Qui est Yoro Ndiaye
Je m’appelle Yoro Ndiaye, je suis Baol-baol originaire de Mbacké. Je suis musicien auteur compositeur et je suis dans la musique depuis longtemps mais en tant que professionnel c’est moins long. J’ai commencé à faire proprement de la musique depuis l’orchestre régional de Diourbel quand j’étais au lycée en 1994, c’est en ce moment que j’ai vraiment commencé à jouer dans un vrai orchestre.
Votre histoire avec la musique c’est une passion ou bien vous l’avez héritée de votre famille ?
Il n’y a personne dans ma famille qui fait de la musique. S’il s’agit de chanter, on peut dire oui, parce qu’il y a mon papa qui chante dans les dahiras ». A part cela, il n’y a qu’une personne qui chante dans la famille c'est Yoro.
Cela n'a-t-il pas causé une mésentente au sein de votre famille ?
En réalité, il n’y a jamais eu de mésentente entre mon père et moi. Il n'aime pas que je fasse de la musique mais il n’y jamais eu de mésentente. Ce que j’ai choisi comme voie, il le respecte, il essaie de m’orienter mais il ne m’a pas interdit formellement de chanter. Il ne veut pas que je chante ou que je pratique la musique à Mbacké. C’est la seule condition qu’il a posée, il respecte mes choix parce que je suis assez majeur et étant un enfant bien éduqué, il sait que je ne vais pas le défier
Ne vous est-il pas arrivé de chanter en cachette pendant ce temps à Mbacké ?
Je l’ai fait quand je débutais, en ce moment j’étais encore jeune et personne ne me connaissait presque pas. J’amenais mes collègues de l’orchestre régional faire des concerts là-bas, à jouer lors des ouvertures de foyers scolaires. Mais ça n’avait pas l’ampleur que ça aurait pu avoir si aujourd’hui je voulais jouer un concert là-bas. Ce n’est pas pareil, car, maintenant, je ne peux pas faire un concert sans faire de promo, raison pour laquelle je ne peux plus le faire comme avant où je me cachais.
Et votre maman quelle a été sa position ?
Elle n’avait pas de position là-dessus. Elle a toujours respecté mes désirs, tout ce que j’ai choisi comme métier. Elle me conseille de ne pas me laisser tenter par ce qu'on dit en général dans le milieu de la musique.
On va sauter quelques étapes, on sait que vous jouiez les premières parties lors des concerts de Youssou Ndour. Pourtant on pensait que son label allait vous produire. Pourquoi ça n’a pas été le cas ?
Moi, quand j’étais là-bas, c’était pour se faire produire. On était dans un projet mais ça n’a pas abouti. Parce que j’ai perdu patience à un certain moment. Il n’y pas de problème entre nous. Comme tous les jeunes qui étaient passés par là, ils ont été promus à travers les concerts de Youssou Ndour, à chaque fois qu’il y a occasion d’un concert on essaie de les montrer, ils l’ont fait avec moi, ils ont essayé de me donner une chance de me produire avant Youssou Ndour, de profiter de son public et tout. Mais moi personnellement, peut-être que Dieu l’a voulu ainsi, je n’ai pas été patient. On avait commencé à enregistrer quelques morceaux en studios, après ça commencé à durer. Puisque j’avais déjà enregistré des maquettes avant d’arriver là-bas et comme il n’y avait pas encore de contrat, j’ai décidé gentiment de m’en aller pour faire ma propre production.
Quelle a été leur réaction ?
Je sais qu’une séparation n’est jamais une partie de plaisir surtout quand on se sépare avec une personne avec qui on avait commencé à faire des projets. Mais chacun fait ce qui l’arrange. Peut-être que si j’étais là-bas, je dépasserais là où je suis actuellement. On sait jamais, peut-être que si j’étais resté là-bas aussi personne ne me connaitrait. À présent, j’ai pris ce que je pensais être la bonne décision parce que je veux être libre dans mes idées, dans ce que je fais. Donc j’ai choisi de quitter pour poursuivre seul mon chemin et je ne l’ai pas regretté.
Est-ce qu’on peut espérer voir Yoro Ndiaye retourner à Prince Arts ?
Mais pourquoi pas, dans la musique il ne faut jamais dire jamais. Parce que dans le showbiz on voit toujours des rencontres improbables, on a pas de problème entre nous parce qu’ils m’ont offert du boulot plusieurs fois à travers des concerts et galas de Youssou Ndour qu’ils ont organisés dès fois alors que je n’étais plus là-bas. En outre, on se parle, on discute sur de belles choses.
Maintenant parlons de votre nouvel opus Lamisso. où en êtes-vous avec la promo ?
Actuellement, on est en train de faire le tour de Dakar à travers des concerts. On joue dans des bars comme d’habitude parce qu’on est plus des artistes de scène. Je ne compte pas trop sur mes productions pour gagner quelques choses. C’est dans les concerts, où les gens me découvrent, que j’en profite pour écouler souvent mes albums qui ne sont d'ailleurs pas à gogo sur le marché. Je les vends moi-même, c’est un système que j’ai élaboré et les gens qui viennent dans mes concerts en achètent. Je suis sûr qu’ils en feront un bon usage parce qu’un gars qui se rend dans votre concert, s’il apprécie, en achetant votre album, en fera bon usage.
Que signifie Lamisso ?
C’est un dialogue de culture. C’est être courtois parce que nous sommes dans la mondialisation? On ne peut pas renier l’autre tout en voulant faire quelque chose avec lui. Il faut respecter l’être tel qu’il est quelle que soit sa couleur de sa peau, sa religion…
Qu’est ce qui vous a marqué le plus dans votre vie?
Il y a plein de choses, que j’ai réalisées moi-même, c’était quand mon premier album était sorti. Je mettais des affiches jusque tard la nuit. J’étais tout blanc avec la farine que j’utilisais pour coller. J’étais trop fier de moi parce que c’était un challenge pour moi. Il y a aussi l’avènement de l’alternance parce que c’était un rêve pour tous les jeunes qui étaient habitués avec le régime socialiste. A part cela, il y a aussi l’élection de Barack Obama.
Est-ce que Yoro est prêt à faire du mblaax ?
Pourquoi pas j’en fais déjà. Bella c’est du mbalax peut être que j’ai gardé la couleur acoustique dans ma musique. En plus, je ne suis pas de ces gens qui le font à merveille. En musique, il ne faut jamais dire jamais, je n’exclus rien, je suis un musicien et je fais les choses comme je les sens. Je suis un Sénégalais et j’adore le mbalax.
Etes-vous prêt à faire un morceau pour les leaders politiques ?
Je suis du côté du peuple. Mais, sii je vois que quelqu’un a les mêmes idées que moi et que je sais ce qu’il développe va dans l’intérêt du peuple, je n’exclus pas de chanter pour qu’on vote pour ce monsieur-là. Il ne faut pas avoir peur de prendre des engagements dans la vie. J'estime que quand vous prenez des engagements ça n’engage que vous. Je ne vais pas prendre la main de quelqu’un pour lui dire de voter pour untel, mais je vais chanter pour lui. Mais pour le moment ce n’est pas à l’ordre du jour.
Lors du combat Balla Gaye 2- Tapha Tine, vous supportiez qui ?
Je suis un homme public et en tant qu’homme public je me réserve le droit de me prononcer sur certaines choses. De toute façon, le meilleur a gagné sur ce combat et j’encourage Tapha Tine beaucoup et je félicite Balla Gaye 2 de toute façon la victoire ne sort pas du Sénégal.
Quels sont les projets de Yoro ?
J’essaie de promouvoir encore plus l’album c’est mon actualité actuellement. Je compte faire des tournées dans les régions c’est ce que nous nous prévoyons. Je devrais commencer depuis longtemps mais on a eu du retard, on a eu des problèmes internes. On a repris les démarches avec les partenaires.
Qu’aimerez-vous qu’on vous souhaite vivement ?
Souhaitez-moi d’avoir un jour un Graamy award, de signer dans une grande maison de disque même si ce n’est pas évident, puis de faire plein de tournées. C’est le seul malheur qu’on peut souhaiter à un musicien.
Interview réalisée par Cheikh Camara Coka, Gnilane Bakhoum et Fatou Diène (www.leral.net)
Je m’appelle Yoro Ndiaye, je suis Baol-baol originaire de Mbacké. Je suis musicien auteur compositeur et je suis dans la musique depuis longtemps mais en tant que professionnel c’est moins long. J’ai commencé à faire proprement de la musique depuis l’orchestre régional de Diourbel quand j’étais au lycée en 1994, c’est en ce moment que j’ai vraiment commencé à jouer dans un vrai orchestre.
Votre histoire avec la musique c’est une passion ou bien vous l’avez héritée de votre famille ?
Il n’y a personne dans ma famille qui fait de la musique. S’il s’agit de chanter, on peut dire oui, parce qu’il y a mon papa qui chante dans les dahiras ». A part cela, il n’y a qu’une personne qui chante dans la famille c'est Yoro.
Cela n'a-t-il pas causé une mésentente au sein de votre famille ?
En réalité, il n’y a jamais eu de mésentente entre mon père et moi. Il n'aime pas que je fasse de la musique mais il n’y jamais eu de mésentente. Ce que j’ai choisi comme voie, il le respecte, il essaie de m’orienter mais il ne m’a pas interdit formellement de chanter. Il ne veut pas que je chante ou que je pratique la musique à Mbacké. C’est la seule condition qu’il a posée, il respecte mes choix parce que je suis assez majeur et étant un enfant bien éduqué, il sait que je ne vais pas le défier
Ne vous est-il pas arrivé de chanter en cachette pendant ce temps à Mbacké ?
Je l’ai fait quand je débutais, en ce moment j’étais encore jeune et personne ne me connaissait presque pas. J’amenais mes collègues de l’orchestre régional faire des concerts là-bas, à jouer lors des ouvertures de foyers scolaires. Mais ça n’avait pas l’ampleur que ça aurait pu avoir si aujourd’hui je voulais jouer un concert là-bas. Ce n’est pas pareil, car, maintenant, je ne peux pas faire un concert sans faire de promo, raison pour laquelle je ne peux plus le faire comme avant où je me cachais.
Et votre maman quelle a été sa position ?
Elle n’avait pas de position là-dessus. Elle a toujours respecté mes désirs, tout ce que j’ai choisi comme métier. Elle me conseille de ne pas me laisser tenter par ce qu'on dit en général dans le milieu de la musique.
On va sauter quelques étapes, on sait que vous jouiez les premières parties lors des concerts de Youssou Ndour. Pourtant on pensait que son label allait vous produire. Pourquoi ça n’a pas été le cas ?
Moi, quand j’étais là-bas, c’était pour se faire produire. On était dans un projet mais ça n’a pas abouti. Parce que j’ai perdu patience à un certain moment. Il n’y pas de problème entre nous. Comme tous les jeunes qui étaient passés par là, ils ont été promus à travers les concerts de Youssou Ndour, à chaque fois qu’il y a occasion d’un concert on essaie de les montrer, ils l’ont fait avec moi, ils ont essayé de me donner une chance de me produire avant Youssou Ndour, de profiter de son public et tout. Mais moi personnellement, peut-être que Dieu l’a voulu ainsi, je n’ai pas été patient. On avait commencé à enregistrer quelques morceaux en studios, après ça commencé à durer. Puisque j’avais déjà enregistré des maquettes avant d’arriver là-bas et comme il n’y avait pas encore de contrat, j’ai décidé gentiment de m’en aller pour faire ma propre production.
Quelle a été leur réaction ?
Je sais qu’une séparation n’est jamais une partie de plaisir surtout quand on se sépare avec une personne avec qui on avait commencé à faire des projets. Mais chacun fait ce qui l’arrange. Peut-être que si j’étais là-bas, je dépasserais là où je suis actuellement. On sait jamais, peut-être que si j’étais resté là-bas aussi personne ne me connaitrait. À présent, j’ai pris ce que je pensais être la bonne décision parce que je veux être libre dans mes idées, dans ce que je fais. Donc j’ai choisi de quitter pour poursuivre seul mon chemin et je ne l’ai pas regretté.
Est-ce qu’on peut espérer voir Yoro Ndiaye retourner à Prince Arts ?
Mais pourquoi pas, dans la musique il ne faut jamais dire jamais. Parce que dans le showbiz on voit toujours des rencontres improbables, on a pas de problème entre nous parce qu’ils m’ont offert du boulot plusieurs fois à travers des concerts et galas de Youssou Ndour qu’ils ont organisés dès fois alors que je n’étais plus là-bas. En outre, on se parle, on discute sur de belles choses.
Maintenant parlons de votre nouvel opus Lamisso. où en êtes-vous avec la promo ?
Actuellement, on est en train de faire le tour de Dakar à travers des concerts. On joue dans des bars comme d’habitude parce qu’on est plus des artistes de scène. Je ne compte pas trop sur mes productions pour gagner quelques choses. C’est dans les concerts, où les gens me découvrent, que j’en profite pour écouler souvent mes albums qui ne sont d'ailleurs pas à gogo sur le marché. Je les vends moi-même, c’est un système que j’ai élaboré et les gens qui viennent dans mes concerts en achètent. Je suis sûr qu’ils en feront un bon usage parce qu’un gars qui se rend dans votre concert, s’il apprécie, en achetant votre album, en fera bon usage.
Que signifie Lamisso ?
C’est un dialogue de culture. C’est être courtois parce que nous sommes dans la mondialisation? On ne peut pas renier l’autre tout en voulant faire quelque chose avec lui. Il faut respecter l’être tel qu’il est quelle que soit sa couleur de sa peau, sa religion…
Qu’est ce qui vous a marqué le plus dans votre vie?
Il y a plein de choses, que j’ai réalisées moi-même, c’était quand mon premier album était sorti. Je mettais des affiches jusque tard la nuit. J’étais tout blanc avec la farine que j’utilisais pour coller. J’étais trop fier de moi parce que c’était un challenge pour moi. Il y a aussi l’avènement de l’alternance parce que c’était un rêve pour tous les jeunes qui étaient habitués avec le régime socialiste. A part cela, il y a aussi l’élection de Barack Obama.
Est-ce que Yoro est prêt à faire du mblaax ?
Pourquoi pas j’en fais déjà. Bella c’est du mbalax peut être que j’ai gardé la couleur acoustique dans ma musique. En plus, je ne suis pas de ces gens qui le font à merveille. En musique, il ne faut jamais dire jamais, je n’exclus rien, je suis un musicien et je fais les choses comme je les sens. Je suis un Sénégalais et j’adore le mbalax.
Etes-vous prêt à faire un morceau pour les leaders politiques ?
Je suis du côté du peuple. Mais, sii je vois que quelqu’un a les mêmes idées que moi et que je sais ce qu’il développe va dans l’intérêt du peuple, je n’exclus pas de chanter pour qu’on vote pour ce monsieur-là. Il ne faut pas avoir peur de prendre des engagements dans la vie. J'estime que quand vous prenez des engagements ça n’engage que vous. Je ne vais pas prendre la main de quelqu’un pour lui dire de voter pour untel, mais je vais chanter pour lui. Mais pour le moment ce n’est pas à l’ordre du jour.
Lors du combat Balla Gaye 2- Tapha Tine, vous supportiez qui ?
Je suis un homme public et en tant qu’homme public je me réserve le droit de me prononcer sur certaines choses. De toute façon, le meilleur a gagné sur ce combat et j’encourage Tapha Tine beaucoup et je félicite Balla Gaye 2 de toute façon la victoire ne sort pas du Sénégal.
Quels sont les projets de Yoro ?
J’essaie de promouvoir encore plus l’album c’est mon actualité actuellement. Je compte faire des tournées dans les régions c’est ce que nous nous prévoyons. Je devrais commencer depuis longtemps mais on a eu du retard, on a eu des problèmes internes. On a repris les démarches avec les partenaires.
Qu’aimerez-vous qu’on vous souhaite vivement ?
Souhaitez-moi d’avoir un jour un Graamy award, de signer dans une grande maison de disque même si ce n’est pas évident, puis de faire plein de tournées. C’est le seul malheur qu’on peut souhaiter à un musicien.
Interview réalisée par Cheikh Camara Coka, Gnilane Bakhoum et Fatou Diène (www.leral.net)