Le ministre de l’Agriculture, Amath Sall, dans une correspondance avec mention très urgent, datée du 16 octobre 2008, a sollicité l’apport financier de toutes les entreprises du public comme du privé du secteur agricole, pour la réussite de la fête de la Goana, prévue le lundi 27 octobre prochain à Dakar. Cette lettre dont l’objet est intitulé : « Caravane de l’abondance », est signée par le ministre de l’Agriculture, lui-même.
Dans le contenu, il estime que : « nos compatriotes, toutes catégories confondues se sont mobilisés après l’appel du 18 avril 2008 de son excellence, Me Abdoulaye Wade, Président de la République, les invitant à la Goana. » Toujours dans le même document, Amath Sall, estime que : « ils (nos compatriotes) ont répondu massivement et le défi a été relevé ». Le ministre de l’Agriculture de poursuivre : « nos compatriotes producteurs ont donc décidé de venir à Dakar pour remercier le Président de la République initiateur de la Goana d’avoir placer l’agriculture au cœur des efforts de l’État et d’avoir su insufflé une nouvelle dynamique dans le monde rural ».
Ainsi, pour la réussite de « cette caravane de la nourriture et de l’abondance » prévu le 27 octobre à la Place de l’Indépendance, le ministre de l’agriculture invite les destinataires de sa correspondance « à apporter votre contribution financière afin de permettre aux initiateurs de faire face aux frais d’organisation estimés à 300 millions de F Cfa ». Dans cette perspective, le ministre de l’agriculture a mis, M. Amar Yaya Sall, président du Mouvement autosuffisance développement et intégration, par ailleurs, coordonnateur du comité d’organisation, à la disposition des entreprises du secteur de l’agriculture.
Interpellé sur la question, le coordonnateur de l’événement affirme que « les préparatifs sont quasis prêts ». Selon lui, le problème du duplexe qui va permettre de mettre en liaison l’événement qui se tiendra devant le Palais Présidentiel avec un champ à Matam, un périmètre de maïs à Bignona, et la Diaspora à Washington, est réglé. En plus de cela, M. Amar Yaya Tall informe qu’une exposition sera organisée à la Place de l’indépendance « pour magnifier la bravoure de nos producteurs ».
Un choix du lieu qui, selon lui, n’est pas fortuit parce que « la Place de l’indépendance qui symbolise notre souveraineté politique va cette fois-ci symboliser notre souveraineté alimentaire ». M. Tall fait croire que « cet événement est à l’initiative de plus cinq cent organisations dont le Mouvement autosuffisance développement et intégration, la Fongs, la Fédération des associations du Fouta pour le développement, Association des élus locaux, Directoire national des femmes en élevage (Dinfel), le Cadre de concertation des producteurs d’arachide… » Pour ce qui est des frais d’organisation, le coordonnateur de la caravane confie que « deux comptes bancaires sont ouverts à Ecobanck et à la Caisse nationale de crédit agricole ». Il assure que « cet événement sera financé sur contributions volontaires de Sénégalais de l’intérieur comme ceux de l’extérieur ». Concernant le nombre d’entreprises du secteur agricole ayant déjà contribué, M. Tall attend d’abord de faire le point avec les banques pour pouvoir s’avancer sur la question. Il a tout de même cité entre autres entreprises qui, à l’en croire, ont déjà cotisé que sont TSE Afrique, Groupe CCBM, SISMAR, SUNEOR.
Le Cncr ne fêtera pas
Fêter l’abondance de récoltes sans impliquer l’une des organisations les plus représentatives de producteurs qu’est le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) semble étrange aux yeux des plusieurs observateurs. Une source proche du Cncr interpellée confirme la non-invitation de cette organisation de ruraux à participer à la fête de la Goana. Ce qui, à son avis, signifie que « le Cncr ne va pas participer à cette fête ». Interrogée sur les raisons de cette mise à l’écart, notre source, pense que « c’est lié à l’attitude du ministre de l’agriculture qui est allergique aux critiques ». A l’en croire, « les autorités sont en train de tout faire pour intimider le Cncr qui n’arrête pas de les critiquer ». Elle s’est posée la question de savoir : « comment peut on faire la fête alors qu’ils disent qu’ils sont à un niveau de prévision ». Pour montrer les contradictions que recouvre cette volonté de fêter des récoltes, la source a évoqué l’exemple de la variété 55 de l’arachide utilisée et qui, selon elle, a un cycle de 90 jours. A son avis, « comment peut on faire la fête alors qu’on n’a même pas encore commencé à récolter pour savoir si le résultat est bon ou pas ». Notre interlocuteur avance que : « les prévisions ont été faites sur la base des semences distribuées alors qu’en réalité, la moitié de ces semences dont ils parlent, a été mangée et non semée ».
Prenant l’exemple du mil, notre source fait savoir que « tout le monde sait qu’il y a une maladie qui est relevée dans plusieurs zones. Ce qui va certainement impacter négativement sur les rendements ». Au niveau du riz, la source rappelle que les autorités avaient prévu 45 mille hectares en irriguées et 70 mille hectares en pluvial. Ce qui, selon elle, devait faire 500 mille tonnes de paddy. Aujourd’hui, fait elle remarquer, « l’Anambé et le Fleuve Sénégal font ensemble moins de 35 milles hectares ». Au niveau du riz pluvial, elle ajoute que : « sur les 70 milles hectares prévus, on n’a pas fait 15 mille et c’est sûr qu’on fera moins de 300 mille tonnes ». Cette source proche du Cnrc qui voit les mêmes résultats concernant le lait, le sorgho et les autres prévisions, concède ainsi que : « il faut qu’on arrête et qu’on soit sérieux. Comment peut-on se permettre de fêter la Goana alors que les superficies prévues ne sont pas emblavées et que les conditions ne sont pas réussies ».
Rappelons que dans Le Populaire du vendredi 24 octobre, le secrétaire général du Cncr, Baba Ngom allait dans le même sens. Dans l’interview qu’il a accordé à nos confrères, M. Ngom avise que les producteurs visités lors de la tournée nationale du Cncr ne sont pas en fête. « Ils sont dans les champs en train de ramasser tout ce qui peut l’être, pour le préserver du bétail, des oiseaux etc. » Le secrétaire général du Cncr pense que : « il ne faudrait pas que les gens confondent le développement et la politique. Les fêtes politiques ont les comprend, mais une fête pour la moisson, il faut attendre d’avoir moissonné ».
source sud quotidien
Dans le contenu, il estime que : « nos compatriotes, toutes catégories confondues se sont mobilisés après l’appel du 18 avril 2008 de son excellence, Me Abdoulaye Wade, Président de la République, les invitant à la Goana. » Toujours dans le même document, Amath Sall, estime que : « ils (nos compatriotes) ont répondu massivement et le défi a été relevé ». Le ministre de l’Agriculture de poursuivre : « nos compatriotes producteurs ont donc décidé de venir à Dakar pour remercier le Président de la République initiateur de la Goana d’avoir placer l’agriculture au cœur des efforts de l’État et d’avoir su insufflé une nouvelle dynamique dans le monde rural ».
Ainsi, pour la réussite de « cette caravane de la nourriture et de l’abondance » prévu le 27 octobre à la Place de l’Indépendance, le ministre de l’agriculture invite les destinataires de sa correspondance « à apporter votre contribution financière afin de permettre aux initiateurs de faire face aux frais d’organisation estimés à 300 millions de F Cfa ». Dans cette perspective, le ministre de l’agriculture a mis, M. Amar Yaya Sall, président du Mouvement autosuffisance développement et intégration, par ailleurs, coordonnateur du comité d’organisation, à la disposition des entreprises du secteur de l’agriculture.
Interpellé sur la question, le coordonnateur de l’événement affirme que « les préparatifs sont quasis prêts ». Selon lui, le problème du duplexe qui va permettre de mettre en liaison l’événement qui se tiendra devant le Palais Présidentiel avec un champ à Matam, un périmètre de maïs à Bignona, et la Diaspora à Washington, est réglé. En plus de cela, M. Amar Yaya Tall informe qu’une exposition sera organisée à la Place de l’indépendance « pour magnifier la bravoure de nos producteurs ».
Un choix du lieu qui, selon lui, n’est pas fortuit parce que « la Place de l’indépendance qui symbolise notre souveraineté politique va cette fois-ci symboliser notre souveraineté alimentaire ». M. Tall fait croire que « cet événement est à l’initiative de plus cinq cent organisations dont le Mouvement autosuffisance développement et intégration, la Fongs, la Fédération des associations du Fouta pour le développement, Association des élus locaux, Directoire national des femmes en élevage (Dinfel), le Cadre de concertation des producteurs d’arachide… » Pour ce qui est des frais d’organisation, le coordonnateur de la caravane confie que « deux comptes bancaires sont ouverts à Ecobanck et à la Caisse nationale de crédit agricole ». Il assure que « cet événement sera financé sur contributions volontaires de Sénégalais de l’intérieur comme ceux de l’extérieur ». Concernant le nombre d’entreprises du secteur agricole ayant déjà contribué, M. Tall attend d’abord de faire le point avec les banques pour pouvoir s’avancer sur la question. Il a tout de même cité entre autres entreprises qui, à l’en croire, ont déjà cotisé que sont TSE Afrique, Groupe CCBM, SISMAR, SUNEOR.
Le Cncr ne fêtera pas
Fêter l’abondance de récoltes sans impliquer l’une des organisations les plus représentatives de producteurs qu’est le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) semble étrange aux yeux des plusieurs observateurs. Une source proche du Cncr interpellée confirme la non-invitation de cette organisation de ruraux à participer à la fête de la Goana. Ce qui, à son avis, signifie que « le Cncr ne va pas participer à cette fête ». Interrogée sur les raisons de cette mise à l’écart, notre source, pense que « c’est lié à l’attitude du ministre de l’agriculture qui est allergique aux critiques ». A l’en croire, « les autorités sont en train de tout faire pour intimider le Cncr qui n’arrête pas de les critiquer ». Elle s’est posée la question de savoir : « comment peut on faire la fête alors qu’ils disent qu’ils sont à un niveau de prévision ». Pour montrer les contradictions que recouvre cette volonté de fêter des récoltes, la source a évoqué l’exemple de la variété 55 de l’arachide utilisée et qui, selon elle, a un cycle de 90 jours. A son avis, « comment peut on faire la fête alors qu’on n’a même pas encore commencé à récolter pour savoir si le résultat est bon ou pas ». Notre interlocuteur avance que : « les prévisions ont été faites sur la base des semences distribuées alors qu’en réalité, la moitié de ces semences dont ils parlent, a été mangée et non semée ».
Prenant l’exemple du mil, notre source fait savoir que « tout le monde sait qu’il y a une maladie qui est relevée dans plusieurs zones. Ce qui va certainement impacter négativement sur les rendements ». Au niveau du riz, la source rappelle que les autorités avaient prévu 45 mille hectares en irriguées et 70 mille hectares en pluvial. Ce qui, selon elle, devait faire 500 mille tonnes de paddy. Aujourd’hui, fait elle remarquer, « l’Anambé et le Fleuve Sénégal font ensemble moins de 35 milles hectares ». Au niveau du riz pluvial, elle ajoute que : « sur les 70 milles hectares prévus, on n’a pas fait 15 mille et c’est sûr qu’on fera moins de 300 mille tonnes ». Cette source proche du Cnrc qui voit les mêmes résultats concernant le lait, le sorgho et les autres prévisions, concède ainsi que : « il faut qu’on arrête et qu’on soit sérieux. Comment peut-on se permettre de fêter la Goana alors que les superficies prévues ne sont pas emblavées et que les conditions ne sont pas réussies ».
Rappelons que dans Le Populaire du vendredi 24 octobre, le secrétaire général du Cncr, Baba Ngom allait dans le même sens. Dans l’interview qu’il a accordé à nos confrères, M. Ngom avise que les producteurs visités lors de la tournée nationale du Cncr ne sont pas en fête. « Ils sont dans les champs en train de ramasser tout ce qui peut l’être, pour le préserver du bétail, des oiseaux etc. » Le secrétaire général du Cncr pense que : « il ne faudrait pas que les gens confondent le développement et la politique. Les fêtes politiques ont les comprend, mais une fête pour la moisson, il faut attendre d’avoir moissonné ».
source sud quotidien