Voila que nos chiens de garde se déguisent en « mouton de tabaski », mais que le citoyen ne s’y trompe pas, ce sont bien ses intérêts et lui même que l’on est entrain de « sacrifier ». Oui, Babacar Touré à la tête du CNRA, il faut bien fêter la « mort » des droits des consommateurs des produits de presse et célébrer la « renaissances » des intérêts moraux et matériels des médias et des hommes de médias.
Nos infaillibles journalistes, bien trop conscients de leurs devoirs et droits viennent donc de prendre le contrôle de l’autorité administrative chargée de veiller sur les conditions d’exercice de leur métier et d’exploitation des organes de presse.
Citoyens du pays, vous êtes avertis : vos droits sont en dessous de ceux des journalistes.
Et ça commence bien. En effet, là où n’importe quel chien de garde, pardon journaliste, relèverait un conflit d’intérêt, nos redoutables éditorialistes y voient la consécration d’une longue carrière.
Grands communicants qu’ils sont, ils font semblant d’ignorer les positions de principe pour évoquer les grandes qualités humaines du nouveau promu, comme il s’agissait d’un problème de personne. Cette manière de communiquer leur permet de récuser à priori l’analyse et de considérer la critique comme une « attaque ad hominem », comme dirait Bourdieu. Passons aux aveux. Dans notre travail de critique des médias, les personnes nous intéressent. Nous parlons des « journalismes » et des journalistes. Oui nous savons être durs contre certains journalistes, mais sans jamais parler de leur vie privée. Nous osons croire qu’aucun journaliste ne nous contraindra à parler de sa vie privée.
Toutefois, ce qui nous intéresse ici, ce n’est pas la personne de Babacar Touré, mais les questions de principe.
Peut-on vraiment être juge et parti ? Peut-on, par exemple, imaginer Diagne Fada à la tête de la CENA ? Peut-on imaginer Aliou Sow CSE à la tête de l’ARMP ?
Pour rappel, le CNRA est une autorité administrative indépendante qui veille sur l’application de la loi dans le secteur de la presse. Il instruit des dossiers et rend des jugements sur des questions qui normalement devraient relever des compétences de l’exécutif, des juridictions classiques d’instruction et des juridictions de jugement.
Ainsi, le législateur a choisi d’alléger certaines procédures judiciaires et administratives dans le secteur de la presse en les confiant à une autorité administrative indépendante. Cependant, nous avons toujours dénoncé une certaine faiblesse des autorités face aux hommes de médias. Les députés de l’assemblée nationale avaient quelque part raison en bloquant l’adoption du code de la presse. Ni le CNRA, ni les hommes de médias ne doivent élaborer les règles de droits qui gouvernent le secteur de la presse. Il faudrait que l’on revienne dans ce pays à une certaine orthodoxie républicaine. La règle de droit doit être définie par le législateur, qui est libre d’y associer qui il veut. Le CNRA, comme l’autorité judiciaire, doit se limiter à veiller sur l’application de la règle de droit. Nous avons l’intime conviction que le CNRA ne devrait pas être au cœur de l’élaboration des textes, comme certains semblent le suggérer.
Comment donc Babacar Touré pourrait-il veiller sur l’application des règles dont les personnes qui les violent sont soit ses employés ou ses concurrents ? Disons le très net, Babacar Touré a toujours été du coté de ses confrères et non de ses concitoyens. Oui, dans leur travail, ses confrères font beaucoup de torts à ses concitoyens. A-t-on une fois entendu Babacar Touré dire stop à ses confrères, alors que ces derniers passent leur temps à bafouer l’honneur de ses concitoyens.
Pourtant, qui ne l’a pas entendu hurler pour défendre l’honneur de ses confrères, et parfois même à tort. En notre qualité de citoyen, nous récusons Babacar Touré parce qu’il a toujours été du coté de ses amis journaliste.
Entendons nous bien, le CNRA a pour principal mission de veiller sur les intérêts des citoyens (la protection de l’enfance, le respect de l’éthique et de la déontologie …), mais aussi et peut être accessoirement de veiller pour une saine cohabitation des différents acteurs de la presse (respect des règles du jeu par tous les organes de presse, donc concurrence saine et loyale).
Pour toutes ses raisons, Babacar Touré ne peut pas et ne doit pas être le Président du CNRA. Comment Babacar Touré peut être actionnaire majoritaire d’un groupe presse privée, et désigner, par exemple, demain le Président de l’audiovisuelle publique sénégalaise ? Comment Babacar Touré pourrait-il trancher un litige Walf / Sud ?
Il ne faut pas se voiler la face, les hommes de presse sénégalais ne règleront jamais le problème des médias sénégalais. Nous avons vu les exemples du CRED et du CORED. Quand on installait le CORED, nous avions publié une contribution à travers laquelle nous nous demandions si « le CORED n’était pas mal parti » ? Hélas ! l’histoire nous a donné raison. Tout le monde connaît les problèmes de la presse sénégalaise mais personne n’a le courage d’agir. Chaque fois que l’on porte atteinte à l’honneur d’un journaliste, l’hypocrite société civile et la très démagogique classique politique crient au scandale et on ne les entend jamais quand les journalistes portent atteinte à l’honneur d’un citoyen.
Trop c’est trop, il est temps de dire de stop aux hommes de médias. Hélas ! le citoyen sénégalais ne pourra pas compter sur Babacar TOURE. Cette nomination est politique pour ne pas dire politicienne.
Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias
Nos infaillibles journalistes, bien trop conscients de leurs devoirs et droits viennent donc de prendre le contrôle de l’autorité administrative chargée de veiller sur les conditions d’exercice de leur métier et d’exploitation des organes de presse.
Citoyens du pays, vous êtes avertis : vos droits sont en dessous de ceux des journalistes.
Et ça commence bien. En effet, là où n’importe quel chien de garde, pardon journaliste, relèverait un conflit d’intérêt, nos redoutables éditorialistes y voient la consécration d’une longue carrière.
Grands communicants qu’ils sont, ils font semblant d’ignorer les positions de principe pour évoquer les grandes qualités humaines du nouveau promu, comme il s’agissait d’un problème de personne. Cette manière de communiquer leur permet de récuser à priori l’analyse et de considérer la critique comme une « attaque ad hominem », comme dirait Bourdieu. Passons aux aveux. Dans notre travail de critique des médias, les personnes nous intéressent. Nous parlons des « journalismes » et des journalistes. Oui nous savons être durs contre certains journalistes, mais sans jamais parler de leur vie privée. Nous osons croire qu’aucun journaliste ne nous contraindra à parler de sa vie privée.
Toutefois, ce qui nous intéresse ici, ce n’est pas la personne de Babacar Touré, mais les questions de principe.
Peut-on vraiment être juge et parti ? Peut-on, par exemple, imaginer Diagne Fada à la tête de la CENA ? Peut-on imaginer Aliou Sow CSE à la tête de l’ARMP ?
Pour rappel, le CNRA est une autorité administrative indépendante qui veille sur l’application de la loi dans le secteur de la presse. Il instruit des dossiers et rend des jugements sur des questions qui normalement devraient relever des compétences de l’exécutif, des juridictions classiques d’instruction et des juridictions de jugement.
Ainsi, le législateur a choisi d’alléger certaines procédures judiciaires et administratives dans le secteur de la presse en les confiant à une autorité administrative indépendante. Cependant, nous avons toujours dénoncé une certaine faiblesse des autorités face aux hommes de médias. Les députés de l’assemblée nationale avaient quelque part raison en bloquant l’adoption du code de la presse. Ni le CNRA, ni les hommes de médias ne doivent élaborer les règles de droits qui gouvernent le secteur de la presse. Il faudrait que l’on revienne dans ce pays à une certaine orthodoxie républicaine. La règle de droit doit être définie par le législateur, qui est libre d’y associer qui il veut. Le CNRA, comme l’autorité judiciaire, doit se limiter à veiller sur l’application de la règle de droit. Nous avons l’intime conviction que le CNRA ne devrait pas être au cœur de l’élaboration des textes, comme certains semblent le suggérer.
Comment donc Babacar Touré pourrait-il veiller sur l’application des règles dont les personnes qui les violent sont soit ses employés ou ses concurrents ? Disons le très net, Babacar Touré a toujours été du coté de ses confrères et non de ses concitoyens. Oui, dans leur travail, ses confrères font beaucoup de torts à ses concitoyens. A-t-on une fois entendu Babacar Touré dire stop à ses confrères, alors que ces derniers passent leur temps à bafouer l’honneur de ses concitoyens.
Pourtant, qui ne l’a pas entendu hurler pour défendre l’honneur de ses confrères, et parfois même à tort. En notre qualité de citoyen, nous récusons Babacar Touré parce qu’il a toujours été du coté de ses amis journaliste.
Entendons nous bien, le CNRA a pour principal mission de veiller sur les intérêts des citoyens (la protection de l’enfance, le respect de l’éthique et de la déontologie …), mais aussi et peut être accessoirement de veiller pour une saine cohabitation des différents acteurs de la presse (respect des règles du jeu par tous les organes de presse, donc concurrence saine et loyale).
Pour toutes ses raisons, Babacar Touré ne peut pas et ne doit pas être le Président du CNRA. Comment Babacar Touré peut être actionnaire majoritaire d’un groupe presse privée, et désigner, par exemple, demain le Président de l’audiovisuelle publique sénégalaise ? Comment Babacar Touré pourrait-il trancher un litige Walf / Sud ?
Il ne faut pas se voiler la face, les hommes de presse sénégalais ne règleront jamais le problème des médias sénégalais. Nous avons vu les exemples du CRED et du CORED. Quand on installait le CORED, nous avions publié une contribution à travers laquelle nous nous demandions si « le CORED n’était pas mal parti » ? Hélas ! l’histoire nous a donné raison. Tout le monde connaît les problèmes de la presse sénégalaise mais personne n’a le courage d’agir. Chaque fois que l’on porte atteinte à l’honneur d’un journaliste, l’hypocrite société civile et la très démagogique classique politique crient au scandale et on ne les entend jamais quand les journalistes portent atteinte à l’honneur d’un citoyen.
Trop c’est trop, il est temps de dire de stop aux hommes de médias. Hélas ! le citoyen sénégalais ne pourra pas compter sur Babacar TOURE. Cette nomination est politique pour ne pas dire politicienne.
Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias