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Baisse du crédit du sénégal sur le marché financier : L’Etat obtient 6,5 milliards sur 25 recherchés

Habitué à voir ses émissions de titres du Trésor faire courir les emprunteurs institutionnels, le gouvernement du Sénégal a enregistré un sacré revers dans le cadre de sa dernière émission d’obligations du Trésor, pour un montant de 25 milliards de francs Cfa.


Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Juillet 2012 à 18:29 | | 0 commentaire(s)|

Baisse du crédit du sénégal sur le marché financier : L’Etat obtient 6,5 milliards sur 25 recherchés
Si le marché financier nous sno­be, que va devenir le Sénégal ? Ceux qui ont parcouru le Procès-verbal publié dans plusieurs journaux hier, par la banque centrale, se sont rendu compte qu’alors qu’il cherchait 25 milliards de francs Cfa en obligations, le Sé­négal n’a pu en obtenir que 6,2 mil­liards, soit 25% du montant recherché. Pas rassurant en ce moment de grande dèche financière pour les caisses de l’Etat. Les spécialistes auxquels Le Quotidien s’est adressé pour comprendre le sens de ce phénomène n’y sont pas allés par quatre chemins. Tous expliquent que cela démontre un effritement de la crédibilité financière du Sénégal.
En des termes plus diplomatiques, M. Gabriel Fal, le Pdg de Cgf Bourse, l’une des sociétés de gestion et d’intermédiation de la Brvm, installée au Sénégal, explique que «la capacité de placement de la signature du Séné­gal a diminué auprès des banques commerciales». Car pour l’essentiel, les emprunts obligataires du Sénégal ou des autres pays, sur le marché financier de l’Uemoa, sont acquis par les institutions bancaires ou les compagnies d’assurance. Les particuliers n’y ont pour ainsi dire, pas accès. Alors que, explique Gabriel Fal, les banques pour ne pas dégrader leur ratio de transformation, par rapport à la banque centrale.

Plus de 10 milliards rejetés

Au-delà de cela, les banques et institutions financières ont dû se dire aussi que le Sénégal a fortement érodé ses marges de négociations. Comment comprendre autrement que sur le montant total des soumissions, qui était de 16 milliards 752 millions 38 francs Cfa, les soumissions retenues n’aient été que de 6 252 038 000 francs Cfa ? En fait, les soumissionnaires ont dû proposer des montants qui ne devaient pas plaire à l’émetteur. Le Pv informe que le prix marginal de l’obligation était de 9300 francs Cfa, et le prix moyen pondéré, de 9634 francs Cfa. Si l’émetteur a rejeté plus de 10 milliards de propositions, c’est certainement parce qu’elles n’ont pas dû être d’un montant assez sérieux. Ce qui est frappant dans le rapport publié par la Banque centrale, c’est de noter que c’est un milliard de francs Cfa en soumissions qui a été rejeté au Sénégal, pour un montant global de 2,5 milliards de francs Cfa. Et le Mali en crise a vu ses institutions financières proposer à l’Etat du Sénégal, 5 milliards de francs, qui n’en a prix que 3,5. Bref, l’Etat du Sénégal devrait s’inquiéter de voir que ce sont les institutions établies sur son territoire qui ont été les moins intéressées par les obligations qu’elle a émises. Qu’est-ce que cela cache-t-il ?
Il serait facile d’invoquer la gestion très peu orthodoxe des finances publiques par le régime sortant de Abdoulaye Wade. Le Quo­tidien a été de ceux qui ont toujours dénoncé le fait que les emprunts obligataires et les émissions de bons du Trésor servaient de plus en plus, à permettre à l’Etat de maintenir à flot son budget de fonctionnement. Et le fait de s’endetter à très court terme (un an ou deux au maximum), n’a jamais permis de consacrer les sommes acquises à des projets prioritaires, ce qui en a le plus plombé l’utilisation. Si, par faute d’imagination, le gouvernement de Macky Sall voulait continuer sur cette voie, ce rejet doit sonner pour lui comme un signal d’alarme.


Source:lequotidien.sn