Les militants disciplinés des différents partis alliés, moralement tenus de voter pour la liste Bennoo Bokk Yakaar, ne peuvent s’empêcher d’être envahis par une forte impression de "transhumance institutionnelle", à la vue du bulletin de vote de leur coalition, qui vient d’être pudiquement dévoilé au grand public, après moults atermoiements. Et pour cause ! Hormis la photo de Moustapha Niasse, il s’agit bel et bien du même bulletin de vote que celui de la coalition Macky 2012, victorieuse lors des dernières élections présidentielles.
Qui aurait cru, après les épiques querelles de préséance dans le cadre de Benno, que nos leaders bien aimés étaient si semblables, si interchangeables ? Quant aux militants de la gauche, on a dû oublier de leur dire, que le simple fait de n’avoir pas gagné une élection présidentielle devait les condamner à se « convertir » au social-libéralisme, au risque d’attraper une indigestion de chocolat (en rapport avec la couleur marron de l’APR). Surtout qu’on ne peut s’empêcher de noter un contraste patent entre la proximité idéologique des tenants des Assises et de la révolution citoyenne regroupés autour du respectable doyen Mbow, des leaders de la gauche, du courageux président de la RADDHO et des intrépides rappeurs de Y’EN A MARRE avec l’hétérogénéité du clan de Macky Sall, qui cherche à se structurer en formation politique moderne. Il n’est donc pas étonnant que certains faucons au sein et en marge de sa Coalition cherchent à le faire revenir sur ses engagements ayant trait à la durée du mandat présidentiel et plus généralement à la mise en œuvre des conclusions des Assises Nationales.
Pour mettre fin au régime wadiste, il fallait bien soutenir le candidat de l’Opposition le mieux placé au deuxième tour de l’élection présidentielle. Il est inimaginable, que le prix à en payer puisse être le renoncement aux options programmatiques basées sur les pertinentes conclusions des Assises Nationales. Toujours est-il que les militants de Bennoo Bokk Yakaar, désireux, malgré tout de voter pour leur liste, attendent toujours la publication du programme engageant officiellement les diverses parties prenantes et qui ne repose pas simplement sur la bonne foi supposée du nouvel homme fort et de quelques autres vénérables leaders de la nouvelle majorité.
Est-ce la victoire définitive de l’approche pragmatique sur l’approche programmatique ?
C’est vrai que le Peuple des Assises a du mal à se reconnaître dans l’inélégance d’une campagne électorale déguisée ou assumée d’un Président, qui nourrit une ambition aussi illégale qu’illégitime, de participer à la campagne électorale des Législatives. Il désavoue également les entorses assez sérieuses au processus devant conduire notre République vers la Refondation Institutionnelle. Il en est ainsi de la nomination d’un ministre de l’Intérieur partisan, du cumul des mandats de secrétaire général de parti et de Président de la République, de la renonciation annoncée à la suppression du sénat…
Tout cela fait, que le peuple sénégalais dans son ensemble, au-delà de son soulagement compréhensible après l’éprouvant règne du tyran autiste, se trouve dans une phase d’expectative. Il veut savoir vers quels rivages le successeur de Wade veut mener la barque sénégalaise. Même s’il se réjouit du désir proclamé des nouvelles autorités de mettre fin à l’impunité et de passer en revue la gestion tant décriée des responsables libéraux aussi innocents que des parrains de la maffia sicilienne, il a parfois l’impression que les effets d’annonce priment sur l’investigation froide et rigoureuse.
La Coalition Bennoo Bokk Yakaar, à force d’user de combinaisons et d’artifices moralement équivoques pour obtenir coûte que coûte une majorité parlementaire, n’est-elle pas en train de lâcher la proie de la refondation institutionnelle et de l’assainissement des mœurs politiques pour l’ombre d’une victoire électorale, toujours fragile, eu égard aux défis de la demande sociale et des exigences démocratiques ?
NIOXOR TINE ;
http://nioxor.over-blog.com/
Qui aurait cru, après les épiques querelles de préséance dans le cadre de Benno, que nos leaders bien aimés étaient si semblables, si interchangeables ? Quant aux militants de la gauche, on a dû oublier de leur dire, que le simple fait de n’avoir pas gagné une élection présidentielle devait les condamner à se « convertir » au social-libéralisme, au risque d’attraper une indigestion de chocolat (en rapport avec la couleur marron de l’APR). Surtout qu’on ne peut s’empêcher de noter un contraste patent entre la proximité idéologique des tenants des Assises et de la révolution citoyenne regroupés autour du respectable doyen Mbow, des leaders de la gauche, du courageux président de la RADDHO et des intrépides rappeurs de Y’EN A MARRE avec l’hétérogénéité du clan de Macky Sall, qui cherche à se structurer en formation politique moderne. Il n’est donc pas étonnant que certains faucons au sein et en marge de sa Coalition cherchent à le faire revenir sur ses engagements ayant trait à la durée du mandat présidentiel et plus généralement à la mise en œuvre des conclusions des Assises Nationales.
Pour mettre fin au régime wadiste, il fallait bien soutenir le candidat de l’Opposition le mieux placé au deuxième tour de l’élection présidentielle. Il est inimaginable, que le prix à en payer puisse être le renoncement aux options programmatiques basées sur les pertinentes conclusions des Assises Nationales. Toujours est-il que les militants de Bennoo Bokk Yakaar, désireux, malgré tout de voter pour leur liste, attendent toujours la publication du programme engageant officiellement les diverses parties prenantes et qui ne repose pas simplement sur la bonne foi supposée du nouvel homme fort et de quelques autres vénérables leaders de la nouvelle majorité.
Est-ce la victoire définitive de l’approche pragmatique sur l’approche programmatique ?
C’est vrai que le Peuple des Assises a du mal à se reconnaître dans l’inélégance d’une campagne électorale déguisée ou assumée d’un Président, qui nourrit une ambition aussi illégale qu’illégitime, de participer à la campagne électorale des Législatives. Il désavoue également les entorses assez sérieuses au processus devant conduire notre République vers la Refondation Institutionnelle. Il en est ainsi de la nomination d’un ministre de l’Intérieur partisan, du cumul des mandats de secrétaire général de parti et de Président de la République, de la renonciation annoncée à la suppression du sénat…
Tout cela fait, que le peuple sénégalais dans son ensemble, au-delà de son soulagement compréhensible après l’éprouvant règne du tyran autiste, se trouve dans une phase d’expectative. Il veut savoir vers quels rivages le successeur de Wade veut mener la barque sénégalaise. Même s’il se réjouit du désir proclamé des nouvelles autorités de mettre fin à l’impunité et de passer en revue la gestion tant décriée des responsables libéraux aussi innocents que des parrains de la maffia sicilienne, il a parfois l’impression que les effets d’annonce priment sur l’investigation froide et rigoureuse.
La Coalition Bennoo Bokk Yakaar, à force d’user de combinaisons et d’artifices moralement équivoques pour obtenir coûte que coûte une majorité parlementaire, n’est-elle pas en train de lâcher la proie de la refondation institutionnelle et de l’assainissement des mœurs politiques pour l’ombre d’une victoire électorale, toujours fragile, eu égard aux défis de la demande sociale et des exigences démocratiques ?
NIOXOR TINE ;
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