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Bennoo sur la reprise des bases françaises : « Wade est à la recherche de symboles pour frapper l’opinion nationale »

Le Président Wade est à la recherche de symboles pour frapper l’opinion nationale et africaine, se tailler sans frais des galons de patriote et de nationaliste décidé à engager le bras de fer avec l’ancienne puissance coloniale, a indiqué dans une déclaration la coalition Bennoo Siggil Senegaal sur le départ des bases françaises.


Rédigé par leral.net le Dimanche 18 Avril 2010 à 21:00 | | 0 commentaire(s)|

Bennoo sur la reprise des bases françaises : « Wade est à la recherche de symboles pour frapper l’opinion nationale »
Depuis plusieurs semaines, l’on assiste à la multiplication de déclarations contradictoires, émanant d’autorités gouvernementales sénégalaises et françaises, faisant état du prochain départ des FFCV, notamment de la Brigade d’Infanterie de Marine Aéroportée (23ème BIMA), installée à Dakar/Bel-Air. La fermeture éventuelle des bases militaires françaises au Sénégal, pour le moment simplement annoncée, est présentée comme s’inscrivant dans le cadre de la révision en cours des « Accords de Défense » liant les deux pays dès avant l’indépendance de 1960, accords qui ont déjà été révisés une première fois en 1974. La présente négociation d’accords de « coopération militaire » serait, selon le Président Wade, le fruit de la détermination du gouvernement du Sénégal à rétablir sa souveraineté pleine et entière sur l’ensemble du territoire national. Aussi, déclare t-il dans son discours à la Nation du 03 Avril dernier : « le Sénégal reprend, à partir de ce jour, 4 avril 2010, à zéro heure, toutes les bases antérieurement détenues, sur notre sol, par la France, et entend y exercer sa souveraineté qui repose de jure sur la présente déclaration.»

De l’autre côté, selon les propos du Ministre français de la Défense et ceux de l’Ambassadeur de France à Dakar, cette décision procèderait plutôt de la volonté exprimée par le Président français, depuis Février 2008 notamment lors de son allocution devant le Parlement sud-africain au Cap, de renoncer au rôle de « gendarme en Afrique » pour citer le Président Sarkozy lui-même, et de réduire, tout en les redéployant, ses forces armées pré-positionnées sur le continent africain. Une telle option s’inscrit dans une logique de réorientation d’ordre à la fois stratégique et budgétaire, rendant anachronique, tout au moins sous ses modalités actuelles, le maintien de bases militaires françaises sur le sol sénégalais.

Visiblement, le Président Wade est à la recherche de symboles pour frapper l’opinion nationale et africaine, se tailler sans frais des galons de patriote et de nationaliste décidé à engager le bras de fer avec l’ancienne puissance coloniale ! Pour la Conférence des leaders de BSS, au-delà des effets d’annonce et des querelles de paternité ou de sémantique, la fermeture, partielle ou totale, des bases militaires françaises au Sénégal, s’inscrit dans le sens de l’histoire. En effet, tous les peuples du monde aspirent à la souveraineté et au bien-être. C’est pourquoi, la suppression à terme de toute forme de tutelle étrangère extra-africaine sur notre continent est une condition fondamentale d’une souveraineté et d’une indépendance nationale véritable pour tout Etat africain, particulièrement en ce moment où plusieurs de nos pays sont en train d’organiser des cérémonies pour célébrer le cinquantenaire de leurs déclarations d’indépendance.

Pour Bennoo Siggil Senegaal, il appartiendra aux autorités gouvernementales de notre pays, se fondant sur les besoins prioritaires des forces armées nationales et des populations sénégalaises, d’étudier les voies et moyens de l’affectation la plus judicieuse des infrastructures et équipements qui seraient récupérés de l’armée française. Dans le même temps, toutes les dispositions nécessaires devront être prises en vue d’apporter des remèdes efficaces aux conséquences socio-économiques qui résulteraient du départ de ces forces, afin de préserver les intérêts des travailleurs ainsi que leurs acquis sociaux. En tout état de cause, Bennoo Siggil Senegaal ne saurait accepter que la fermeture des bases françaises au Sénégal ne soit qu’une occasion, de la part du pouvoir de Wade, de se livrer encore une fois à son jeu favori de prédation, de spéculation foncière et de dépenses de prestige, sur le dos et au détriment des citoyens sénégalais.

Dakar le 16 Avril 2010
La Conférence des leaders de Bennoo Siggil Senegaal
Source Sununews.com

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