leral.net | S'informer en temps réel

BACAR DIA, ANCIEN MINISTRE : «Ce que je crois, le Sénégal de 2011 n’est pas la Tunisie de Ben Ali »

La crise qui secoue la Tunisie a fini de contaminer l’Egypte et comme tout phénomène politique et social, il faut analyser clairement les déterminants, les identifier, les comprendre, les classer par ordre de gravité et en tirer les leçons en tenant compte des conditions historiques, politiques, démocratiques spécifiques à chaque pays afin d’anticiper et de résoudre les problèmes en amont. Aucun gouvernement du monde ne peut, sous le prétexte d’une stabilité faire l’économie d’une telle démarche.


Rédigé par leral.net le Mercredi 2 Février 2011 à 04:23 | | 2 commentaire(s)|

BACAR DIA, ANCIEN MINISTRE : «Ce que je crois, le Sénégal de 2011 n’est pas la Tunisie de Ben Ali »
Le premier facteur important est la mondialisation qui fait du monde un véritable village planétaire avec la possibilité pour les peuples de voir comment les choses se passent ailleurs grâce au développement des télécommunications et surtout des technologies de l’information et de la communication. La première des conséquences est leur aspiration naturelle et légitime au changement, à la liberté, au mieux être en référence à la situation dans les autres pays.

On ne peut plus vivre fermé, en ne tenant pas en compte cette donnée nouvelle et essentielle créée par la mondialisation et qui risque de surprendre beaucoup de régimes politiques.

Il serait intéressant d‘étudier les relations que les peuples entretiennent avec l’information qui souvent passe au premier rang des besoins de l’homme, plus urgent que celui de s’habiller, de manger, de dormir. L’information semble bousculer la hiérarchie et les régimes qui se limitent à la classification classique des besoins primaires le paieront à leur dépend. C’est là où il faut situer la faute de Ben ALI qui a cru que la croissance économique suffisait pour rester au pouvoir.

Le désir de liberté des peuples n’a pas été suffisamment pris en compte et donc le régime n’a pas su s’adapter aux exigences du nouveau monde.

Dans le cas de la Tunisie, le retard était grand. Absence totale de presse indépendante, une télévision d’Etat véhiculant une pensée unique autoritaire et surtout pas une seule télévision indépendante, censure de la presse avec fermeture de tous les journaux indépendants qui critiquaient le régime et comme si cela ne suffisait pas, les opposants étaient déportés et tués sous l’œil impuissant de leurs militants. Le peuple a accumulé des frustrations sans avoir un déversoir. Ce déversoir est bien naturellement la liberté d’expression ou alors la rue. La Tunisie c’est aussi le parti-Etat où tous les postes sont occupés par des proches de Ben ALI avec des élections dont les résultats sont connus d’avance et les scores les plus élevés possibles. Dans des cas pareils naturellement la seule arme face à la rue reste la répression, la mort pour ceux qui oseraient défier le chef. Avec le NET et les téléphones portables qui filment les actes de barbarie des Etats sur leur peuple, l’opinion internationale quelque soit la censure est vite avertie, mobilisée, ce qui met les pouvoirs qui s’y livrent au banc des accusés, entache leur image, baisse leur crédibilité. Tout ceci donne plus de voix à la lutte, plus de motivation et plus de courage.

Le Net accélérera plusieurs processus révolutionnaires et personne ne peut encore évaluer de façon définitive son impact dans les changements sociaux à venir dans le monde.

Il faut aussi noter un deuxième déterminant, c’est le réflexe de certains dirigeants à croire que l’ancienne colonie est capable par un soutien et souvent un silence coupable de protéger ou de masquer certaines fautes. Ben ALI était le meilleur élève de la France qui, malgré la situation difficile des droits de l’homme en Tunisie n’a jamais attiré l’attention de la communauté internationale peut être au nom d’intérêts et de facilités offerts par ce dernier pour acheter leur silence. La situation a surpris la France et le limogeage de l’ambassadeur n’y change rien, c’est toute une politique vis-à-vis de l’Afrique qu’il faudra changer, il faut revoir fondamentalement cette France-Afrique qui se fait souvent sur le dos des masses populaires et dans l’intérêt des élites.

Beaucoup d’opposants sénégalais font allusion à la Tunisie sous forme d’appels à peine masqués à la Révolte. Le Sénégal a connu le multipartisme depuis le président DIOUF et c’est peut être un des plus grands moments du passage de Abdou DIOUF au pouvoir. Le processus de libéralisation de la presse était aussi amorcé.

Le président Wade en dix ans a engagé le Sénégal dans une véritable révolution médiatique ; les journaux sont dix à vingt fois plus nombreux, le nombre de radios se chiffre à plusieurs dizaines et le plus important et c’est peut être là où il faut saluer la démarche du président Wade qui a compris très tôt la nécessité de libéraliser l’audiovisuel avec plus de cinq télévisions indépendantes, ouvertes au pouvoir et à l’opposition. Ce processus n’était pas évident devant la réticence, voire la prudence de certains de ses hommes mais, c’est aussi cela qui fait la force du chef, savoir anticiper sur l’histoire. Avec une seule télévision on vivrait surement des situations similaires avec des aspirations à la liberté exprimées par la violence.

Le droit à la marche est consacré par la constitution et l’audit récent du fichier est la preuve que le vote est sécurisé et qu’il n’est pas possible de truquer des élections dans notre pays. D’ailleurs les grandes mairies comme Thiès, Dakar, Louga, Saint-Louis sont entre les mains de l’opposition. Cette expérience est presque unique en Afrique. Cette opposition qui critique le ficher n’y croit pas car ce même ficher a permis de gagner les locales de 2009 dans plusieurs localités. Les sénégalais savent que dans ses conditions, la seule manière d’exprimer leur choix est le vote, ils y croient et font confiance au processus. Ceci ne signifie pas qu’il n’y à pas de défi à relever, au contraire. C’est la théorie des contradictions principales et des contradictions secondaires. Quand la contradiction principale est réglée, la contradiction secondaire se transforme en contradiction principale. Cette règle est ici bien respectée. La question des libertés au Sénégal n’est plus fondamentale au sens de la Tunisie de Ben ALI et les contradictions principales méritent d’être identifiées.

Le déficit d’approvisionnent en énergie, les crises récurrentes au niveau scolaire et les grèves des syndicats liées à la baisse du pouvoir d’achat méritent d’être analysés et identifiés comme des contradictions principales. Leur résolution fera naitre naturellement d’autres contradictions principales, telle est la vérité et la logique de la dynamique et la hiérarchie des besoins sociaux.

Que faire face à cette situation énergétique ? Comment trouver des solutions immédiates et des solutions durables pour les générations présentes et futures ?

Nous sommes tous interpellés et devons partager nos idées avec tous les autres citoyens, l’Etat et les partenaires de notre pays.

Monsieur Bacar DIA, Ancien Ministre

Secrétaire Général du Front Populaire

(Plus d'informations demain sur leral .net)


1.Posté par khetalli goor le 02/02/2011 10:48 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

KHETALLI GOOR contre les faiblesses sexuelles et dysfonctionnement érectile 10 000 F Tel 77 481 02 14

2.Posté par Bacar Wade Dia le 03/02/2011 10:51 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Personne n'a commenté cet article parce que ce con n'interesse personne.
Fermes ton cul pauvre con et boule de graisse de merde. Kattal sa ndaye

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site