Quelle appréciation faites-vous de la situation politico-économique actuelle du Sénégal ?
Actuellement, on ne peut pas dire que rien ne marche, mais il y a beaucoup de folklore actuellement. Le premier point est relatif à la question de la traque des biens supposés mal acquis, il y a beaucoup de tintamarre, beaucoup de bruit. Tu vas voir, les gens vont médiatiser une convocation à la gendarmerie, un procès verbal des auditions, etc. Tout ça sont des choses qui peuvent se passer en douce sans que personne n'en sache rien mais pas de l’étaler sur la place publique comme si on avait envie de donner aux populations un os sous la dent. Cela est à déplorer. L’autre chose à déplorer est la baisse supposée des denrées de consommations courantes. Pour moi, ce n’est pas une baisse. Je suis désolé. Peut mieux faire. C’est déjà bien la volonté affichée mais peut mieux faire parce qu’il reste le gasoil, pas mal de choses, le loyer, etc. La demande sociale est toujours là et toujours aussi forte. C’est bien mais peut mieux faire par rapport au prix du carburant et par rapport au loyer, etc.
L’actualité c’est aussi l’arrestation de Bara Gaye qui défraie la chronique ces temps-ci, c’est quoi votre point de vue?
Certes, Bara Gaye a dépassé les bornes, ce qu’il a dit, il ne devrait pas le dire pour un jeune responsable et saint d’esprit, malgré tout ce qu’on peut dire. On peut lui jeter toutes sortes de blâmes qu’on veut mais le blâme doit être aussi jeté à l’Etat. C’est inadmissible qu’on vienne le chercher chez lui et parce que, dit-t-on, il a disparu, on embarque son épouse. Ce n’est pas acceptable. Dans un pays comme le nôtre, on ne doit pas accepter de telles pratiques. C’est de la barbarie. Que des gens me disent ces pratiques ont toujours existé au Sénégal, je dis non. On est au Sénégal, normalement on a une police compétente qui peut bien faire le travail de recherche pour trouver Bara Gaye. Embarquer une dame innocente pour que son mari vienne répondre ce n’est pas normal, c’est de la barbarie encore une fois. Donc en un moment il faut attirer l’attention des autorités sur certaines pratiques inadmissibles dans un pays qui se respecte. Il y a aussi l’affaire du jeune tchadien Makaila Nguebla qui a été expulsé ce n’est pas normal. Je ne sais pas quel deal notre pays a passé avec le Tchad mais ce n’est pas normal. A un certain moment aussi, il faut dénoncer ce genre de pratique qui n’est pas digne de notre pays. Ce gars a vécu longtemps au Sénégal, aujourd’hui, on l’expulse, du coup sa vie est exposée car il risque d’être éliminé en Guinée et les autorités sénégalaises le savent très bien. Je me demande où est Alioune Tine pour qui le Monsieur travaillait.
La demande sociale, vous l’avez évoquée, aujourd’hui, que vous inspire ce bras de fer entre l’Etat et les commerçants sur l’application des prix ?
Nous ce qu’on veut c’est que personne ne paie les frais encore moins les commerçants. On n’a pas besoin que les commerçants paient les frais, on n’a pas besoin également que les populations paient les frais. Tout ce que l’on veut c’est qu’il y a une promesse qui a été faite aux Sénégalais mais il ne faut pas tenir cette promesse en passant sur le calepin de certains Sénégalais. Mais tout ce qu’on sait c’est qu’actuellement les prix doivent baisser. Je ne sais pas mais consommons local, arrêtons d’être dépendants d’un riz qui vient de l’étranger, de l’huile et de tous les autres produits qu’on peut cultiver ici chez nous. Créons cette politique pour que dans 4 à 5 ans, le Sénégal puisse assurer sa sécurité et son autosuffisance alimentaire et payer à des prix raisonnables. Je crois que nos leaders doivent pouvoir aller dans ce sens là mais on a comme l’impression qu’ils ont les mains liées par des multinationales qui ont financé leur campagne et ils les laissent faire ce n’est pas normal. C’est tout ce dont le Sénégalais a besoin et rien d’autre.
Les enseignants sont aussi dans tous leurs états, quel message lancer dans ce sens pour sauver l’année scolaire ?
L’enseignement, c’est l’avenir du pays. Les enseignants on doit les mettre à l’aise, on doit bien les choisir pour qu’il y ait une bonne pédagogie. Parce qu’honnêtement, si vous prenez nos parents et la génération d’aujourd’hui, il n’y a pas photo. Or, l’avenir d’un pays dépend de son système d’éducation. Un pays ne peut pas se développer sans des intellectuels, sans des gens bien éduqués, et on a besoin de cela au Sénégal. On n'a pas besoin de professeurs qui sont là juste parce qu’ils n’ont pas d’autres alternatives. Il faudrait des assises sur l’éducation afin de diagnostiquer les vrais problèmes et d’y trouver des solutions durables pour ne pas dire définitives. Et de ce point de vue, le gouvernement est tenu de respecter ses engagements vis-à-vis des enseignants.
Que dites vous du débat autour du mandat de Moustapha Niasse qui fait couler beaucoup d’encre et de salive ?
Quand est ce que nos politiques vont arrêter de nous parler de ces problèmes là. Ce n’est pas un débat, ce n’est pas une actualité. Le Sénégal n’a pas besoin qu’on écrive des kilomètres d’encre sur des mandats qu’on doit ramener à cinq ou un an, non. Le Sénégal n’a pas besoin de ça. Les Sénégalais ont besoin de voir leur pouvoir d’achat augmenter. Mais un mandat, non ! Ce n’est même pas un buzz, ce mandat a été fait de manière injuste mais on peut le ramener à cinq ans de façon discrète et point final. On pouvait en discuter pendant une journée et régler cette question de façon définitive. Mais, on nous tympanise pendant une semaine avec cette question secondaire pour les Sénégalais. C’est vraiment du n’importe quoi.
Entretien réalisé par la rédaction de Leral
Actuellement, on ne peut pas dire que rien ne marche, mais il y a beaucoup de folklore actuellement. Le premier point est relatif à la question de la traque des biens supposés mal acquis, il y a beaucoup de tintamarre, beaucoup de bruit. Tu vas voir, les gens vont médiatiser une convocation à la gendarmerie, un procès verbal des auditions, etc. Tout ça sont des choses qui peuvent se passer en douce sans que personne n'en sache rien mais pas de l’étaler sur la place publique comme si on avait envie de donner aux populations un os sous la dent. Cela est à déplorer. L’autre chose à déplorer est la baisse supposée des denrées de consommations courantes. Pour moi, ce n’est pas une baisse. Je suis désolé. Peut mieux faire. C’est déjà bien la volonté affichée mais peut mieux faire parce qu’il reste le gasoil, pas mal de choses, le loyer, etc. La demande sociale est toujours là et toujours aussi forte. C’est bien mais peut mieux faire par rapport au prix du carburant et par rapport au loyer, etc.
L’actualité c’est aussi l’arrestation de Bara Gaye qui défraie la chronique ces temps-ci, c’est quoi votre point de vue?
Certes, Bara Gaye a dépassé les bornes, ce qu’il a dit, il ne devrait pas le dire pour un jeune responsable et saint d’esprit, malgré tout ce qu’on peut dire. On peut lui jeter toutes sortes de blâmes qu’on veut mais le blâme doit être aussi jeté à l’Etat. C’est inadmissible qu’on vienne le chercher chez lui et parce que, dit-t-on, il a disparu, on embarque son épouse. Ce n’est pas acceptable. Dans un pays comme le nôtre, on ne doit pas accepter de telles pratiques. C’est de la barbarie. Que des gens me disent ces pratiques ont toujours existé au Sénégal, je dis non. On est au Sénégal, normalement on a une police compétente qui peut bien faire le travail de recherche pour trouver Bara Gaye. Embarquer une dame innocente pour que son mari vienne répondre ce n’est pas normal, c’est de la barbarie encore une fois. Donc en un moment il faut attirer l’attention des autorités sur certaines pratiques inadmissibles dans un pays qui se respecte. Il y a aussi l’affaire du jeune tchadien Makaila Nguebla qui a été expulsé ce n’est pas normal. Je ne sais pas quel deal notre pays a passé avec le Tchad mais ce n’est pas normal. A un certain moment aussi, il faut dénoncer ce genre de pratique qui n’est pas digne de notre pays. Ce gars a vécu longtemps au Sénégal, aujourd’hui, on l’expulse, du coup sa vie est exposée car il risque d’être éliminé en Guinée et les autorités sénégalaises le savent très bien. Je me demande où est Alioune Tine pour qui le Monsieur travaillait.
La demande sociale, vous l’avez évoquée, aujourd’hui, que vous inspire ce bras de fer entre l’Etat et les commerçants sur l’application des prix ?
Nous ce qu’on veut c’est que personne ne paie les frais encore moins les commerçants. On n’a pas besoin que les commerçants paient les frais, on n’a pas besoin également que les populations paient les frais. Tout ce que l’on veut c’est qu’il y a une promesse qui a été faite aux Sénégalais mais il ne faut pas tenir cette promesse en passant sur le calepin de certains Sénégalais. Mais tout ce qu’on sait c’est qu’actuellement les prix doivent baisser. Je ne sais pas mais consommons local, arrêtons d’être dépendants d’un riz qui vient de l’étranger, de l’huile et de tous les autres produits qu’on peut cultiver ici chez nous. Créons cette politique pour que dans 4 à 5 ans, le Sénégal puisse assurer sa sécurité et son autosuffisance alimentaire et payer à des prix raisonnables. Je crois que nos leaders doivent pouvoir aller dans ce sens là mais on a comme l’impression qu’ils ont les mains liées par des multinationales qui ont financé leur campagne et ils les laissent faire ce n’est pas normal. C’est tout ce dont le Sénégalais a besoin et rien d’autre.
Les enseignants sont aussi dans tous leurs états, quel message lancer dans ce sens pour sauver l’année scolaire ?
L’enseignement, c’est l’avenir du pays. Les enseignants on doit les mettre à l’aise, on doit bien les choisir pour qu’il y ait une bonne pédagogie. Parce qu’honnêtement, si vous prenez nos parents et la génération d’aujourd’hui, il n’y a pas photo. Or, l’avenir d’un pays dépend de son système d’éducation. Un pays ne peut pas se développer sans des intellectuels, sans des gens bien éduqués, et on a besoin de cela au Sénégal. On n'a pas besoin de professeurs qui sont là juste parce qu’ils n’ont pas d’autres alternatives. Il faudrait des assises sur l’éducation afin de diagnostiquer les vrais problèmes et d’y trouver des solutions durables pour ne pas dire définitives. Et de ce point de vue, le gouvernement est tenu de respecter ses engagements vis-à-vis des enseignants.
Que dites vous du débat autour du mandat de Moustapha Niasse qui fait couler beaucoup d’encre et de salive ?
Quand est ce que nos politiques vont arrêter de nous parler de ces problèmes là. Ce n’est pas un débat, ce n’est pas une actualité. Le Sénégal n’a pas besoin qu’on écrive des kilomètres d’encre sur des mandats qu’on doit ramener à cinq ou un an, non. Le Sénégal n’a pas besoin de ça. Les Sénégalais ont besoin de voir leur pouvoir d’achat augmenter. Mais un mandat, non ! Ce n’est même pas un buzz, ce mandat a été fait de manière injuste mais on peut le ramener à cinq ans de façon discrète et point final. On pouvait en discuter pendant une journée et régler cette question de façon définitive. Mais, on nous tympanise pendant une semaine avec cette question secondaire pour les Sénégalais. C’est vraiment du n’importe quoi.
Entretien réalisé par la rédaction de Leral