Ce samedi, au lendemain d'une attaque meurtrière survenue dans un établissement prisé du quartier de l'Hippodrome à Bamako, dans une rue surnommée « Princesse » très fréquentée notamment par les expatriés, les présidents français et malien ont décidé de prendre des mesures communes pour renforcer la sécurité dans le pays, selon l'Elysée.
Après l'attaque, qui a fait cinq morts et neuf blessés, François Hollande s'est entretenu ce samedi avec son homologue Ibrahim Boubacar Keïta. « Il lui a fait part du soutien total de la France dans la lutte contre le terrorisme », selon un communiqué. « Les deux présidents ont examiné les modalités de la coopération sur l'enquête en cours. Ils ont également décidé de mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali ». Dans le cadre de son opération antiterroriste Barkhane, l'armée française dispose toujours d'un point d'appui permanent à Gao et d'une base avancée temporaire à Tessalit.
Le point sur l'enquête
Selon une annonce faite par la police ce samedi après-midi, les deux individus arrêtés précédemment dans la matinée « ne sont pas au cœur » de l'attentat. Les armes qu'ils portaient au moment de leur interpellation n'ont pas servi dans la fusillade, il s'agit selon la police d'armes utilisées pour commettre des petits larcins.
« Celui qui a tiré, je ne l’ai pas vu parce que j’étais à la caisse, a raconté à RFI le gérant du restaurant La Terrasse, théâtre de la fusillade. Entre la caisse et la porte où il y a eu les coups de feu, j’étais un peu loin et il y avait du monde. Alors il était derrière le monde, je ne l’ai pas vu. »
« D’abord, on a entendu les coups de feu, explique le gérant. Comme tout le monde, on s'est baissé. Tout le monde était là par terre. Les gens se cachaient, les gens criaient, lui a continué à tirer, et après il est venu me dire qu’il y avait un mort et un blessé grave. J’ai amené une chaise, je me suis assis pour me calmer, parce que c’était un peu fort. Je n’ai pas d’ennemis, les gens me respectent bien, je n’ai pas de problèmes, avec personne. Je n’ai pas eu de menaces, c’est bizarre que ça tombe chez moi, je ne comprends pas ce qui se passe là. »
Conseil extraordinaire de défense
L'attaque n'a pas été revendiquée, mais la piste jihadiste reste privilégiée. Le commando était composé d’au moins deux personnes qui sont parvenues à s'enfuir après l'attaque.
Les autorités maliennes sont sur la brèche au plus haut niveau. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a présidé un conseil de défense extraordinaire qui s'est achevé ce samedi 7 mars à la mi-journée. Le président de la République, mais également le Premier ministre, les hauts gradés de l’armée malienne ont tous participé à la réunion.
Il s’agissait, d’après une source qui a participé à cette rencontre, de prendre des mesures pour notamment renforcer le dispositif sécuritaire à Bamako. « Police, gendarmerie, armée malienne, service de renseignement sont tous mobilisés », a confié à RFI un responsable de l’Etat qui a participé à ce conseil de défense.
Le gouvernement malien a, de son côté, rendu public un premier communiqué après cette fusillade, qui « a entrainé des pertes en vie humaine », a déploré le gouvernement dans ce communiqué, qualifiant au passage l'acte de « criminel et de terroriste ».
Bamako touchée, une première
Cette attaque est une première, mais ce n'est pas une surprise. Il y a déjà eu plusieurs alertes. La première que l'on retient avait précédé l'opération Serval en janvier 2011. Un jeune Tunisien se réclamant d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait lancé une grenade sur l'ambassade de France à Bamako. L'attaque, mal préparée, n'avait fait que deux blessés légers parmi les passants. On parlait alors d'un acte isolé.
Depuis l'intervention française au Mali, la menace terroriste s'est précisée et concrétisée. Contre les soldats de l'ONU et les forces maliennes d'abord, plusieurs fois visés par des attaques dans le nord du pays. A Bamako, les ambassades avaient déjà fait part à plusieurs reprises de leurs inquiétudes.
En novembre 2013, un gendarme français avait été blessé par un déséquilibré. Un an plus tard, en novembre 2014, un ressortissant français avait été tué en s'opposant au vol de sa voiture. Dans les deux cas, les pistes terroristes avaient été écartées, mais ces attaques avaient contribué à instaurer un climat de peur diffuse. Le dernier message d'alerte transmis aux ressortissants étrangers avait été émis par les Nations unies à Bamako en début d'année, il y a quelques semaines seulement.
Fabien Guyomard, un expatrié breton à Bamako
La famille de Fabien Guyomard, le jeune Français tué dans l'attaque, vit dans les Côtes-d'Armor, dans le petit port de Binic, a-t-on appris auprès du maire de la commune, Christian Urvoy. Le jeune homme « travaillait à l'étranger depuis déjà plusieurs années », a rappelé l'élu en précisant qu'il ne connaissait pas la victime.
Célibataire sans enfant, né le 4 août 1984 en France, Fabien Guyomard vivait à Bamako depuis 2007. Il travaillait à ICMS Africa, une société américaine spécialisée dans la construction de luxe.
Par RFI
Après l'attaque, qui a fait cinq morts et neuf blessés, François Hollande s'est entretenu ce samedi avec son homologue Ibrahim Boubacar Keïta. « Il lui a fait part du soutien total de la France dans la lutte contre le terrorisme », selon un communiqué. « Les deux présidents ont examiné les modalités de la coopération sur l'enquête en cours. Ils ont également décidé de mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali ». Dans le cadre de son opération antiterroriste Barkhane, l'armée française dispose toujours d'un point d'appui permanent à Gao et d'une base avancée temporaire à Tessalit.
Le point sur l'enquête
Selon une annonce faite par la police ce samedi après-midi, les deux individus arrêtés précédemment dans la matinée « ne sont pas au cœur » de l'attentat. Les armes qu'ils portaient au moment de leur interpellation n'ont pas servi dans la fusillade, il s'agit selon la police d'armes utilisées pour commettre des petits larcins.
« Celui qui a tiré, je ne l’ai pas vu parce que j’étais à la caisse, a raconté à RFI le gérant du restaurant La Terrasse, théâtre de la fusillade. Entre la caisse et la porte où il y a eu les coups de feu, j’étais un peu loin et il y avait du monde. Alors il était derrière le monde, je ne l’ai pas vu. »
« D’abord, on a entendu les coups de feu, explique le gérant. Comme tout le monde, on s'est baissé. Tout le monde était là par terre. Les gens se cachaient, les gens criaient, lui a continué à tirer, et après il est venu me dire qu’il y avait un mort et un blessé grave. J’ai amené une chaise, je me suis assis pour me calmer, parce que c’était un peu fort. Je n’ai pas d’ennemis, les gens me respectent bien, je n’ai pas de problèmes, avec personne. Je n’ai pas eu de menaces, c’est bizarre que ça tombe chez moi, je ne comprends pas ce qui se passe là. »
Conseil extraordinaire de défense
L'attaque n'a pas été revendiquée, mais la piste jihadiste reste privilégiée. Le commando était composé d’au moins deux personnes qui sont parvenues à s'enfuir après l'attaque.
Les autorités maliennes sont sur la brèche au plus haut niveau. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a présidé un conseil de défense extraordinaire qui s'est achevé ce samedi 7 mars à la mi-journée. Le président de la République, mais également le Premier ministre, les hauts gradés de l’armée malienne ont tous participé à la réunion.
Il s’agissait, d’après une source qui a participé à cette rencontre, de prendre des mesures pour notamment renforcer le dispositif sécuritaire à Bamako. « Police, gendarmerie, armée malienne, service de renseignement sont tous mobilisés », a confié à RFI un responsable de l’Etat qui a participé à ce conseil de défense.
Le gouvernement malien a, de son côté, rendu public un premier communiqué après cette fusillade, qui « a entrainé des pertes en vie humaine », a déploré le gouvernement dans ce communiqué, qualifiant au passage l'acte de « criminel et de terroriste ».
Bamako touchée, une première
Cette attaque est une première, mais ce n'est pas une surprise. Il y a déjà eu plusieurs alertes. La première que l'on retient avait précédé l'opération Serval en janvier 2011. Un jeune Tunisien se réclamant d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait lancé une grenade sur l'ambassade de France à Bamako. L'attaque, mal préparée, n'avait fait que deux blessés légers parmi les passants. On parlait alors d'un acte isolé.
Depuis l'intervention française au Mali, la menace terroriste s'est précisée et concrétisée. Contre les soldats de l'ONU et les forces maliennes d'abord, plusieurs fois visés par des attaques dans le nord du pays. A Bamako, les ambassades avaient déjà fait part à plusieurs reprises de leurs inquiétudes.
En novembre 2013, un gendarme français avait été blessé par un déséquilibré. Un an plus tard, en novembre 2014, un ressortissant français avait été tué en s'opposant au vol de sa voiture. Dans les deux cas, les pistes terroristes avaient été écartées, mais ces attaques avaient contribué à instaurer un climat de peur diffuse. Le dernier message d'alerte transmis aux ressortissants étrangers avait été émis par les Nations unies à Bamako en début d'année, il y a quelques semaines seulement.
Fabien Guyomard, un expatrié breton à Bamako
La famille de Fabien Guyomard, le jeune Français tué dans l'attaque, vit dans les Côtes-d'Armor, dans le petit port de Binic, a-t-on appris auprès du maire de la commune, Christian Urvoy. Le jeune homme « travaillait à l'étranger depuis déjà plusieurs années », a rappelé l'élu en précisant qu'il ne connaissait pas la victime.
Célibataire sans enfant, né le 4 août 1984 en France, Fabien Guyomard vivait à Bamako depuis 2007. Il travaillait à ICMS Africa, une société américaine spécialisée dans la construction de luxe.
Par RFI