ImageLe ministre a expliqué que la flambée, qui semblait exponentielle jusqu’à il y a quelque temps, des prix de produits pétroliers, a incité plusieurs gouvernements à diversifier leurs sources d’approvisionnement en combustible et à faire la promotion des énergies durables. Le Sénégal, qui, en ce domaine, n’est pas particulièrement gâté par la nature, n’a pu renoncer aux énergies fossiles, même s’il n’a fait que les diversifier. Le pays, sous l’initiative de Samuel Sarr, est en train de négocier l’installation d’une centrale à charbon, censée être meilleur marché que les centrales à pétrole. Il l’a, d’ailleurs, annoncé hier : «Une centrale au charbon de 2 125 Mw est prévue, avec la mise en service de la première tranche en 2010 et celle de la seconde tranche en 2011, en plus de plusieurs centrales à énergies renouvelables : solaire, éolienne, biomasse, hydraulique, etc.»
Samuel Sarr ne veut pas que l’embellie, créée sur les finances publiques par la baisse des prix sur le marché international, vienne à remettre en cause les nouvelles résolutions des pouvoirs publics de réduire la dépendance du pays envers le marché international du pétrole. Il considère, avec lui le modérateur de la séance d’hier matin, M. Jean Pierre Favennec de l’Institut français du pétrole (Ifp), que la baisse actuelle des cours du pétrole ne va pas durer plus d’une année et les deux experts s’attendent à une remontée des prix à la fin de l’année prochaine au plus tôt. Et Favennec pense que plus les cours baisseront, plus ils en viendront à remonter. Car la conséquence d’une baisse de prix, en plus de faire abandonner des projets qui cesseraient de devenir rentables, serait, dans le long terme, de réduire la disponibilité du carburant disponible. Ce qui aura alors pour effet, de faire remonter les prix.
Alors, pour se prémunir de ce qu’il appelle «un mouvement pendulaire dont la fréquence et l’amplitude dépendent de plusieurs facteurs que nous ne maîtrisons pas», Samuel Sarr indique que la politique de son département vise à porter la capacité de la Société africaine de raffinage (Sar) de 1,2 millions de tonnes à 3 millions et les capacités de stockage à 500 000 m3, «pour faire du Sénégal un hub pétrolier».
Ces mesures sont d’autant plus rendues nécessaires par le fait que, pour le Sénégal, un baril à 50 dollars n’est pas la panacée. Un participant à la séance d’hier a rappelé que le Président Wade, il y a deux ans, déclarait qu’au-delà de 29 dollars, le prix du baril devenait insupportable pour le pays. Si on est content que le baril ait quitté les 150 dollars, on ne peut pour autant se satisfaire des 50 dollars actuels. Même si, par ailleurs, nombre de pays pétroliers commencent à trouver les prix actuels catastrophiques pour leur balance de recettes.
source le quotidien