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Bargny étouffée par la centrale à charbon et le port minéralier: la menace Erdogan s’ajoute à son lot de détresse

Affaiblie par la Sococim, étouffée par la centrale à charbon et le port minéralier, la collectivité de Bargny doit, maintenant, faire face à un énième uppercut environnemental, dont il lui sera difficile de se relever.


Rédigé par leral.net le Mardi 1 Septembre 2020 à 09:44 | | 0 commentaire(s)|

Bargny étouffée par la centrale à charbon et le port minéralier: la menace Erdogan s’ajoute à son lot de détresse
Quatre-vingt-dixneuf hectares ont à nouveau été amputés de ses terres et de Sendou, pour abriter une zone économique spéciale et un complexe sidérurgique, alors même que les populations n’ont pas fini de pleurer la centrale polluante à charbon. Selon « EnQuête » qui fait cette révélation, le pire, pour certaines populations qui risquent d’être impactées, c’est le flou total qui entoure le projet turc.

Dans le reportage de ce journal, Moussa Mbengue, âgé de 65 ans, bout de rage, interpellé sur les risques de déplacement qui pèsent sur sa famille et sur une partie de son quartier Wakhandé: “ Le plus désolant, c’est que jusqu’à présent, aucune autorité n’est venue nous parler, de façon formelle, de cette volonté de nous déguerpir. Même pas le maire que nous avons pourtant élu.

Nous entendons juste des rumeurs. C’est un manque de respect notoire. Nos maisons, nous les avons acquises dans la dignité. Des Turcs ne peuvent pas venir comme ça nous faire déloger comme du bétail
’’.

Embouchant la même trompette, Omar Guèye, jeune enseignant établi depuis moins de deux ans dans ledit quartier, dénonce avec vigueur, le procédé jusque-là emprunté par l’Etat et ses démembrements.

Imaginez-vous, souligne-t-il, après leur première visite, quand nous nous sommes rapprochés d’eux pour des explications, les représentants de l’Etat nous ont dit qu’ils se sont trompés de site, que cette zone n’est pas concernée par le projet de Tosyali.

Cela montre combien ces gens ne nous respectent pas. Comment un préfet peut se déplacer avec toute son équipe de façon si hasardeuse ? Mais nous avions compris qu’ils essayaient juste de nous endormir. Jusqu’à présent, c’est le flou total
’’.

Pendant que les populations ignorent encore à quel saint se vouer, le promoteur, lui, semble mettre les bouchées doubles pour réaliser son projet, avec l'onction des pouvoirs publics.

Outre les levées topographiques qui ont été faites, des enquêtes ont aussi été effectuées dans certaines maisons pour évaluer le nombre de pièces.

Est-ce qu’on peut même parler d’enquête ? Il n’y avait rien de sérieux. Ils sont en tout cas entrés dans les maisons et ont compté le nombre de pièces. C’est tout. Ils l’ont fait à deux reprises’’, rapporte Omar Guèye. Ce jour-là, s'indigne encore Pa Mbengue, “ils ont trouvé des gens en train de prendre leur petit-déjeuner. Et ils ont dit : ‘Oui nous sommes venus évaluer le nombre de pièces dans les maisons…’ On leur a ouvert nos portes et ils ont fait leur travail. Parce que nous, nous respectons les autorités. Ce sont elles qui ne nous respectent pas’’.