Présentez-vous à nos internautes ?
Je m’appelle Serigne Moustapha Amar mais on me nomme Serigne Moustapha Amar Borom Thiès. Mon père s’appelle Serigne Aliou Amar Diémoul. Mes ancêtres ont été élevés au titre de Cheikh par les maures de Ansar qui accompagnaient le prophète Mouhamed (Psl) et Serigne Touba Khadimou Rassoul. J’habite à Diémoul qui est ma terre natale. Diémoul se trouve dans la région de Thiès, département de Tivaouane et arrondissement de Niakhène. Mais moi j’ai passé mon enfance à Thiès. Après une étape à Touba, je suis revenu dans la cité du Rail où j’ai fait mes études jusqu’en terminal.
Vous vous exprimez donc bien en français puisque vous êtes allé jusqu’en terminal et vous enseignez également l’anglais…
Je me débrouille bien parce que, lorsque j’étais au lycée, j’avais adhéré à un club d’anglais à Thiès. J’ai même fait une formation en Génie civil, c’était du temps l’ancien régime. Le secteur du bâtiment était bien fructueux en ce moment-à. Mais maintenant, je suis plus orienté vers mon statut de chef religieux car les choses ne marchent plus comme avant, les gens ont peur d’investir.
Vous aviez soutenu Macky Sall lors de la dernière élection présidentielle. Pourquoi vous l’avez choisi ?
Je peux dire que j’ai remarqué Macky Sall au temps où il était Premier ministre. Quand je le voyais à la télé, je me disais que son caractère me plaisait bien. Je l’ai soutenu pour plusieurs raisons mais le motif principal est sa discipline, il ne parle pas beaucoup. Même lorsque Abdoulaye Wade l’a limogé on ne l’a jamais entendu dire quelque chose de déplacé à l’endroit de ce dernier. Lors des élections également, lorsque ses camarades politiques assiégeaient les places publiques pour manifester, il est parti faire sa campagne. Il avait entendu les conseils de Serigne Sidy Moukhtar qui recommandait la discipline car sans elle on n’aboutit à rien. C’est depuis lors que j’ai commencé à le soutenir en ayant foi qu’il peut diriger le pays.
Est-ce que vous trouvez toujours en Macky les raisons pour lesquelles vous l’aviez soutenu ?
Si c’est ces raisons étaient estimées à 100%, je peux dire qu’il ne reste plus que 50%. Parce que aussi bien les disciples qui me demandaient de le soutenir que ceux que j’avais convaincu de voter pour lui reviennent pour me dire toute leur déception. J’ai beaucoup de talibés émigrés au Cap-Vert et dans la diaspora qui se plaignent des refoulements dont ils font l’objet ainsi que les conditions de vie difficiles auxquelles ils sont confrontés. Les paysans et les étudiants aussi manifestent souvent leur désillusion.
Qu’est-ce qu’ils dénoncent ?
Ce qu’ils dénoncent ce sont les difficultés qu’ils rencontrent le plus souvent à l’étranger. Il y en a qui veulent des résidences dans ces pays d’accueil. On les arrête ou les refoule alors que la plupart de ces pays, dont le Cap-Vert, font partie de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) comme si les ambassades du Sénégal dans ces pays ne font pas leur travail.
Par ailleurs, les paysans, qui n’ont toujours pas de semences, m’appellent pour m’exposer leurs problèmes. De même que les étudiants qui me font part de leurs regrets du fait de désagréments liés à leurs bourses, à leurs examens, aux grèves, entre autres. Et moi je n’ai que mes disciples, c’est pourquoi je suis découragé.
Donc vous estimez qu’il est temps que Macky Sall change sa manière de faire.
Oui. Il doit faire des changements au sein de son équipe, revoir ses conseillers, ses ambassadeurs… Ce sont ces derniers qui doivent l’aider dans sa mission. Ils ne doivent pas le regarder faire ni lui dire uniquement ce qu’il a envie d’entendre. Ses conseillers doivent lui tenir un langage de vérité, lui transmettre les complaintes des populations. Le Président est un être humain, il ne peut pas être au courant de tout ce qui passe donc ce sont eux qui doivent l’épauler.
Vous êtes au courant de la visite que Barack Obama doit effectuer au Sénégal. Certains ont dit qu’ils vont perturber cette visite, quel est votre sentiment là-dessus ?
Je ne suis pas d’accord sur ça. J’estime que quand un étranger se déplace pour venir vous voir, vous devez lui réserver un accueil chaleureux, lui offrir un séjour agréable ne serait-ce qu’au nom de l’hospitalité. Même si vous avez des récriminations à faire, vous devez les taire jusqu’à ce qu’il rentre, pour solder vos comptes. C’est ma position et c’est un appel à la paix que je lance.
Entretien réalisé par Serigne Talla Diaw (www.leral.net)
Je m’appelle Serigne Moustapha Amar mais on me nomme Serigne Moustapha Amar Borom Thiès. Mon père s’appelle Serigne Aliou Amar Diémoul. Mes ancêtres ont été élevés au titre de Cheikh par les maures de Ansar qui accompagnaient le prophète Mouhamed (Psl) et Serigne Touba Khadimou Rassoul. J’habite à Diémoul qui est ma terre natale. Diémoul se trouve dans la région de Thiès, département de Tivaouane et arrondissement de Niakhène. Mais moi j’ai passé mon enfance à Thiès. Après une étape à Touba, je suis revenu dans la cité du Rail où j’ai fait mes études jusqu’en terminal.
Vous vous exprimez donc bien en français puisque vous êtes allé jusqu’en terminal et vous enseignez également l’anglais…
Je me débrouille bien parce que, lorsque j’étais au lycée, j’avais adhéré à un club d’anglais à Thiès. J’ai même fait une formation en Génie civil, c’était du temps l’ancien régime. Le secteur du bâtiment était bien fructueux en ce moment-à. Mais maintenant, je suis plus orienté vers mon statut de chef religieux car les choses ne marchent plus comme avant, les gens ont peur d’investir.
Vous aviez soutenu Macky Sall lors de la dernière élection présidentielle. Pourquoi vous l’avez choisi ?
Je peux dire que j’ai remarqué Macky Sall au temps où il était Premier ministre. Quand je le voyais à la télé, je me disais que son caractère me plaisait bien. Je l’ai soutenu pour plusieurs raisons mais le motif principal est sa discipline, il ne parle pas beaucoup. Même lorsque Abdoulaye Wade l’a limogé on ne l’a jamais entendu dire quelque chose de déplacé à l’endroit de ce dernier. Lors des élections également, lorsque ses camarades politiques assiégeaient les places publiques pour manifester, il est parti faire sa campagne. Il avait entendu les conseils de Serigne Sidy Moukhtar qui recommandait la discipline car sans elle on n’aboutit à rien. C’est depuis lors que j’ai commencé à le soutenir en ayant foi qu’il peut diriger le pays.
Est-ce que vous trouvez toujours en Macky les raisons pour lesquelles vous l’aviez soutenu ?
Si c’est ces raisons étaient estimées à 100%, je peux dire qu’il ne reste plus que 50%. Parce que aussi bien les disciples qui me demandaient de le soutenir que ceux que j’avais convaincu de voter pour lui reviennent pour me dire toute leur déception. J’ai beaucoup de talibés émigrés au Cap-Vert et dans la diaspora qui se plaignent des refoulements dont ils font l’objet ainsi que les conditions de vie difficiles auxquelles ils sont confrontés. Les paysans et les étudiants aussi manifestent souvent leur désillusion.
Qu’est-ce qu’ils dénoncent ?
Ce qu’ils dénoncent ce sont les difficultés qu’ils rencontrent le plus souvent à l’étranger. Il y en a qui veulent des résidences dans ces pays d’accueil. On les arrête ou les refoule alors que la plupart de ces pays, dont le Cap-Vert, font partie de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) comme si les ambassades du Sénégal dans ces pays ne font pas leur travail.
Par ailleurs, les paysans, qui n’ont toujours pas de semences, m’appellent pour m’exposer leurs problèmes. De même que les étudiants qui me font part de leurs regrets du fait de désagréments liés à leurs bourses, à leurs examens, aux grèves, entre autres. Et moi je n’ai que mes disciples, c’est pourquoi je suis découragé.
Donc vous estimez qu’il est temps que Macky Sall change sa manière de faire.
Oui. Il doit faire des changements au sein de son équipe, revoir ses conseillers, ses ambassadeurs… Ce sont ces derniers qui doivent l’aider dans sa mission. Ils ne doivent pas le regarder faire ni lui dire uniquement ce qu’il a envie d’entendre. Ses conseillers doivent lui tenir un langage de vérité, lui transmettre les complaintes des populations. Le Président est un être humain, il ne peut pas être au courant de tout ce qui passe donc ce sont eux qui doivent l’épauler.
Vous êtes au courant de la visite que Barack Obama doit effectuer au Sénégal. Certains ont dit qu’ils vont perturber cette visite, quel est votre sentiment là-dessus ?
Je ne suis pas d’accord sur ça. J’estime que quand un étranger se déplace pour venir vous voir, vous devez lui réserver un accueil chaleureux, lui offrir un séjour agréable ne serait-ce qu’au nom de l’hospitalité. Même si vous avez des récriminations à faire, vous devez les taire jusqu’à ce qu’il rentre, pour solder vos comptes. C’est ma position et c’est un appel à la paix que je lance.
Entretien réalisé par Serigne Talla Diaw (www.leral.net)