« Le Messager », journal jusqu’ici dirigé par le tout nouveau ministre porte-parole et « conseiller religieux » d’Abdoulaye Wade, fait partie de ce qu’on appelle les journaux du Palais, cette presse alimentaire qui ne vit qu’au dépens et au bon vouloir du prince. Par journaux du Palais, entendez aussi « Il est Midi » du champion du monde de l’intoxication et de l’extrapolation que je ne veux pas citer, et « Express An Nur », la lumière, ou plutôt une lumière sombre profondément engloutie dans les lueurs ténébreuses du Fou du Roi. Je me rappelle en septembre 2008, Bamba Ndiaye, à travers son journal, m’avait réservé un papier digne d’un journaliste mercenaire, intitulé « l’amateurisme troublant du groupe Avenir Communications », suite à une contribution publiée dans Le Quotidien et qui avait valu à Mamadou Biaye, le dirpub, une convocation à la Dic. Je ne pensais pas mériter une telle « considération » de la part du valet de Karim, qui, par la même occasion, était même allé jusqu’à demander l’expulsion de Madiambal Diagne de la corporation des journalistes, après avoir utilisé des mots dont le but était manifestement de nuire. S’il y a quelqu’un qui fait honte à la corporation des journalistes, ce n’est pas le président du groupe « Avenir Communications » dont les journalistes ont battu le record des convocations à la Dic, mais ceux qui ont l’insulte à la bouche : « guémigne gouy nathie dou wakh diamm ». A Bamba, il ne faut pas lui en vouloir parce qu’il ne peut pas faire autrement ; j’ai compris à quel point il tenait à cette promotion, raison pour laquelle il a mis son cerveau d’oiseau en veille prolongée et tape aveuglément sur tout ce qui, à ses yeux, constitue une menace pour la survie du régime de son mentor. Vous avez sans doute suivi sa prestation sur Walf Tv, en compagnie d’un certain Babacar Mbaye « Mouskade », chantant les louanges de leur Karim bienfaiteur. Si Guirassy aime tant à jouer à l’apaisement, on ne peut pas en dire autant pour le nouveau Farba Senghor du gouvernement. Pris entre deux feux, -la presse et l’église-, Wade, qui vient d’épuiser le répertoire des cadres de son parti (il y en a très peu), n’a, pour apaiser les tensions sociales, d’autre choix que de faire appel à un pyromane armé d’une bouteille d’essence et crachant du feu tel un dragon. Protégez vos tympans parce que désormais, il va falloir supporter ce mercenaire de la presse qui a déserté la plume et la radio pour élire domicile dans nos oreilles. En République, le remaniement est une exception, alors qu’avec Wade, c’est la règle. Ce serait relater une lapalissade que de dire que depuis que le Président a nommé son fils dans le gouvernement, chaque semaine ou chaque mois arrive avec son lot infini de remaniements ou de retouches du gouvernement, et à chaque fois qu’on pense que c’est fini, çà recommence. Reste à savoir qui nomme les gouvernements au Sénégal, est-ce toujours Wade, ou quelqu’un d’autre ?
Momar Mbaye
mbayemomar@yahoo.fr
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