Entre la Présidentielle de 2007, lors de laquelle Wade a été réélu, au premier tour, avec un score de 55, 8% et celle de 2012, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Une frange importante de l’électorat s’est abstenue, déçue, dit-on, par les promesses non tenues des politiques. Lors du premier tour, un Sénégalais inscrit, sur deux, n’est pas allé voter. Comme le démontre, avec suffisance, le taux de participation jugée faible, estimé à 51,58%. Cela a beaucoup lésé le candidat des Fal 2012, contraint d’aller à l’assaut du réservoir pour compenser le vide du premier tour, afin de venir à bout de son challenger, au deuxième tour. Cependant, beaucoup de circonstances concourent à cette contreperformance du libéral. Les réponses du pouvoir face à l’inflation couronnée par la montée vertigineuse des prix des denrées de consommation courante, ont été jugées très légères. Sur le plan politique, en 2007, même séparé d’Idrissa Seck, Wade avait, avec lui, son présent challenger du deuxième tour, alors son Directeur de Campagne qui lui a valu plusieurs voix significatives, dans le nord du pays, notamment, dans le Fouta et dans le Saloum. A côté de Macky Sall, Wade qui avait surclassé ses adversaires en 2007, comptait, également, sur la «lionne» du Baol, en l’occurrence, Aminata Tall, même si le département de Diourbel, avec un score de 15341 voix, soit 35,6% des 43020 suffrages valablement exprimés, est tombé dans le giron libéral, le 26 février dernier. La troisième raison de la débâcle au premier tour de Wade est due au fait qu’un sénégalais sur trois n’a pas approuvé ses incessantes révisions constitutionnelles. Cela suscitera l’allégation d’une dévolution monarchique du pouvoir dans la mémoire collective. En effet, avec plus de 15% de voix de perdues, entre 2007 et 2012, le candidat des Fal devra combler le vide. Les combattants, pour cette mère des batailles, sont sommés de retourner à la base pour reconquérir les bastions perdus : Kaolack, Matam, Louga, Mbour, Podor, Linguère, et effectivement la capitale et sa banlieue – Pikine, Parcelles Assainies- où les pouvoirs du leader du Mac ont été renforcés pour sauver les meubles. Dans le même temps, les leaders des Forces Alliées pour la victoire en 2012 (FAL 2012), comptent mettre les mains dans le cambouis, pour, disent-ils, aiguiser leur machine électorale, afin de réélire Me Wade. D’ailleurs, c’est pour cette cause que Souleymane Ndéné, Farba Senghor, Habib Sy pour ne citer que ceux-là ont déjà investi les bases. A Dakar, Pape Diop et Mamadou Seck ont mis en branle la stratégie de reconquête des localités perdues au premier tour.
Sékou Dianko DIATTA
Sékou Dianko DIATTA