Les diverses faillites du système financier international et leur effets induits sur l'économie, ont eu pour conséquences, la nécessité de sécuriser l'écosystème financier mondial avec la mise en oeuvre des réformes Bâloises.
De Bâle 2 à Bâle 3, les normes prudentielles de financement de l'économie ont évolué de la prise en compte du ratio de Cooke ou ratio de garantie minimale des fonds propres au ratio de Mac Dounough, caractérisé par l'exigence de solvabilité et de fonds propres, différemment des engagements hors bilan des institutions financières et par conséquence, de leur clientèle bancaire.
L'évolution des accords de Bâle suite à la crise financiere de 2008 a consacré le durcissement des normes de mise en oeuvre des fonds propres en y ajoutant la prise en compte des ratios de liquidités à court et long terme d'où les nouvelles réformes de Bâle 2&3&4 voire 5. Face à cette "faune" de mesures prudentielles taillées à l'aune de l'économie internationale que deviendront sous peu nos banques locales et par ricochet nos entreprises notamment les Tpe/Pme ainsi que le secteur informel ?
Les banques locales feront certainement face au défi de l'adaptation aux nouvelles normes, d'autant plus que la date butoir dans l'espace UEMOA, est fixée au 1 janvier 2018 avec le nouveau plan comptable bancaire révisé . Dans ce processus, il faudra saluer le réalisme du régulateur qu'est la BCEAO, dans la prise en compte d'une phase transitoire d'adaptations et d'ajustements pour l'application des nouvelles normes . Mais la question demeure qu'au dela de cette phase transitoire, nos petites et moyennes entreprises ne vont-elles pas disparaître des registres de crédit des banques malgré la mise en place par la Bceao, d'un nouveau dispositif de financement des Pme? Et au delà de ces Tpe&Pme, les banques locales qui n'auront pas la capacité d'adaptation définitive, ne disparaîtront-elles pas au profit de grands conglomérats financiers étrangers ?
Autant de questions pour peu de réponses, du moins pour le moment ! De l'avis général des décideurs bancaires, la pertinence des réformes Bâloises et leur transposition dans le dispositif de L'UEMOA, sont indiscutables car elles permettent de renforcer la résilience du système financier sous-régional face aux diverses crises tout en sécurisant le client . Mais quid des Tpe&Pme et du secteur informel qui constituent l'essentiel de l'écosysteme économique sous-régional ?
La souveraineté économique de nos États face aux défis de leurs développements endogènes, devrait inspirer nos décideurs (Banques, Bceao, Uemoa, Gouvernements) pour mieux accompagner les Tpe&Pme, à faire face aux nouvelles réformes, il est évident que les entreprises locales et le secteur informel butent déjà sur l'accès au crédit bancaire, il ressort des statistiques de la Bceao que le financement de l'économie caractérisé par le ratio moyen de crédits bancaires, est assez bas au Sénégal de l'ordre de 30% du PIB ,comparé aux pays émergents comme la Tunisie, l'île Maurice et la Corée du Sud qui sont respectivement à 62 ,68 et 80% de leur PIB.
Ainsi la mise en application des réformes Bâloises sur l'économie sénégalaise aura-t-elle des conséquences négatives sur la survie déjà précaire de nos Tpe&Pme ainsi que sur le secteur informel ? Au stade actuel du processus, il est encore tôt de répondre par l'affirmative à cette préoccupation, cependant la démarche actuelle de concertation encadrée par la Bceao devrait être élargie aux autres agents économiques, notamment les Tpe&Pme déjà pourvoyeuses d'emplois et de valeur ajoutée, car beaucoup de spécialistes craignent que ces dernières risquent d'être les première victimes collatérales de l'application des accords de Bâle 2 &Bâle 3 au Sénégal.
Modibo Diop, Ing.Polytechnicien ; Ancien Auditeur du Ceds de Paris (Section Diplomatie & Économie),Expert-Consultant International en Energie,Finances ,Eau ,Infrastructures et Tic;Vice Président du Mouvement des Entreprises du Sénégal (MEDS). Mail: mdiop129@gmail.com.
De Bâle 2 à Bâle 3, les normes prudentielles de financement de l'économie ont évolué de la prise en compte du ratio de Cooke ou ratio de garantie minimale des fonds propres au ratio de Mac Dounough, caractérisé par l'exigence de solvabilité et de fonds propres, différemment des engagements hors bilan des institutions financières et par conséquence, de leur clientèle bancaire.
L'évolution des accords de Bâle suite à la crise financiere de 2008 a consacré le durcissement des normes de mise en oeuvre des fonds propres en y ajoutant la prise en compte des ratios de liquidités à court et long terme d'où les nouvelles réformes de Bâle 2&3&4 voire 5. Face à cette "faune" de mesures prudentielles taillées à l'aune de l'économie internationale que deviendront sous peu nos banques locales et par ricochet nos entreprises notamment les Tpe/Pme ainsi que le secteur informel ?
Les banques locales feront certainement face au défi de l'adaptation aux nouvelles normes, d'autant plus que la date butoir dans l'espace UEMOA, est fixée au 1 janvier 2018 avec le nouveau plan comptable bancaire révisé . Dans ce processus, il faudra saluer le réalisme du régulateur qu'est la BCEAO, dans la prise en compte d'une phase transitoire d'adaptations et d'ajustements pour l'application des nouvelles normes . Mais la question demeure qu'au dela de cette phase transitoire, nos petites et moyennes entreprises ne vont-elles pas disparaître des registres de crédit des banques malgré la mise en place par la Bceao, d'un nouveau dispositif de financement des Pme? Et au delà de ces Tpe&Pme, les banques locales qui n'auront pas la capacité d'adaptation définitive, ne disparaîtront-elles pas au profit de grands conglomérats financiers étrangers ?
Autant de questions pour peu de réponses, du moins pour le moment ! De l'avis général des décideurs bancaires, la pertinence des réformes Bâloises et leur transposition dans le dispositif de L'UEMOA, sont indiscutables car elles permettent de renforcer la résilience du système financier sous-régional face aux diverses crises tout en sécurisant le client . Mais quid des Tpe&Pme et du secteur informel qui constituent l'essentiel de l'écosysteme économique sous-régional ?
La souveraineté économique de nos États face aux défis de leurs développements endogènes, devrait inspirer nos décideurs (Banques, Bceao, Uemoa, Gouvernements) pour mieux accompagner les Tpe&Pme, à faire face aux nouvelles réformes, il est évident que les entreprises locales et le secteur informel butent déjà sur l'accès au crédit bancaire, il ressort des statistiques de la Bceao que le financement de l'économie caractérisé par le ratio moyen de crédits bancaires, est assez bas au Sénégal de l'ordre de 30% du PIB ,comparé aux pays émergents comme la Tunisie, l'île Maurice et la Corée du Sud qui sont respectivement à 62 ,68 et 80% de leur PIB.
Ainsi la mise en application des réformes Bâloises sur l'économie sénégalaise aura-t-elle des conséquences négatives sur la survie déjà précaire de nos Tpe&Pme ainsi que sur le secteur informel ? Au stade actuel du processus, il est encore tôt de répondre par l'affirmative à cette préoccupation, cependant la démarche actuelle de concertation encadrée par la Bceao devrait être élargie aux autres agents économiques, notamment les Tpe&Pme déjà pourvoyeuses d'emplois et de valeur ajoutée, car beaucoup de spécialistes craignent que ces dernières risquent d'être les première victimes collatérales de l'application des accords de Bâle 2 &Bâle 3 au Sénégal.
Modibo Diop, Ing.Polytechnicien ; Ancien Auditeur du Ceds de Paris (Section Diplomatie & Économie),Expert-Consultant International en Energie,Finances ,Eau ,Infrastructures et Tic;Vice Président du Mouvement des Entreprises du Sénégal (MEDS). Mail: mdiop129@gmail.com.