Le président syrien Bachar el-Assad souhaite que l'arrivée de François Hollande à l'Élysée change l'attitude de la France au Moyen-Orient. Dans un entretien diffusé mercredi par la chaîne russe Rossia 24, le dirigeant syrien «espère que le nouveau président (français) pensera à l'intérêt de la France», soulignant que ce dernier «ne réside pas dans de nouvelles incitations aux chaos et à la crise au Proche-Orient et dans le monde arabe». Il laisse ainsi entendre que le soulèvement populaire entamé à la mi-mars 2011, et qui aurait déjà fait plus de 12.000 victimes, est encouragé par les puissances occidentales.
Les États qui «sèment le chaos» en Syrie pourraient bien en être victimes à leur tour, avertit le président. «Ce qui se passe au Moyen-Orient, le chaos qu'on y crée - le terrorisme - aura un effet négatif en Europe aussi, parce que ce n'est pas loin de notre région», explique le chef de l'État, évoquant les soulèvements populaires du «printemps arabe». «Pour les dirigeants de ces pays, il devient clair que ce n'est pas le “printemps” mais le chaos et, comme je l'ai dit, si vous semez le chaos en Syrie vous pourriez être touché vous-même, ce qu'ils comprennent parfaitement», dit-il.
«L'Europe et les États-Unis ne sont pas le monde entier»
Bachar el-Assad reconnaît par ailleurs que les sanctions occidentales affectent l'économie syrienne, mais assure que Damas garde d' «excellentes relations» avec d'autres pays. «Nous pouvons trouver des alternatives qui nous permettront de surmonter ces difficultés. L'Europe et les États-Unis ne sont pas le monde entier», ironise-t-il. La Russie et la Chine sont les rares alliés qui restent au régime baassiste. «Ce n'est pas moi qu'ils soutiennent, ils soutiennent la stabilité de la région et comprennent le rôle géopolitique de la Syrie», a appuyé le président syrien.
Damas impute depuis des mois le soulèvement populaire à des «terroristes» soutenus par des pays étrangers, visant notamment l'Arabie saoudite et Qatar, favorables à des livraisons d'armes à destination des insurgés. La Russie soutient cette version et rend coupables les rebelles de l'essentiel des violences commises depuis le cessez-le-feu du 12 avril négocié par Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe. Les attentats commis récemment à Damas et à Alep ont relancé cette théorie du complot étranger, mais l'opposition accuse les autorités de les avoir elles-mêmes ordonnés pour discréditer les rebelles.
Le scrutin législatif boycotté par l'opposition
Bachar el-Assad se félicite enfin des résultats des récentes élections législatives organisées le 7 mai qui «montrent que le peuple syrien soutient toujours la voie des réformes que nous avons annoncées il y a un an, et que la majorité soutient le pouvoir en place». «Les élections reflètent la volonté du peuple, c'est un message fort pour tous, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays», a-t-il ajouté. «Le peuple syrien n'a pas eu peur des menaces des terroristes, qui ont tenté d'empêcher les élections», a-t-il encore déclaré. Les autorités n'ont pourtant publié mardi que la participation - 51,26% - et les noms des élus par circonscription, sans donner leur affiliation politique.
Ce scrutin a d'ailleurs été qualifié de «farce» par l'opposition, qui l'a boycotté, et a été raillé par la communauté internationale. «Appeler à boycotter les élections, c'est la même chose que d'appeler à boycotter le peuple, ce qui fait que je ne pense pas qu'ils (les opposants) aient un quelconque poids ou signification à l'intérieur de la Syrie», a déclaré Assad. «Ce n'est pas une armée, et elle n'est pas libre: ils reçoivent des armes et de l'argent de l'étranger, de différents pays, c'est une bande de criminels», a-t-il affirmé.
Un nouveau mort dans des heurts au Liban
Une personne a été tuée et cinq autres blessées aujourd'hui dans de nouveaux heurts entre sunnites et alaouites à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, a affirmé un responsable des services de sécurité. «Des affrontements intermittents à la roquette et à la mitrailleuse se déroulent depuis 4 heures du matin entre le quartier de Bab al-Tebbaneh (majoritairement sunnite et hostile au régime syrien) et le quartier voisin de Jabal Mohsen (à majorité alaouite pro-régime), a indiqué cette source, précisant que des maisons ont été brûlées.
L'armée libanaise déployée depuis lundi dans ces zones sensibles a tiré en direction de l'origine des tirs, mais a dû se replier légèrement sur la rue de Syrie qui sépare les deux quartiers. Des affrontements entre des habitants de Bab al-Tebbaneh et Jabal Mohsen avaient fait neuf morts et des dizaines de blessés entre samedi et lundi, avant que l'armée n'intervienne et ne rétablisse le calme. Depuis le début de la révolte contre le régime syrien en mars 2011, des heurts confessionnels ont éclaté à plusieurs reprises à Tripoli, mais ceux du week-end sont les plus meurtriers.
Par lefigaro.fr
Les États qui «sèment le chaos» en Syrie pourraient bien en être victimes à leur tour, avertit le président. «Ce qui se passe au Moyen-Orient, le chaos qu'on y crée - le terrorisme - aura un effet négatif en Europe aussi, parce que ce n'est pas loin de notre région», explique le chef de l'État, évoquant les soulèvements populaires du «printemps arabe». «Pour les dirigeants de ces pays, il devient clair que ce n'est pas le “printemps” mais le chaos et, comme je l'ai dit, si vous semez le chaos en Syrie vous pourriez être touché vous-même, ce qu'ils comprennent parfaitement», dit-il.
«L'Europe et les États-Unis ne sont pas le monde entier»
Bachar el-Assad reconnaît par ailleurs que les sanctions occidentales affectent l'économie syrienne, mais assure que Damas garde d' «excellentes relations» avec d'autres pays. «Nous pouvons trouver des alternatives qui nous permettront de surmonter ces difficultés. L'Europe et les États-Unis ne sont pas le monde entier», ironise-t-il. La Russie et la Chine sont les rares alliés qui restent au régime baassiste. «Ce n'est pas moi qu'ils soutiennent, ils soutiennent la stabilité de la région et comprennent le rôle géopolitique de la Syrie», a appuyé le président syrien.
Damas impute depuis des mois le soulèvement populaire à des «terroristes» soutenus par des pays étrangers, visant notamment l'Arabie saoudite et Qatar, favorables à des livraisons d'armes à destination des insurgés. La Russie soutient cette version et rend coupables les rebelles de l'essentiel des violences commises depuis le cessez-le-feu du 12 avril négocié par Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe. Les attentats commis récemment à Damas et à Alep ont relancé cette théorie du complot étranger, mais l'opposition accuse les autorités de les avoir elles-mêmes ordonnés pour discréditer les rebelles.
Le scrutin législatif boycotté par l'opposition
Bachar el-Assad se félicite enfin des résultats des récentes élections législatives organisées le 7 mai qui «montrent que le peuple syrien soutient toujours la voie des réformes que nous avons annoncées il y a un an, et que la majorité soutient le pouvoir en place». «Les élections reflètent la volonté du peuple, c'est un message fort pour tous, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays», a-t-il ajouté. «Le peuple syrien n'a pas eu peur des menaces des terroristes, qui ont tenté d'empêcher les élections», a-t-il encore déclaré. Les autorités n'ont pourtant publié mardi que la participation - 51,26% - et les noms des élus par circonscription, sans donner leur affiliation politique.
Ce scrutin a d'ailleurs été qualifié de «farce» par l'opposition, qui l'a boycotté, et a été raillé par la communauté internationale. «Appeler à boycotter les élections, c'est la même chose que d'appeler à boycotter le peuple, ce qui fait que je ne pense pas qu'ils (les opposants) aient un quelconque poids ou signification à l'intérieur de la Syrie», a déclaré Assad. «Ce n'est pas une armée, et elle n'est pas libre: ils reçoivent des armes et de l'argent de l'étranger, de différents pays, c'est une bande de criminels», a-t-il affirmé.
Un nouveau mort dans des heurts au Liban
Une personne a été tuée et cinq autres blessées aujourd'hui dans de nouveaux heurts entre sunnites et alaouites à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, a affirmé un responsable des services de sécurité. «Des affrontements intermittents à la roquette et à la mitrailleuse se déroulent depuis 4 heures du matin entre le quartier de Bab al-Tebbaneh (majoritairement sunnite et hostile au régime syrien) et le quartier voisin de Jabal Mohsen (à majorité alaouite pro-régime), a indiqué cette source, précisant que des maisons ont été brûlées.
L'armée libanaise déployée depuis lundi dans ces zones sensibles a tiré en direction de l'origine des tirs, mais a dû se replier légèrement sur la rue de Syrie qui sépare les deux quartiers. Des affrontements entre des habitants de Bab al-Tebbaneh et Jabal Mohsen avaient fait neuf morts et des dizaines de blessés entre samedi et lundi, avant que l'armée n'intervienne et ne rétablisse le calme. Depuis le début de la révolte contre le régime syrien en mars 2011, des heurts confessionnels ont éclaté à plusieurs reprises à Tripoli, mais ceux du week-end sont les plus meurtriers.
Par lefigaro.fr