'agit de théâtre, à vous rejeter ou même à vous fuir. Un artiste est une personne qui apporte sa touche personnel à l’édifice de son pays. Et, à cet effet, je ne répondrai jamais à ces attaques. J'œuvre pour le développement de la société car, à travers le théâtre, les artistes font de sorte que les problèmes, qui freinent ou gangrènent le développement de notre société, soient dévoilés. Quelques fois même les comédiens peuvent proposer des solutions que les autorités n'avaient même pas imaginée. Les artistes éduquent la société, sensibilisent, appellent à changer de comportements face à tel facteur, tels événement, etc. L'artiste est quelqu’un qui est prêt à apporter sa pierre à l’édifice, quelqu’un qui ouvre pour l’avancée de la société, quelqu’un qui se bat pour régler les difficultés des gens. Ce quelqu’un-là mérite tous sauf d’être victimes de ces genres de comportements désagréables. Il mérite plutôt des encouragements, des félicitations que des insultes de la part de ces gens-là même qu'il veut divertir.
Le théâtre nourrit-il son homme ?
Je dirai oui et non à la fois. Actuellement, je dis que l’art ou si vous voulez le théâtre ne me nourrit pas. Car, je suis un débutant donc c’est prématuré de penser à se faire beaucoup d'argent. Pour moi, il faut d'abord que je travaille bien pour me faire une place incontournable. Ensuite penser à me faire de l'argent car je vous l'ai dit et vous le répète, j’œuvre pour le développement de mon pays alors si je mets l’argent devant le travail, je risque de ne pas atteindre mon objectif.
N'avez-vous pas une famille à nourrir ?
Bien sûr que j’ai une famille à nourrir. Je suis conscient que j’ai des sœurs, des frères, une mère et un père à nourrir. Mais cela ne doit pas tout de suite me faire penser à me remplir les poches de billets de banque. J’y vais avec ma conscience tranquille.
Le gouvernement participe-t-il au développement du théâtre?
Le gouvernement doit faire un grand effort. Il doit prêter beaucoup plus d'attention aux artistes qui l’accompagnent dans sa politique de développement. Il doit mettre les artistes dans de très bonnes conditions tout en créant des centres de formation ou d’encadrement des artistes. Il doit accompagner, encadrer et suivre les artistes et même travailler quelques fois avec eux sur des questions les concernant. Les jeunes artistes ont besoin de l’aide de l’Etat pour pouvoir faire étalage de leur talents, se professionnaliser car, comme le dit l’adage, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Le gouvernement et les acteurs du théâtre doivent, pour ce faire, s’asseoir ensemble autour d’une table pour discuter des problèmes et proposer des solutions permettant de faire du théâtre un véritable levier de développement de notre pays.
Mohamadou Fall alias Ziapou est-il marié ?
(Rires) ! Non je ne suis pas encore marié. Quand je dis que j’ai une famille à nourrir, je fais allusion à mon père, ma mère, mes frères et sœurs. Je dois m’occuper d’eux comme tout bon fils, frère ou grand frère. Je dois les satisfaire avec le peu que je gagne du théâtre.
Votre corpulence vous donne l'allure d'un lutteur ou d'un catcheur, ça ne vous gêne pas ?
Ça ne me gêne pas du tout. Avant de faire du théâtre, je vous informe que je fus d’abord champion d'Afrique en lancée de poids et champion du Sénégal en Judo en junior et en cadet. Je ne me souviens pas des dates mais vous pouvez le voir dans les archives à la Fédérations de Judo.
Aucune fille ne vous a tapé à l’œil ?
Non pas pour le moment. Il faut noter que le mariage est toute une responsabilité. Alors, il faut beaucoup de choses. Certes, dans mon quartier, je rencontre quelques fois des filles mais elles me considèrent comme un garçon qui ne prête pas attention aux filles. Autrement dit, elles prennent tout ce que je dis pour du théâtre et c’est un peu difficile d’avoir une copine dans ces conditions. Parfois, il y a des filles qui tombent amoureuses de moi mais souvent elles ont derrière la tête que je veux juste jouer avec elles et que cette relation n’aura pas d’avenir.
Cela veut-il dire que Ziapou joue au mauvais garçon ?
Non du tout, au contraire, j’ai pitié des filles. Si je les considère comme mes sœurs, je ne vais jamais jouer avec elles. Pour moi, ma soeur mérite d’être bien traitée, elle ne doit pas subir des actes dégrandants de la part d’un homme. J’invite par cette occasion les hommes à respecter les filles à les supporter et à les comprendre. Pour moi, ma copine c’est ma femme, c’est la mère de mes enfants.
Entretien réalisé par Tapa Tounkara (www.leral.net)
Ma philosophie est de suivre mon chemin sans me prendre la tête à cause de ces actes. Ces derniers m'ont donné, depuis ce jour, le courage et la détermination. Ce, même si j’ai compris que ,dans ce métier, jouer certains rôles poussent certains, qui ne comprennent pas qu'il s'agit de théâtre, à vous rejeter ou même à vous fuir. Un artiste est une personne qui apporte sa touche personnel à l’édifice de son pays. Et, à cet effet, je ne répondrai jamais à ces attaques. J'œuvre pour le développement de la société car, à travers le théâtre, les artistes font de sorte que les problèmes, qui freinent ou gangrènent le développement de notre société, soient dévoilés. Quelques fois même les comédiens peuvent proposer des solutions que les autorités n'avaient même pas imaginée. Les artistes éduquent la société, sensibilisent, appellent à changer de comportements face à tel facteur, tels événement, etc. L'artiste est quelqu’un qui est prêt à apporter sa pierre à l’édifice, quelqu’un qui ouvre pour l’avancée de la société, quelqu’un qui se bat pour régler les difficultés des gens. Ce quelqu’un-là mérite tous sauf d’être victimes de ces genres de comportements désagréables. Il mérite plutôt des encouragements, des félicitations que des insultes de la part de ces gens-là même qu'il veut divertir.
Le théâtre nourrit-il son homme ?
Je dirai oui et non à la fois. Actuellement, je dis que l’art ou si vous voulez le théâtre ne me nourrit pas. Car, je suis un débutant donc c’est prématuré de penser à se faire beaucoup d'argent. Pour moi, il faut d'abord que je travaille bien pour me faire une place incontournable. Ensuite penser à me faire de l'argent car je vous l'ai dit et vous le répète, j’œuvre pour le développement de mon pays alors si je mets l’argent devant le travail, je risque de ne pas atteindre mon objectif.
N'avez-vous pas une famille à nourrir ?
Bien sûr que j’ai une famille à nourrir. Je suis conscient que j’ai des sœurs, des frères, une mère et un père à nourrir. Mais cela ne doit pas tout de suite me faire penser à me remplir les poches de billets de banque. J’y vais avec ma conscience tranquille.
Le gouvernement participe-t-il au développement du théâtre?
Le gouvernement doit faire un grand effort. Il doit prêter beaucoup plus d'attention aux artistes qui l’accompagnent dans sa politique de développement. Il doit mettre les artistes dans de très bonnes conditions tout en créant des centres de formation ou d’encadrement des artistes. Il doit accompagner, encadrer et suivre les artistes et même travailler quelques fois avec eux sur des questions les concernant. Les jeunes artistes ont besoin de l’aide de l’Etat pour pouvoir faire étalage de leur talents, se professionnaliser car, comme le dit l’adage, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Le gouvernement et les acteurs du théâtre doivent, pour ce faire, s’asseoir ensemble autour d’une table pour discuter des problèmes et proposer des solutions permettant de faire du théâtre un véritable levier de développement de notre pays.
Mohamadou Fall alias Ziapou est-il marié ?
(Rires) ! Non je ne suis pas encore marié. Quand je dis que j’ai une famille à nourrir, je fais allusion à mon père, ma mère, mes frères et sœurs. Je dois m’occuper d’eux comme tout bon fils, frère ou grand frère. Je dois les satisfaire avec le peu que je gagne du théâtre.
Votre corpulence vous donne l'allure d'un lutteur ou d'un catcheur, ça ne vous gêne pas ?
Ça ne me gêne pas du tout. Avant de faire du théâtre, je vous informe que je fus d’abord champion d'Afrique en lancée de poids et champion du Sénégal en Judo en junior et en cadet. Je ne me souviens pas des dates mais vous pouvez le voir dans les archives à la Fédérations de Judo.
Aucune fille ne vous a tapé à l’œil ?
Non pas pour le moment. Il faut noter que le mariage est toute une responsabilité. Alors, il faut beaucoup de choses. Certes, dans mon quartier, je rencontre quelques fois des filles mais elles me considèrent comme un garçon qui ne prête pas attention aux filles. Autrement dit, elles prennent tout ce que je dis pour du théâtre et c’est un peu difficile d’avoir une copine dans ces conditions. Parfois, il y a des filles qui tombent amoureuses de moi mais souvent elles ont derrière la tête que je veux juste jouer avec elles et que cette relation n’aura pas d’avenir.
Cela veut-il dire que Ziapou joue au mauvais garçon ?
Non du tout, au contraire, j’ai pitié des filles. Si je les considère comme mes sœurs, je ne vais jamais jouer avec elles. Pour moi, ma soeur mérite d’être bien traitée, elle ne doit pas subir des actes dégrandants de la part d’un homme. J’invite par cette occasion les hommes à respecter les filles à les supporter et à les comprendre. Pour moi, ma copine c’est ma femme, c’est la mère de mes enfants.
Entretien réalisé par Tapa Tounkara (www.leral.net)